Sou... Ka.

Satsuki écoutait d'une oreille la conversation, entraînant toujours Kaito, même si à présent il paraîssait évident qu'il avait bien pris les choses en main. C'était quelqu'un de plutôt épatant, elle devait reconnaître. À l'instant il était encore en train de pleurer, traumatiser par ce qu'il avait vécu, et voilà que d'un coup il se regonflait, sans plus peur de rien du moins en apparence, et prêt à passer de nouveau à l'action... Hey, c'est que ça nous faisait un sacré duo de personnages épatants, non? Avec ça... Ils ne pouvaient pas perdre contre ces créatures, si? Même si Satsuki ne connaissait rien de tout ce phénomène, la présence d'une personne apparemment responsable qui savait donner de la gravité aux choses la rassurait. Quel que soit le danger, ils allaient s'en sortir! Néanmoins, elle semblait hésiter à tirer encore Kaito par le bras et prendre les devants comme elle le faisait. Vu comment les choses étaient parties, elle aurait mieux fait de le laisser passer devant, non? Lâchant le bras de Kaito, elle se plaça donc à sa hauteur pour le regarder de côté.

À moi de vous le demander... Où allons-nous?

Elle savait pertinemment, de toutes façons, que s'il avait expressément besoin de son aide, il lui aurait expliqué la chose. Il semblait contrôler la situation. Et Satsuki était bien obligée de lui faire confiance... Grmpf, malgré tout, cette ambiance sombre et inquiétante l'énervait en son for intérieur. Tout cela donnait l'impression que c'était "l'ennemi" qui contrôlait la chose, jusqu'à contrôler le ciel —et c'était peut-être ce qui se passait, qui sait? Si elle avait été plus douée et qu'elle n'avait pas de problèmes en utilisant cette technique, elle aurait pu, peut-être, lâcher un ardescat... Mais son entraînement la portait encore plus sur les techniques aquatiques que sur le feu, en particulier le feu offensif.

Quelle ironie... Dire que je suis censée appartenir à une famille d'élite...

"À moi de vous le demander... Où allons-nous?"

Hum.
En voila une bonne de question qu'elle lui posait, car il lui avait demandé la même chose il n'y avait pas si longtemps... et que, ne connaissant qu'a peine les lieux, il n'était pas la meilleure personne des deux pour être le guide.
Mais il prit la peine de réfléchir un petit instant, tout en marchant, avant de répondre.

Suffise....

Un bruit inquiétant retentit, non loin d'eux...



...
Sigh.
...
Changement de plan, il va falloir trouver une cachette.
Et vite.
Doit y'avoir ça dans le coin, non? Genre un arbre creux, une grotte, j'en sais rien, moi !
Hé, les boulettes fantomatiques, cherchez moi ça! Sinon vous y passerez aussi!

Cette fois ci, c'est lui qui prit Satsuki par la main, et après 2-3 mots dans sa direction pour lui dire de hâter le pas, il se mit en quête de cette cachette, ô combien salvatrice, épaulés par les boulettes flottantes.

La cachette, Satsuki, ce n'est pas pour nous protéger de ce qui nous poursuit. C'est compliqué a expliquer. Tu le verras par toi même, et je risque fortement d'avoir besoin de ton soutien.
On va lui faire croire qu'on est acculé, mais quand il le croira, il sera trop tard..

...

Oy! Alfred!
Changement de plan. Protocole 2. Ciblez moi.
OUI je suis sur. Faites le. Et oui, je vais m'abriter. Oui, c'est ca, il est sur nos talons.
Calibrez tout ca, vite, après tout, vous savez en permanence ou je suis.
Oui. Oui. Oui. Attendez mon signal.

...

Satsuki, si tu connais un quelconque moyen offensif, il va falloir l'utiliser bientôt, et sans hésiter.
Et...
On se posera des questions plus tard.

Ano...

Satsuki s'apprêtait à parler à Kaito d'une cachette. Oui, après tout, ils étaient toujours dans ces sentiers boisés, non? Il y avait bien cet endroit... Le trou dans le grand arbre dans lequel Rikuo-chan et elle s'étaient abritées ce soir où il avait plu... Drôles de souvenirs d'ailleurs... À cette pensée, Satsuki baissa les yeux et rougit pour elle-même. C'était cette nuit-là que Rikuo avait... Elle secoua la tête pour se reprendre en main. Après tout, Rikuo n'avait pas réalisé, c'était tout, et elle était pleine de bonnes intentions simples... Songer à la cachette, donc. Malgré tout, Satsuki s'arrêta dans son idée. Inutile... Maintenant qu'elle y repensait, inutile... Il n'y avait pas suffisamment de place de toutes façons pour qu'ils y entrent. Ça ne lui aurait servi qu'à ramener de vieux souvenirs plutôt agréables... Mais tant pis.

...Euh, rien. J'avais un endroit mais ça ne servira à rien... Ce serait trop petit pour nous deux. Demo...

Demo... Le fait était qu'elle venait de remarquer autre chose. Les statues de régions de temples... Au point où ils en étaient, pourquoi ne pas aller par là? Dans l'enceinte du vieux temple dans lequel plus personne à part elle ou quelques autres ne venait, ça pourrait faire office de cachette si on avançait suffisamment vers le fond... Elle passa alors d'une grande enjambée devant Kaito et l'entraîna, s'étant mise à courir.

Tant pis! Entrons là-dedans! Dans quelques pas on sera dans un temple quasiment désaffecté... On n'a plus d'autre solution plus rapide! Une fois à l'intérieur on pourra se considérer comme cachés!

Il ne fallait plus hésiter. Plus dans une telle situation. Quelle que soit sa nature, la "chose" se rapprochait... Elle courait donc en entraînant Kaito derrière elle, pour se presser, se rapprocher du moment où ils pourraient enfin en découdre et en finir avec cette situation... Il n'y avait pas d'autre moyen... Passer à l'offensive... Est-ce qu'avec le peu d'entraînement qu'elle avait suivi elle en serait vraiment capable?

C'est plus le moment de se poser des questions... Après tout, il a dit "sans hésiter"!

Très bien. Parfait.
Merci Satsuki, tu es d'une aide inestimable, et digne de confiance.

...

Ce doit être ça dont tu a parlé.

En effet, devant eux se profilait un temple, qui avait l'air assez ancien, pour ne pas dire croulant selon lui, et qui avait l'air désert.
Désert, c'était bien, ce n'est pas comme si c'était une des nombreuses représentation que Kaito avait donné, ou une foire quelconque....
Il s'engouffrèrent dans le temple, soulevant avec leur pas de gros nuages de poussières. A moitié suffoquant, Kaito inspecta les environs.
La salle était assez grande, faiblement éclairée, et un jeu de lumière s'était installé avec les quelques piliers qu'il y'avait ici et la.

Parfait.
C'est ici que tout se jouera. Satsuki, si çà tourne mal, avises toi juste de te tenir a l'écart et de te faufiler.
En toute logique, "ca" ne devrait pas comme ord...intention de te faire du mal.
Maintenant, écoutes moi bien.

Il fit un schéma dans la poussière du sol. Ce schéma representait un plan en coupe du temple ou ils était, celui ci étant surplombé par une flèche pointant vers le bas, c'est a dire vers le toit.
Il dessina ensuite deux bonhomme, un au centre, sous la fleche, nommé "K", et un autre près de l'entrée, nommé "S".

Je t'expliques brièvement. La flèche symbolise l'intervention d'Alfred, c'est compliqué a expliquer, mais disons qu'il appelle ce phénomène "l'holy bomb".

En théorie, nous ne craignons rien de celle ci, tout au pire d'être soignés, et réchauffés. C'est une sorte de concentré de bonnes intentions...c'est pour ça qu'on ne la craint pas.
Par contre un...truc...comme on vient de le voir, ça procure un choc assez sensationnel.
Je serais le canalisateur. en gros, ça va passer par moi.

Il prolonge la flèche sur le schéma jusqu'à'a lui, avant de la faire bifurquer en angle droit vers l'entrée, parallèle au sol.

Au vu de la géographie, et de la densité relative de population, il pourrait mettre le paquet...mais par précaution, on ne le fera pas.
Si tout va conformément a nos prévisions, il sera paralysé, au mieux, sonné un moment.
C'est la que tu auras le plus gros de la tâche : l'achever. Tu seras cachée prés de l'entrée, derrière un pilier, et tu l'attaqueras de dos.
Pour ma part, je serais certainement hors circuit après ce que j'aurais fais, ou tout au plus sérieusement amoindri.

C'est pour ça que si ça va mal, tu devras partir, car si ça échoue, je doute qu'on puisse faire quelque chose d'autre.

Voila, j'ai pas pu faire mieux dans un laps de temps si court.

Si tu es prête, on a plus qu'a se lancer.
Enfin, je le dis encore, tu n'es pas forcée de le faire. Tu peux encore partir. Tu as assez fais pour moi.

Il s'était relevé, les poings serrés, les sourcils froncés...un air sérieux et grave sur son visage, avant de le lever en direction du plafond...sur ce fameux point ou la salvation devrait arriver.

Satsuki avait écouté attentivement les paroles de Kaito, sans en perdre une miette, se tenant prête à agir. Et puis elle avait senti sa gorge se serrer. Achever de la vie affaiblie... Achever un corps en non-état de résister à armes égales... Alors, c'était ça, son rôle? C'était bel et bien la loi du plus fort dans le monde de la magie?

Ano...

Néanmoins, au point où elle en était, il devenait inutile de reculer. Inutile et lâche. Après tout, comme Kaito l'avait dit, ils étaient dans le même bateau. Et comme il l'avait dit encore plus, il lui faisait confiance. Tout laisser tomber pour s'enfuir à ce moment-là était déloyal. Elle n'avait pas le choix, rien que pour une question de conscience. C'est pourquoi elle rangea son dégoût de ce qu'elle devait faire de côté et regarda Kaito droit dans les yeux, tout en acquiescant.

Mmh... J'ai compris! Je l'achève!

Et sur ce signe de tête, elle se redressa et courut se planquer derrière un pilier, c'est-à-dire à l'emplacement que Kaito avait indiqué pour attendre. Ce qui se passerait exactement, elle ne le savait pas, mais elle essayait de rassembler tout le sang-froid possible et elle se plaçait pour attendre. Attendre que l'ennemi quelconque, sonné, vienne, pour le frapper en traître... Elle avait mal au coeur rien que d'y penser, et sa gorge se serrait, elle avait honte d'elle, mais le domaine de la magie était sur ce point sans appel. Comme quand elle avait tué Black Master, comme depuis qu'elle voyait cette fée comme une ennemie.

J'aurais préféré lui donner à manger... Pour réchauffer son coeur... Mais ça ne peut pas toujours être comme ça, non? Le monde de la magie est cruel... Cruel comme cet autre monde où les gens poignardent d'autres personnes...

De dessous sa jupe, comme elle la gardait toujours là, elle avait sorti sa baguette de débutante. Elle serait obligée de se débrouiller avec ça, et son artefact de Pactio... Avec qui l'avait-elle eu, au final? Rah, quelle horreur... Bref, elle serait bien obligée de faire avec... Est-ce qu'elle y arriverait? Au final, elle l'espérait, pour Kaito, et pour elle...

"Mmh... J'ai compris! Je l'achève!"

Avant qu'elle aille derrière le pilier, Kaito lui dit ces quelques mots.

Fais attention...Achever est un bien grand mot, je pense...A ne pas prendre au sens propre du terme...je doute qu'on puisse parler d'achever quelque chose qui a encore son plein potentiel, et qui est tout juste ralenti dans ses actions...compris? ne sous estimes pas ce que tu as à faire...

...

Alfred. Je sens que ce n'est plus très loin. Tenez vous prêt...et attendez mon signal.

...

Encore une fois. Ce bruit effrayant. Il était la, tout proche... Le silence qui fesait place a présent était oppressant, et Kaito se tenait la, au centre de la pièce, dans un halo de lumière, visible, vulnérable.
Du coté de l'entrée, soudainement, une lumière bleuté fit son apparition.
Et c'est dans un vacarme assourdissant et une envolée de poussière que la chose rentra à son tour.


Kaito se demandait dans quel état était Satsuki, qui était au première loge du spectacle.
La chose, quand a elle, ne l'avait surement pas remarqué : ses yeux fixaient Kaito d'un air résolument...gourmand. Un filet de bave s'écoula le long de ses crocs, et vint s'écraser sur le sol dans un petit bruit qui résonna dans toute la pièce.
Le souffle lourd, et rauque, elle commença a s'avancer...

...

Allez y.
Je la guide sur moi.

Un bruit strident se fit entendre. Puis, l'espace de deux secondes...plus rien. Le silence fut rompu par Kaito, autour de qui une succession d'instrument fantomatique était apparu.
Et pendant que la "bête" avançait, il avait commencé...


Le bruit strident se rapprochait. Quoiqu'il s'agisse, ça allait vite. Très vite.
Et dans un choc, on sentit que ça s'était écrasé sur le toit, pour le transpercer, et tomber directement sur Kaito, qui semblait, tenter tout du moins, le contrôler, totalement en rythme avec la lancinante musique, et de son chant.


Ses mains exécutaient des gestes, dont on ne savait pas si ils étaient prémédités ou pas, ou si seulement c'était trop pour lui, et qu'il se passait ce flux d'énergie blanchâtres qui ne cessait de s'écouler.
Puis, dans la minute qui suivait, alors que le chant et les instrument eux même semblait perdre en puissance, il dirigea ses deux mains vers le monstre, qui tait a présent juste devant lui, menaçant, a deux doigt de le frapper avec un de ses membre antérieur levé.

Un gros bruit. un flash.

Kaito, écroulé par terre, le monstre, repoussé au niveau de l'entrée, sur les rotules - si on peut dire - le souffle lourd, parcourut par une multitudes de petits éclairs blancs qui le tenait en place. Pour un temps, seulement, il commençait déjà a se relever, et a forcer la cage dans laquelle il se trouvait.

...!

À voir comme ça, forcément, pour quelqu'un qui mène chaque jour un train de vie paisible et qui n'a donc pas l'habitude, c'est pour le moins... Impressionnant. D'abord, l'apparition de "la chose" ou que sais-je : c'était donc à ça que ressemblait l'ennemi? En effet, comme Kaito l'avait dit, ce n'était pas une affaire à prendre à la légère... Elle observait le tout avec attention, jusqu'à être éblouie par le flash de cette chose que Kaito avait appelée "holy bomb", qui était tombé directement sur lui, puis un autre flash, en lequel elle perçut que Kaito avait frappé la créature ennemie. Pigé, son heure viendrait bientôt. Alors que la bête était repoussée, elle commençait déjà à annoncer sa clé d'activation —qui, contre toute attente peut-être, était toujours celle d'une débutante, n'étant pas diplômée, à laquelle elle ajouta malgré tout quelque chose par la suite :

Practe Bigi Nar Amehaoque Potentis...

Ne pas faire de défaut de prononciation. Ça pouvait discréditer d'un coup l'attaque toute entière... Alors qu'elle tendait sa baguette de débutante vers la créature maintenue immobile pour un court instant, elle pensait à Soritiya, sa grand-tante qu'elle n'avait jamais véritablement connu, la dernière héritière du pouvoir des Amehai avant elle. C'était indirectement grâce à elle qu'elle avait appris l'existence de tout ça... Elle connaissait déjà un peu de ce monde-là par les échos de Chao, mais là... Elle venait de se rendre compte de quelque chose : quand la chose à un visage, on en a moins peur que quand on ne sait pas du tout à quoi elle ressemble. L'apparence de cette créature était bel et bien effrayante, c'était vrai, mais au moins cela permettait à Satsuki de coller une étiquette dessus, de donner un visage à celui dont, si elle réussissait, elle allait détruire l'existence...

Lacrimans exarmatio!

Et en effet elle pleurait. Elle pleurait sans presque prendre le temps de le réaliser, elle pleurait de toute l'émotion que c'était à l'idée de tuer une forme de vie, même aussi mauvaise. Tuer, ça restait tuer... Ça faisait d'elle une meurtrière, en quelque sorte, non...? Ainsi ses larmes se mêlèrent à celles générées par son attaque, une attaque qui constituait d'abord à dépecer la créature en surface d'une pluie de larmes, l'endommageant seulement partiellement et la mettant ainsi hors d'état de nuire pour un panel de temps qui lui suffirait à prononcer l'attaque suivante. Elle allait s'essayer avec le feu. Elle qui avait déjà peur de son ardescat... Qu'est-ce que ça allait bien pouvoir donner?

Sagitta magica! Series ignis!

Elle était parvenue tout au moins à générer une bonne dizaine de flèches magiques qu'elle dirigea vers l'ennemi. Enflammant tout ce qui venait comme matière inflammable sur leur passage, enflammant le lieu indépendamment de la volonté de Satsuki, toutes ensembles comme des têtes chercheuses, elles virent frapper l'ennemi en une explosion brûlante qui vint jeter Satsuki et Kaito contre les murs du temple. Se relevant en massant son épaule douloureuse, lorsque le choc fut passé, Sacchan se releva et tenta de regarder entre les flammes ce qu'il en était au moins de l'ennemi. Elle ne réalisait toujours pas ce qui se passait autour...

...
Kaito avait levé les yeux pour suivre la scène, tentant de se remettre du choc passé. Il apercut Satsuki en train de psalmodier son incantations, qui donna lieu a une impressionnante attaque magique qui...
Quoi? Elle a tout fait péter? C'est pas dans le script!

Kaito, de la ou il était, a moitié sonné, venait a peine de comprendre ce qu'il s'était passé alors qu'il se retrouvait projeté comme un fétu de paille contre le mur, tout ca avec le souffle de l'explosion.
Son corps heurta le mur de pierre, froid et incisif, avant de retomber au sol.

L'espace d'un instant, on aurait cru son corps inerte, avant qu'il ne pousse un simple gémissement, et de se mettre sur le dos, la tête levée pour regarder en arrière...vers le brasier magique.
Les yeux mi-clos, il tentait de détecter un mouvement, un indice quelconque qui pourrait témoigner de l'état de leur adversaire. Mais rien, absolument rien.

Il se mit alors a tourner la tête a droite. Rien. A sa gauche? Satsuki.
Il se redressa, et se dirigea vers elle, clopin-clopant, son corps meurtri l'empechant de se déplacer normalement.

...Impressionnant. Tu as un sacré potentiel...
Oh...mais tu...

Il venait d'apercevoir les marques que les larmes avaient laissés sur les yeux de Satsuki.
l'air concerné, il s'agenouilla devant elle, et, avec le bout de son échappe, les essuya délicatement.

Il semblerait qu'on est gagné...
Tu peux être fière de toi. Vraiment.

Ah... Uh... Uh...

Cette fois-ci, Satsuki était clairement choquée, et d'autres larmes coulaient de ses yeux écarquillés sur ses joues. Elle s'était mise à trembler de nouveau. Elle porta ses mains à son visage pour les essuyer, essayant de faire comme si elle n'y faisait pas attention. Elle avait foutu le feu...? Oui, il y avait le feu... L'intérieur du temple, et tout ce qui était inflammable dans cet intérieur, flambait à belles flammes... Qui étaient bel et bien sorties de sa baguette. Elle avait réussi... Elle avait réussi à faire exploser une créature du mal et à foutre le feu, oui! C'était de cette façon-là qu'à présent que tout était fini, la petite Sacchan évacuait en pleurant comme elle le faisait, sans bruit, il y en avait déjà eu tellement. Malgré tout, dans ses larmes, elle sourit à Kaito, comme si tout cela n'avait pas d'importance...

Je n'en sais rien... Mais... Je... J'ai eu peur, je suis contente que tout ça soit fini... Nee, Nendo-san?

Une main posée sur son genou, et l'autre en train d'essuyer une larme à revers, elle avait alors un sourire paisible. C'était étrange à voir. Un drôle de contraste sur son visage. Mais ce n'était pas parce qu'elle avait envie de faire bonne figure qu'elle allait s'arrêter de verser des larmes. Elle s'en justifia malgré tout auprès de Kaito.

Pardon... Mais ça me fait du bien de pleurer.

Elle avait tout simplement murmuré cette phrase pour s'excuser, un peu. Elle ne voulait pas l'inquiéter. Mais c'était tout simplement trop de peur. Trop de pression d'un coup. Il fallait qu'elle évacue, sinon ça allait faire comme la dernière fois, tout allait s'évacuer en même temps et alors... Et alors ça pourrait peut-être être pire qu'un simple incendie. Mais comment avait-elle fait pour...?

Mon potentiel... C'est quelque chose d'effrayant... C'est devenu... Quelque chose d'effrayant...

Mais elle aurait tout le temps de s'inquiéter de ça plus tard. Le feu prenait et elle commençait à suffoquer. Elle eut une petite quinte de toux bien sèche, posant sa main devant sa bouche, et puis, une fois qu'elle eut repris suffisamment sa respiration pour parler, elle se tourna vers Kaito, l'air neutre, un peu inquiet peut-être.

...Je commence à avoir du mal à respirer... Il vaut mieux qu'on sorte si on ne veut pas être asphyxiés. Je suis désolée... Je ne sais pas si... J'ai à être fière de moi... J'ai mis le feu... Et...

Allons allons...

Malgré la fumée, Kaito insistait, avec ses yeux en amandes, a donner a Satsuki ce regard et ce sourire chaleureux, le meilleur qu'il pouvait donner de lui même.

Tu as raison...Des fois, il faut tout évacuer, tout faire sortir...
Il faut que ça sorte, sinon, les conséquences peuvent être graves...
Toi qui est cuisinière...tu dois connaitre le principe de la cocotte minute, hein?

L'image était très bête, surtout vu le contexte, mais elle avait au moins le mérite d'être typiquement la plus appropriée avec ce qu'il se passait actuellement.
Kaito avait simplement continué d'essuyer les larmes au fur et a mesure qu'elles venaient

Tu as raison...
Tout est finit...Nous n'avons plus qu'a tourner les talons...

Fébrilement, il se redressa sur ses jambes, visiblement éreinté. Le sort qu'il avait invoqué, enfin tout du moins canalisé était d'un niveau nettement supérieur a ce que son corps pouvait supporter.
Mais ça ne l'empêchait pas de continuait a sourire, malgré que la souffrance était clairement visible dans ses mouvements.
Puis, subitement, il prit Satsuki dans ses bras, basculant un pan de son manteau pour la protéger de la fumée.
Il la serrait contre lui, pour la réconforter et la proteger a la fois, lui éviter de faire d'autre efforts...elle en avait assez fait.

...

La, une vitre grillagée, suffisamment endommagée pour l'enfoncer d'un coup de pied.

*CLONK*

Il enjamba le muret, fit quelques pas au dehors, avant de poser Satsuki, laissant avec elle son manteau en catimini, auquel était enchevêtré son écharpe, pour tituber de quelques pas supplémentaire, recrachant de la fumée a plein poumons, après être tombé a genoux.

Sa chemise était en lambeau, et chaque déchirure miroitait de la même lumière que celle qui était tombé du ciel. Son corps tout entier semblait recouvert de rougeurs, voire de brulures.
Par contre, étrangement, le manteau, l'écharpe, ou encore son matériel de communication restaient inchangés.

...Arrrr.
....Kof....Enfin...dehors...fraicheur...

Haaf...

Satsuki, qui n'en pouvait plus de la chaleur non plus, respira un grand coup une fois qu'ils furent dehors, et resta un instant assise ainsi par terre, emmitouflée dans le manteau de Kaito. Il en avait beaucoup fait pour elle... S'il n'avait pas été là, il était certain qu'elle ne s'en serait pas sortie. Elle le considéra d'en bas, alors qu'il recrachait de la fumée et tentait de reprendre haleine. Il était brûlé et épuisé. En voyant cela, Satsuki eut franchement mal au coeur.

Je... Je vous remercie beaucoup pour tout ce que vous avez fait... Sans vous, je... Dites, je suis désolée... Vous êtes blessé?

S'il était endommagé ou souffrant, ce serait de sa faute à elle. C'était elle la cause de ce feu, après tout... Et ça avait beau les avoir sauvés, ça avait causé un désastre aussi... Elle avait sans doute le potentiel pour l'éteindre, cet incendie, mais elle ne s'en sentait pas la force, et elle avait sans doute raison, sachant qu'elle ne se sentait à l'instant même plus l'énergie pour se lever... Pas avant que cela ne devienne nécessaire. Et ensuite, elle aurait besoin de dormir, si elle arrivait à s'endormir. Reprendre des forces et se remettre de tout ça. Il s'en était passé des choses en peu de temps... Repliant ses genoux contre sa poitrine, elle tourna un regard inexpressif vers le temple en train de brûler. En un sens, c'était beau, mais ça lui faisait surtout peur, à elle, toutes ces flammes, toute cette horreur d'un coup... D'autant que... D'autant que. Elle regardait toujours le temple d'un air morne, mais avec un peu de nostalgie dans la voix quand elle en parla.

C'était l'un des temples dans lesquels je venais prier... Et maintenant, il est en train de brûler par ma faute. Quelle ironie...

Pourtant, l'ironie, on ne la sentait pas dans sa voix à l'instant, pas du tout. Parce que Satsuki n'était pratiquement jamais ironique... Trop bonne dans l'âme pour ça. Oui, c'était l'un des temples où elle venait prier régulièrement pour, comme l'avait si bien dit Misaki, "son idiot à elle". Bah, ce n'était pas si grave... Il y avait d'autres temples, et personne n'y tenait beaucoup, d'ailleurs, aux temples... L'établissement tout entier, du plus petit élève jusqu'à la hiérarchie, les avait oubliés... Alors, ce temple qui brûlait à l'instant, c'était comme d'arracher une jolie fleur sur l'une des pelouses du campus... Malgré tout, ça faisait mal à Satsuki. Mais cette dernière avait plus à l'esprit l'état de Kaito que ses prières personnelles...

Kaito finissait de reprendre son souffle. La douleur était acceptable, et il ne s'en plaignait pas plus que ca.
Par contre, le choc magique l'avait ereinté, a cela on pouvait ajouter le fait qu'une projection contre un mur n'arrange jamais les choses.
C'est ainsi qu'il haletait, reprenant sa respiration amoindrit par la fumée, recouvrant ses forces autant que possible.
Vint ensuite les interrogations de Satsuki.

Non, non, ca va, je vais bien, rien de grave.
Un peu secoué, mais pas de quoi en faire un drame, après tout, la situation s'est améliorée.

Tu ne devrais pas t'en faire pour le temple.
A l'époque, ils ont été construit pour nourrir les croyances, les croyances qui étaient sensées proteger les gens contre ce a quoi ils ne pouvaient se prémunir.
C'est devenu réalité, il a rempli son rôle.
On peut voir ca comme ca. Enfin, je suppose.

Il se releva, prenant appui sur ses genoux. Il prit une grosse respiration, profitant de l'air frais, qu'il respirait a grandes bouffées, savourant cette fraicheur, cette liberté.
Il en avait presque envie de chanter quelque chose pour célébrer ca.

Et puis, pourquoi pas, un jour on lui rendra hommage en le restaurant.
Non, ca ne serait pas une bonne idée?

Mmh... Un jour peut-être, oui...

À cette pensée, Satsuki eut un petit sourire un peu nostalgique mais aussi plein d'espoir. Heh, pourquoi pas, hein? Elle se décida enfin à se redresser et à rendre son manteau à Kaito —elle l'avait gardé, mais ça ne lui semblait pas très poli, et puis, elle n'avait plus froid. Une fois debout elle fixa encore un peu le temple, l'air un peu triste toujours, mais à présent avec cette pensée qui la rassurait, et surtout cette certitude encore meilleure : ils étaient en vie alors qu'ils risquaient de mourir.

Tout ça vous fait vraiment aimer la vie...

Satsuki eut un petit rire pour elle-même en penchant la tête sur le côté. N'importe qui aurait pu se demander à quoi elle pouvait bien penser... Et puis elle se tourna de nouveau vers Kaito pour le regarder de bas —toujours la même différence de taille... Drôle d'expérience que tout cela, n'est-ce pas? Deux êtres qui ne se connaissent pas se rencontrent et quasiment dans l'instant se voient obligés de se sauver pour échapper à la mort... Cela n'arrive pas souvent et pourtant, preuve en était que cela arrivait! Autre petit rire implicite. Et puis elle reprit son sérieux. Elle s'était tournée vers lui pour une raison toute autre, lui dire quelque chose. Un ordre, en quelque sorte, mais plutôt, ici, une suggestion à l'impératif.

Nendo-san. Partons d'ici.

Pourquoi, si c'était un endroit auquel elle était attachée? Parce que tout cela lui semblait malsain, après tout. Rester dans un endroit qu'elle-même avait fait brûler par la faute de la puissance de ses pouvoirs qu'elle ne contrôlait pas assez bien, un endroit où elle avait causé la mort, un endroit où elle avait eu très peur, où elle avait eu mal, où elle avait pleuré... L'idée ne lui plaisait pas.

[Période de fêtes qui n'en a pas été une. Désolé pour l'attente...]

"Nendo-san. Partons d'ici."

...Aye Aye...
Nous n'avons plus rien a faire ici...et d'autres choses plus importantes a faire que d'y rester.
Arrr..

Son visage s'était légèrement crispé, la douleur n'y était certainement pas étrangère...
Ses mains quittèrent ses genoux, pour reprendre une position droite, prêt a partir.
Malgré que l'on puisse dire que cela lui rendait un air plus fier, cela n'etait pas le cas, avec sa chemise totalement délabrée.
Il se contenta de porter son manteau a la main, très probablement pour éviter les frottements avec sa peau, inutile de rajouter de la douleur quand il n'y en a pas besoin...
Et après cette expérience "chaude", l'envie de se couvrir n'etait pas au rendez-vous.
Sisi, vraiment, croyez le.

Si je me souviens bien...
Tu avais des choses a faire dans ton restaurant...le...Chao?
'Fin...J'sais pas si aller travailler après ca c't'une bonne idée... Pour ma part, il faudrait au moins que je me change, et que je fasse quelque chose pour les brulures...

Aaaah....

C'etait un gros soupir desesperé qu'il venait de pousser. On y sentait quand meme un leger ton de soulagement, c'était fini, après tout.

Nendo-san...

Satsuki baissa les yeux, se sentant coupable. Alors qu'elle évaluait dans sa tête l'émanation des ressentis de Kaito sur l'instant, elle comprenait bien qu'il souffrait, qu'il avait mal. Et c'était bel et bien de sa faute à elle, ou tout du moins de la faute de son sort incontrôlé. Elle considéra Kaito avec un air sérieux et déterminé à réparer ses erreurs, du moins à faire son possible pour.

Je... Comptais aller travailler, mais maintenant, j'ai une autre responsabilité. Envers vous. Vous êtes blessé par ma faute, alors je veux vous aider à vous soigner avant de faire quoi que ce soit d'autre... Que je puisse être utile en quoi que ce soit et je ferai tout mon possible.

Elle leva ses yeux noisette droit vers le visage de Kaito, plus haut de quelques têtes qu'elle comme beaucoup de personnes qu'elle cotoyait au quotidien, en fait, et fit un pas vers lui avec un regard qui ne laissait pas de possibilité d'appel. En gros, qu'elle ne lui laisserait pas refuser son aide, qu'elle ferait tout pour réparer ce qu'elle avait causé. Mais est-ce que Kaito serait aussi capable qu'elle d'évaluer les sentiments de la personne en face, rien qu'en voyant sa façon d'agir, de se comporter...?

Je peux, nee?

Hu...?
C'est quoi cet air de chien bat...

Héééé, euuuh...

Son visage affichait une expression surprise. C'est une réaction qui était somme toute prévisible vu le caractère de Satsuki, mais sur le coup, il n'y avait pas du tout pensé.
Instinctivement, il avait eu un mouvement de recul, non pas pour se protéger, évidemment, mais juste par réflexe...comme une personne normale en fait.
Son sourire habituel vint alors se replacer sur ses lèvres.

Ne dis pas ca...
T'as aucune responsabilité a avoir, après tout, c'est quand même ma faute tout ça...
Et puis tu as été extraordinaire, vraiment, j'aurais jamais cru que tu puisses faire ça.
'Faudra que tu rencontre Alfred, il est sacrément doué aussi! Enfin t'as pu le voir...sigh.

...

Mais euh, a tout hasard, tu comptes faire quoi exactement? Car on a pas de médecine contre les brûlures...
Personnellement, la magie j'essaye de m'en affranchir... Je pense que si on en devient dépendant, ca ne peut pas donner de bonne choses.
Non?

Mmh... Je suppose aussi... Je ne m'y connais pas trop, mais la magie est non seulement à éviter devant les personnes qui n'en ont pas la connaissance, et de plus, ce qui est pour moi le plus important, l'utiliser devant une certaine énergie... Vous imaginez utiliser la magie pour vos propres soins? Quand bien même vous y arriverez, ça ne servirait qu'à vous fatiguer davantage.

Elle parlait bien sûr pour Kaito, dans ce cas-là. Elle se tourna vers lui avec un sourire amusé et presque un peu autodérisoire pour en venir à son propre cas.

Et puis moi... Figurez-vous cela, je ne peux pas du tout compter à fond sur la magie. Pas au stade où j'en suis... Je ne pensais pas en faire usage, ce n'est pas encore devenu un automatisme chez moi... Peut-être que ça le deviendra, mais...

Elle semblait alors pensive. Elle réfléchissait à un moyen de prodiguer des soins à Kaito d'une manière aussi sécuritaire que naturelle, par naturelle j'entends sans usage de la magie, même s'il y a encore moins naturel que la magie. L'on dit "surnaturel", mais il ne vaut mieux pas trop buter sur les mots...

Mmh... Néanmoins, c'est vrai que là où on est on aura forcément besoin de se déplacer un minimum si on veut avoir les moyens de soigner ces brûlures. J'ai un artefact, mais il ne servirait pas non plus à grand'chose, mis à part peut-être vous fournir à manger si vous avez faim... Mais je ne sais pas si la faim est forcément le plus urgent ici. Ou alors, pour ne pas courir le risque d'aggraver vos blessures, je peux chercher de quoi faire médecine seule pendant que vous attendez ici... Mais c'est aussi un peu risqué... Parce qu'autant que je me dépêche, si ça se trouve, vous serez attaqué de nouveau. Et attaqué quand on est mal en point... Mmh... On n'a pas choisi le meilleur endroit, dans ce cas-là...

..Aye aye.

J'suis pas vraiment d'accord pour la magie de guérison ceci dit, mais nous n'allons pas rentrer dans un débat pour çà...pour si peu.
...
Mmmmhhhh...

Pour être attaqué de nouveau, j'espère que ça ne sera pas le cas, au moins pour un petit moment...hein, c'est un peut tôt pour ça, non?

Le ton de sa voix n'était pas vraiment confiant, on pourrait dire qu'il essayait de se rassurer tout seul.
Du coup, une moue s'était dessinée d'elle même sur son visage...suivie par un regard pensif et creux.
Il se rappelait ce qu'il s'était passé a présent, et ce qu'il s'était déjà produit avant...
Pour pousser un soupir, et porter son attention de nouveau sur Satsuki.

Enfin...
Comme tu peux le voir...Je peux marcher, faire des efforts, je n'ai rien de cassé...ca reste assez superficiel...juste une douleur bien malvenue, il est vrai, mais c'est un faible prix a payer pour un moment de tranquilité.

Oui, il avait bien dit un "moment" de tranquilité.

*tap tap*
Ooooooy !? Alfreeeed? Oui, c'est moi.
Oui, je sais que vous savez. Oui, je sais qu'on a pas les moyens pour faire une "extraction" comme vous dites, finit de jouer avec les hélicos de guerre, on a vu ce que ca a donner, je fais le chemin a pied, ne vous inquietez pas! Pas envie de finir au sommet d'une montagne gelée c'te fois ci.

...

Aherm.
C'pas tout, mais comme tu l'as dis, faut bouger...
On va vers ou? C'pas que la vue d'une feu de joie templio-démoniaque me deplaise, mais...j'suis plus très a l'aise, ici.

Mnh... Moi non plus.

Satsuki, en disant cela, avait attrapé cette fois la main de Kaito, pour l'entraîner un peu vers elle, prête à prendre le chemin et quitter cet endroit désagréable aussi vite que possible. Elle lui faisait à l'instant dos, le regard tourné vers la route qui menait à un endroit plus dégagé et notamment si on poussait un peu, son lieu de travail. Elle tira alors un peu sur cette main tellement plus grande que la sienne en se mettant en marche.

...Venez... On va déjà commencer à marcher, si vous en avez encore la force... On va déjà commencer comme ça, et si jamais vous souffrez trop pour pouvoir continuer... J'aurai réfléchi à un moyen plus simple de retourner là où on pourra être en sécurité. Vous voulez bien...?

En fait, elle n'avait même pas attendu de réponse. Elle marchait déjà en entraînant Kaito derrière elle... Elle avait une toute petite main, délicate et douce, qui ne serrait jamais trop, et pourtant, c'était étonnant comme elle avait de la poigne. Seules des protestations de la part de son interlocuteur seraient sur l'instant capable de la faire s'arrêter. Elle semblait malgré tout, et ça se sentait, pressée de quitter les lieux. Ne serait-ce que pour le souvenir de ce qui venait de s'y passer. Ils marchèrent quelques instant en silence, et puis Satsuki se mit de nouveau à parler.

Mmh... Vous êtes vraiment une étrange personne. Vous avez beaucoup de moyens... N'est-ce pas?

N....Gnigh...!

Zwoof!
Il s'était fait embarqué bon gré mal gré, sans avoir été vraiment concerté ou alors qu'a moitié.
Elle lui avait demandé si il pouvait se déplacer, et pourtant, elle était en train de se forcer de le faire : si il ne lui avait pas dit juste auparavant qu'il pouvait le faire, il aurait cru a une tentative d'homicide (in?)volontaire
Mais bon, il la comprenait, il fallait laisser tout cela derrière, et ne pas, surtout pas, se retourner. Après tout, quel intérêt il y'avait il à le faire?
D'ailleurs, il se rendait compte qu'il laissait quelque chose de désagréable derrière lui, pour se retrouver de nouveau a se promener dans un endroit inconnu. Charmante perspective...
Mais bon, au moins, comme auparavant, il avait quelqu'un pour le guider.

Étrange, dis tu?
Probablement. En fait, certainement.
Moyens, moyens, qu'entends tu par moyens? de l'argent? des hommes? la magie? Ou simplement...des moyens pour m'en sortir?
Peut être tout a la fois qui sait...
Disons que je ne suis pas pauvre, que j'ai un domestique, et que j'ai reçu des...améliorations.

La fin de la phrase était bizarrement tournée...?
Dautant plus qu'il avait poussé un gros soupir après cette dernière.

Par ailleurs, sans vouloir te brusquer...on se dirige vers ou, la?
Je sais que je commence a poser cette question souvent mais...

Mmh... C'était plutôt pratique que Kaito prenne directement le pas en interprétant sa phrase lui-même sans qu'elle ait à le faire. Satsuki sourit légèrement à cette pensée, même si Kaito ne pouvait pas voir son visage. Mais ce mot... "Améliorations"? Ça aussi, c'était étrange. Mais enfin ça le concernait, et elle n'insista pas. Elle avait déjà eu sa réponse à sa première question, c'était bien suffisant. Et Kaito en posait une autre.

...Ne vous inquiétez pas... Et faites-moi confiance. Comme vous l'avez fait et réciproquement depuis un bon moment déjà...

Elle eut un petit rire intérieur, puis elle fit silence pendant un instant, avant de se remettre à parler. Sans doute que ce qu'elle avait dit ne suffirait pas à rassurer Kaito, sans nul doute.

Non, ne vous en faites pas, je sais où je vais... On retourne à la civilisation, avant toute chose. Après, il restera à voir si nous avons à passer par l'infirmerie du campus, peut-être, ou si on peut essayer d'opérer des soins directement sur mon lieu de travail. Le chemin vers ces deux endroits est à peu près le même, d'ici, du moins celui que je connaisse, mais le stand est un peu plus près... Ça dépendra aussi de votre état de fatigue.

Voilà qui était déjà bien plus complet. Après ces paroles qui suffisaient, du moins elle le pensait, cette fois, à rassurer son interlocuteur, elle se tut. Qu'il sache au moins que ce chemin ne lui était pas inconnu, à elle... Car elle le sentait bien, il craignait cet inconnu, et après une telle expérience, cela n'avait rien d'étonnant.

la civilisation, hein...
Si on peut appeler ça être civilisé...enfin...mieux vaut ne pas y penser.

Ces paroles, il les avait dites a voix hautes, en ajustant d'un geste de sa main libre sa chevelure ébouriffée par les événements récents. Il suivait le rythme sans difficulté malgré son état apparent,et ses yeux froncés trahissant seulement la concentration qu'il entretenait pour ne pas faire de faux pas.

Hum...
Si on pouvait éviter d'aller a l'infirmerie..ca m'arrangerait..
Je n'aime pas ces endroits la...J'ai mes raisons de ne pas vouloir y mettre les pieds...

Allons au "stand", puis je me ferais récupérer.
Puis en plus, ca sera plus simple pour tout le monde je pense....

Il n'y a aucun problème a y'aller pour moi, mes jambes me portent encore très bien, donc il n'ya pas a s'inquiéter, je pense que je vais bien, pas besoin de soin extérieur..
Me débrouillerais.

Heureusement que Satsuki lui tournait le dos, car ses lèvres sèches qui semblaient soudées l'une a l'autre sans vouloir se décoller, rendant difficile son élocution, ainsi que le bleu de ses yeux qui avait pâli ne rendait pas le tableau très crédible.

Mmh... Tant mieux...

Satsuki disait uniquement cela, pour ne pas brusquer les choses, mais elle n'en pensait pas moins. Ou plutôt elle n'en —sentait— pas moins. Car en effet elle sentait bien des choses. Kaito avait déjà soupiré auparavant, mais là... Et ses paroles... Et même si elle ne voyait pas son visage, n'étant pas tournée vers lui, elle le sentait bien, ce qui émanait derrière elle, un sentiment d'amertume ou elle ne savait pas quoi, en tout cas, quelque chose que Kaito préférait lui cacher.

Mmh... Mais d'expérience personnelle, je dirais que... Ce n'est pas une bonne chose.

Nee, Kaito-san...

La chose était étrange, bien étrange en réalité. Pourquoi elle s'était mis en tête de dire cela maintenant, on l'ignorait facilement au juste. La raison était bien simple : elle avait senti, elle sentait également qu'il ne voulait pas parler de ce sentiment-là, mais elle qui avait vécu, vécu certaines choses, fait certaines bêtises, elle savait, sans doute. Elle en savait sans doute un peu plus long que certains depars ses remords.

Nee, Kaito-san... J'espère qu'à l'avenir puisque nous sommes hors de danger, nous aurons l'occasion de nous connaître mieux.

...
Nous connaitre mieux...

Oui, c'était une bonne chose. Après tout, il était bien venu la pour être entouré de personnes qui savaient manier la magie...
Un petit sourire en coin se forma sur son visage et ses paupières se plissèrent alors qu'il s'humectait légèrement les lèvres.
Ca pouvait être une bonne occasion de se former un panel de connaissance, et peut être d'aboutir ce a quoi il avait toujours songé depuis ce temps.
Il répondit donc, souriant, une voix assurée et chaleureuse, son timbre ne trahissant aucune hésitation

Bien sur Satsuki.
Je serais ravis de te connaitre davantage, ainsi que les buts qui t'animent.

Lorsque j'aurais une maison, je te ferais transmettre une invitation...d'accord?
Puis je te montrerais certaines choses aussi...Puis y'a Alfred...

*paf*.

Et nos fantômes ronds.

Hun... D'ailleurs, d'où ils sortent...?

Déjà les bâtiments de l'école se faisaient davantage voir. Pour Satsuki, c'était plutôt une joie que de retourner à la civilisation, en quelque sorte... Elle sourit rien qu'à cette pensée d'être au chaud dans l'un des endroits qui faisaient partie de son chez-elle... Quant à cette histoire de fantômes, ça virait plus à la blague, mais ça intriguait tout de même Satsuki. Tout comme pas mal de choses concernant de Nendo-san, finalement.

Mmh... Il semble être vraiment riche... Et quant à l'émanation de ses sentiments... Son vrai but dans sa présence ici... Mmh... Ce n'est pas encore tout à fait clair mais...

Demo... Pas de problème, Nendo-san.

Ils avaient à présent quitté totalement le coin boisé et les lumières du Chao Bao Zi se faisaient voir au loin. Satsuki s'arrêta un instant lorsqu'elle les remarqua, et fixait les lieux de loin... On pouvait clairement voir à présent qu'elle était franchement heureuse. Ce lieu-là la remplissait de bonheur depuis déjà bien longtemps...

C'est là, regardez.

Son chez-elle. Enfin, l'un de ses endroits favoris, et son lieu de travail, ou du moins, une nouvelle fois, l'un d'entre eux... Ici, pas de monstres, pas de créatures étranges, pas d'ombres maléfiques ni de temples qui brûlent. Au moins, chasser la peur qu'ils venaient de ressentir ne serait pas trop difficile en ce lieu de convivialité, ce lieu chaleureux et lumineux où elle voyait les adultes qu'elle aimait tant voir, des amis qui lui donnaient le moral et où elle bossait dur pour son rêve...

...Ça... C'est un endroit magnifique, vous verrez.