Aujourd'hui, il ne faisait pas beau. A croire qu'il n'y avait que du mauvais temps au Japon.
Déjà qu'en Angleterre, elle était servie, pourquoi devait-elle supporter des jours de pluie consécutifs lors de ses premiers jours à passer dans l'établissement ? C'est ce que Banira se demandait.
Cette dernière est une charmante magicienne qui vient de Londres. Elle possède de magnifiques cheveux d'or ondulés à la racine. Des yeux tels des saphirs brillants aux éclats émeraudes s'incrustent dans son visage d'ange aux splendides traits. Oui, il fallait bien l'avouer, la demoiselle était très jolie et, avait beaucoup de charme. Cependant, il ne faut pas que de ça pour être heureuse. De toute manière, elle n'était pas du genre à se faire des éloges et à se lancer des fleurs donc, quoi qu'il en soit...!
Bref, ce matin-là déjà, il pleuvait abondamment. Pour son troisième jour en ce lieu, elle n'avait pas de chance et en plus, elle était seule ! Seule, toujours seule. Personne à qui confier ses angoisses, ses peines, ses joies...! Personne qui en ferait de même avec elle ! Non, absolument personne.
Oh, elle ne doutait pas un instant qu'il y avaient sûrement des personnes de très bonne compagnie mais, Banira étant nouvelle, la jeune blonde n'eut pas d'autres choix que d'attendre que des liens concrets se fassent.

La jeune fille s'était levée ce matin là, assez tard. Avec le décalage horaire, le changement de pays en général qui faisaient qu'elle n'avait plus aucun repère et j'en passe, elle était crevée et, avait besoin de récupérer. Comme c'était un jour de congé, la demoiselle put profiter pleinement de son lit ou du moins, du lit qui l'hébergeait dans ses draps chauds mais, qui n'avaient pas la même odeur que celui de son lit chez elle ou à l'internat de l'école de magie, en Angleterre. Elle regarda désespérément les chiffres digitaux de couleur violette qui clignotaient. Ils indiquaient qu'il était 10h18 ! Elle soupira puis, se leva. Après avoir fait sa toilette quotidienne, elle s'était dirigée vers la cacophonie des bavardages parasites et des bruits désagréables de tintements de couverts, de verres et d'assiettes du réfectoire. Elle avait mangé une tartine, encore heureuse qu'ils avaient des déjeuners pas tous purement asiatique. Elle prit comme boisson, un thé à la rose, très bon et, se dirigea vers la bibliothèque où elle passa le plus de son temps dans l'après-midi. Elle revint donc avec un livre très intéressant sur la magie. C'était curieux que l'école en possédait alors qu'elle était composée d'humains. Elle ne savait pas que tous ne l'étaient pas et puis après tout, pour les élèves humains, ce n'étaient que des contes d'autant plus que, les livres vraiment importants en magie n'étaient pas à la portée de tout le monde à la bibliothèque, par mesure de précaution. Banira connaissait bien cet auteur. Il s'appelait Goerges Cooperfield. Cela l'avait marquée vu que, leurs noms de familles étaient similaires. De plus, son style d'écriture plaisait énormément à la jeune Européene. Bref, elle ne se fit pas prier et donc, arriva à la cafétaria indiquée par des panneaux.

Banira en ouvrit grand ses yeux de stupeur ! Qu'est ce que c'était grand ! Qu'est ce que c'était beau. Tout comme cet établissement d'ailleurs. Et, les élèves humains ne s'en étonnaient pas ? Bon, il était vrai que Mahora était connue pour ses étrangetés mais, quand même ! Enfin, elle chassa vite cette question pour le moins stupide pour l'instant de sa tête et s'assit à une table libre, avec son bouquin.
Une jeune femme vint prendre sa commande, habillée d'un costume de maid. Décidément, ce n'était pas coutumier en Angleterre ce genre de costumes mais, au Japon...! La serveuse lui demanda gentiment ce qu'elle souhaitait consommer et, elle répondit donc:

" Un café liégois, s'il vous plait ! "

Quelques minutes plus tard, sa commande arriva...! Et, bien copieuse. Banira, bien gourmande se demanda tout de même si elle arriverait à tout finir. Elle dévora d'abord quelques pages du livre puis, le referma avec précaution pour déguster cette merveille pailletée en plus d'éclats de chocolat blanc, au lait et noir. Un pur délice ! Lorsque...

Comme a son habitude, Kaito vagabondait.
Mine de rien, il commençait a connaitre par coeur l'enceinte de l'école, et étant sur de retrouver, tout du moins partiellement, le chemin du retour, il s'aventura donc aux alentours.
Enfin, c'était très vite dit, le bâtiment d'à coté en fait, la cafétaria.

Et ca tombait bien, son ventre commençait a gargouiller.
Autant le dire tout de suite, le choix n'était pas dû a un heureux hasard.
Et, même dans un lieu public a la fréquentation élevée, ses habitudes ne changeaient guère : chanteur dans l'âme, il avait toujours un air qu'il fredonnait, l'agrémentant de gestuelles, voire de pas de danse, ce qui ne manquait pas, comme a son habitude, de le faire remarquer.
Négativement par les garcons, qui chuchotaient d'horribles choses, et positivement par les filles, qui le trouvaient sans conteste très mignon, et romantique a travers son comportement, ou qui connaissait simplement qui il était vraiment dans le monde extérieur.
Pour autant, ou peut etre a cause de ca, personne n'approchait Kaito, donc la réputation d'étoile montante de l'industrie musicale ne semblait pas l'avoir suivit dans cette école hors du commun.
Mais ca, il s'en fichait.
Il se commanda une glace a la vanille -ce qui ne manqua pas de le faire remarquer encore plus et d'amplifier les murmures a son égard- et partit en quête d'une place -tout en reluquant sa glace d'un regard prédateur-
Ca semblait peine perdu, lorsqu'il remarqua une place libre, a coté d'une demoiselle qui ne semblait pas d'ici, de toute évidence.
C'était pas plus mal, il se sentait lui même suffisamment étranger pour ne pas se sentir bien différent d'elle.

Bonjour! je peux prendre place? c'est la dernière qu'il reste et...

Durant un court instant, toute la salle semblait raisonner du grognement des filles qui épiaient Kaito

...Hu?

La jolie blonde n'en pouvait plus au quart de sa commande certes succulente mais, tout de même trop copieuse pour la demoiselle. Elle fit donc une pause et se replongea dans son ouvrage sur la magie.
Elle se souvenait que le premier livre de cet auteur, c'était sa grand-mère qui lui avait lu lorsqu'elle n'était encore qu'une gamine de six ans. Elle en sourit à ce souvenir, elle ne comprenait pas tous les mots mais, les images voletaient dans sa tête et, elle en avait gardé certaines jusqu'à ce jour. L'adolescente de quinze ans avait toujours admiré cette capacité que peu d'auteurs avaient de transmettre ainsi des émotions. Cet auteur lui, se servait tout simplement de faits réels et historiques et le plus souvent, les mettait dans des histoires. Banira ne put s'empêcher de se concentrer à un point qu'elle aurait pu attirer l'attention. Bah ouais, une européenne seule dans un lieu peuplé de monde, dévorant un bouquin ainsi et laissant les trois quart de sa commande alléchante, ce n'était pas très commun en ce lieu. Enfin bon, elle ne s'en rendit même pas vraiment compte. Il fallait bien avouer qu'elle en avait vu d'autres de toutes manières et puis, son rêve étant de devenir magister, peut lui importait les obstacles et puis ici, il ne s'agissait que de quelques regards furtifs et glissants. Rien de très dérangeant et puis, ce livre pouvait tout simplement être un roman fantastique et, d'ailleurs, beaucoup d'élèves l'interprétèrent ainsi. Soit, la demoiselle n'entendit même pas qu'on se dirigeait vers elle, lorsqu'une voix masculine la fit sortir de sa torpeur, elle en sursauta et se sentit bête, surtout que, beaucoup de regards féminins étaient virés vers elle. Elle se demanda pourquoi pendant un bref instant mais, comprit. C'était son interlocuteur qu'elles regardaient.

Banira fit abstraction de ces filles et lui sourit, le fixant de ses doux yeux bleus aux reflets verts:

" Oui, bien sûr ! " déclara la demoiselle et l'inspecta pendant une fraction de seconde ou plutôt, l'observa, ce terme est plus juste dans ce contexte. Bref, toujours est-il qu'il semblait être plus âgée qu'elle, ce n'était pas un adolescents, sûrement un jeune homme. Enfin, qu'est ce que ça lui apportait de toutz façon ?

Kaito prend place de manière élégante sur le siège, en lui rendant son sourire.

Merci bien.

D'une manière assurée, il pose sa glace a la vanille, se saisit de la cuillère, et prend une bouchée.
Après un moment ou on sent qu'il la savourait pleinement, il regarde Banira.
Elle était plongé dans un livre différent des autres. Un livre sur la magie!
Son sourire s'accentua, clairement dirigé vers elle.

Excusez moi de vous déranger... vous n'êtes pas d'ici, n'est ce pas? je l'ai reconnu a votre accent.
J'en déduis que vous êtes ici depuis peu, n'est ce pas?
Y'a pas mal de nouvelles arrivées, en ce moment.

Il reprend une nouvelle bouchée de glace, suivit d'une sorte de transe culinaire ou on semble le perdre.
Il ingurgite, puis reprend.

Dites moi, aussi, ce bouquin...C'est pas un bouquin ordinaire, n'est ce pas?

Bien sur, il savait que cela n'en était pas un. Mais il voulait l'amener a le dire, sans la contraindre.
Il s'était accoudé a la table, posant sa tête sur ses deux mains, et comme a son habitude, il souriait. Mais c'était un grand sourire. Le genre de sourire qui aurait été capable de déclencher une apocalypse féminine un mois plus tôt, pendant un concert.

Mmmmh....
Banira...Stanfield...
Enchanté, moi, c'est Kaito Nendoroid.

Ce qui était bien, ici, c'est qu'il pouvait dire son nom, voire même se montrer sans qu'une personne hurle son nom, que ce soit pour le lapider ou le porter aux nues. Et encore, c'etait sans compter l'effet kiss cool, comprenez l'effet boule de neige : le mouvement, amical ou belliqueux, était souvent très suivit.
Son sourire s'accentua lorsqu'il la vit rougir et cafouiller. Bingo.
La jeune fille s'approcha, et lui murmura alors quelques mots -ce qui déclencha quelques réactions dans la salle, entre les potins des filles, et les garcons qui s'en donnaient a coeur joies sur la vue qui s'offrait a eux.
Le petit jeu venait de commencer : qui lacherait le morceau en premier?
Sur le premier échange, c'était facile, alors il lui répondit simplement, chuchotant a son oreille.

Mais voyons...
Ce livre n'a pas d'auteur, ou tout de moins ce n'est pas explicité clairement.
De plus, ca colle bien au genre de l'ouvrage...tout comme sa rareté presumé, je doute que l'on puisse trouver beaucoup de livres aussi travaillés.
La bibliothèque de l'académie de Londres doit être impressionante...
hihihi...