Nani, Boke?--" [FREE TO GO.]

Ramune...

Quoi encore, Boke?--"

La grande asperge commençait à en avoir marre. Depuis qu'ils étaient en route vers l'école son compagnon n'avait pas arrêté avec ses questions idiotes. À lui le pompon pour se répéter ou sortir des trucs totalement dénués d'intérêt. Et c'était comme ça depuis qu'ils se connaissaient... Ça ne le changeait pas, le Ramune, ça, pour sûr, mais il en avait parfois assez.

Si on revenait sur nos pas? Je ne sais même pas ce qu'on fait ici.

Idiot... On va s'assurer qu'on peut bien prendre un poste de profs ici. On a besoin de travail. Pourquoi t'oublies les choses aussi importantes?

...C'est vrai.

Calpis s'était tu un temps, regardant son ami en coin tandis qu'ils marchaient. De côté, de bas, un vrai petit regard timide, mais la seul façon dont Calpis pouvait regarder Ramune quand ce dernier le remettait en place. Quand il ne baissait pas les yeux au sol avec une expression honteuse qu'il ne connaissait que trop. Silence donc. Calpis regardait Ramune et Ramune regardait droit devant eux. Cela voulait tout dire. Pour cette fois, comme pour la plupart de leurs fois à eux peut-être, c'était Calpis qui suivait Ramune dans une nouvelle aventure de la vie. Seulement, cette fois, il opposait quelques révoltes verbales, des doutes, tous fondés sur une idée fixe et principale.

Tu n'aurais pas dû choisir ce métier.

Bon, qu'est-ce que t'as ENCORE?

...Si on est profs, on va être tout le temps séparés, au boulot. Je ne veux pas.

C'est un peu tard pour le dire.

Je ne veux pas! Et je sais que tu ne veux pas non plus. On aurait dû décider autre chose. Laver les carreaux ou le sol, par exemple. Vendre à manger.

Quand on vend à manger tu bouffes tout toi-même. Pas moyen, Boke. Et puis, pour une fois qu'on a l'occasion de faire mieux que des laveurs de carreaux depuis notre job en Afrique...

Ça aura pris un long bout de notre vie.

C'est vrai. ...C'est plutôt drôle, en fait. Nous voilà comme revenus à la case départ... Comme quand on était jeunes. Ça ne t'amuse pas... Un peu... Calpis?

Calpis s'était arrêté de marcher, et Ramune, en lui répondant, en avait fait autant. Tous deux s'étaient figés dans une expression de nostalgie silencieuse, de retour en arrière, loin en arrière, à un temps où ils étaient tout de même déjà ensemble... Avaient-ils une fois dans leur vie au moins été séparés? Tout cela devenait drôle tout de même, quand on comprenait que l'un ne pouvait pas une seconde imaginer sa vie sans l'autre. Trop l'habitude d'être l'un avec l'autre. Ils se sentiraient trop seuls. Bref, les deux bouffons usés par le temps, à la moitié de leur vie déjà, sinon plus, restaient plantés là, le regard de chacun perdu dans son petit vague à lui, qui restait malgré tout le même vague, les mêmes yeux tournés vers le même passé. C'était vrai, en plus, finalement, que leurs yeux se ressemblaient... Et que leur passé était commun.

...Mais on est vieux, maintenant, hein Ramune.

Ça ne se voit pas.

Tu trouves?

Tu as l'air d'un gamin.

La grande asperge avait balancé cette conclusion optimiste et moqueuse à la fois en riant, brisant pour de bon leur nostalgie. Le voilà qui se remettait à marcher, en rigolant pour lui-même, tandis que Calpis se pressait pour le suivre dans des protestations plaintives.

C'est méchant, ce que tu dis là!

Allons, allons. Tu sais bien que je n'en pense pas un mot.

Si. Le pire, c'est que je suis sûr que tu le penses.

Bon, c'est vrai que je le pense. Mais ce n'était pas méchant.

Une fois encore l'innocente bonhomie de Calpis faisait tomber la mauvaise foi cynique de Ramune. Une fois encore, rien qu'une petite fois de plus dans la répétition éternelle de leur vie, ou plutôt, des dialogues de leur vie. Mais c'était pour ça aussi qu'ils ne voulaient pas se séparer. Ils en étaient venus à détester l'ennui, le silence entre les personnes, et ne se quittaient pas non plus parce que l'un ne pouvait jamais se passer de la conversation de l'autre. Bien qu'elle soit récurrente. Qu'ils aient l'impression de se dire perpétuellement les mêmes mots. Ils ne s'en lassaient pas, tout bonnement. Et étaient même devenus presque dépendants de ces répétitions.

La grande asperge commençait à en avoir marre. Et le petit gros aussi, après tout, mais pas pour les mêmes raisons à la base. Même si finalement tout pouvait être désigné par le même mot : lassitude. Il avait mal au guiboles, aussi, ils avaient mal aux guiboles, d'avoir marché depuis le train, sacs pleins de bagages sur le dos sans même savoir où ils dormiraient après tout, au petit bonheur, d'avoir marché si longtemps sur ce chemin étrangement désert ce jour-là.

Je croyais qu'il y avait du monde ici.

Mais il y en a. Je te fiche mon billet qu'on ne va pas tarder à croiser quelqu'un. C'est une grande école là où on va. Une grande école pleine de jeunes gens...

Tais-toi.

Bon. Je veux dire que ce chemin ne peut pas rester désert éternellement... Tu vois, on se rapproche de l'école.

Tais-toi! Il me fait peur, cet endroit.

'Faudra t'y faire, Boke. Un grand garçon, ça n'a pas peur, si? Et puis c'est là, notre avenir... On n'a pas peur de son avenir... Rappelle-toi comme on s'est toujours jetés sur l'avenir tête baissée, quel qu'il soit, tous les deux, toujours et partout! Rappelle-toi le Mont Moon...

Tu m'énerves avec ton Mont Moon.

Ouh, t'es de mauvaise humeur, toi...

C'est possible.

Bon. ...T'inquiète pas, Calpis, je suis là. T'es pas seul. On ne sera pas séparés bien longtemps. On va se lancer dans cet endroit avec courage et puis c'est tout. Pas vrai? Plonger dans l'avenir comme au bon vieux temps... Et puis c'est tout. Du moment... Que ce chemin ne reste pas désert éternellement. Ça m'énerve... Et ça me fait peur, un peu, aussi, c'est vrai.

"Eh les vieux, z'êtes sur mon chemin..."

Ces paroles très désagréables avaient été prononcées par une fille -ou bien est-ce un garçon ?- de taille moyenne, un chapeau bleu sur la tête et un long manteau noir fermé recouvrant son uniforme, de tel sorte qu'il fallait vraiment regarder ses pieds pour voir qu'elle portait l'uniforme féminin. Et qu'est-ce qu'elle faisait là, la Risa, puisque c'est elle, vous vous demandez ? Bah, question idiote, réponse idiote, elle était parti très tôt ce matin pour passer le moins de temps possible près d'un de ces colocataires, et avait trainer sur le chemin jusqu'ici. Et pourquoi leur parler comme ça ? C'est vrai quoi, ils prennent pas toute la place, elle peut se pousser... Mais c'est Risa, une délinquante qui veut qu'on la remarquer et qu'on l'aime, donc pas question. C'est pour ça qu'elle était derrière eux, les bras croisés sur son absence de poitrine. C'est Risa tout craché...

"Risa-chaaan !"

*pas lui...*

Arrivait en courant une "connaissance" de toutes les personnes ici présentent, j'ai nommé Kyoya. Il arrivait en courant, et d'après la situation, on pourrait penser qu'il voulait venir avec Risa. En faite non, il était parti tôt pour se renseigné sur les différentes odeurs du sang des gens de Mahora, et avait senti celui de Risa. Quel odorat... Une fois arrivé au niveau de la délinquante, il l'attrapa par l'épaule.

"T'es partie tôt dis donc !"

Oui, il venait de courir un 100 mètres à pleine vitesse, et n'était même pas essoufflé. Quoi de plus normal pour un ~~vampire~~ joueur de foot ? Il n'avait pas encore remarqué les deux hommes, mais ça ne tarda pas. Dès qu'il leva la tête, il eut l'air étonné.

"Bah... C'est vous qui cherchiez Tama-chan, non ?"

*Tamao ?...*

Ne vous y méprenez pas, si ça intrigue Risa, c'est parce que Tamao lui doit encore un service, rien de plus... Oui, l'intérêt, c'est ce à quoi pense Risa, car son intérêt c'est de se faire remarquer et aimée en se comportant comme "une mauvaise fille"... Bizarre.

Tu vois, tu vois? "Les vieux", Ou-san a dit! "Les vieux"!

Ferme-là un peu, tu veux?--"

Bon. Voilà où en étaient les choses. Calpis, pas rassuré du tout au premier contact humain avec une jeune personne, qu'il avait de surcroît prise pour un garçon de toute évidence, se pâmait déjà que de s'être fait traiter de vieux, tout en tirant sur le bras de Ramune. Non, décidément, il n'était pas prêt à l'accepter, ça! Mais déjà son compagnon lui avait rabattu le clapet. Eh, quoi? Il le faudrait bien, de toutes façons, l'"accepter"... Ils ÉTAIENT vieux, quoi de plus normal?

...Et, pousse-toi.

Tout simplement mais avec suffisamment de force, Ramune avait entraîné son copain à céder le passage. Non, même si ce gars paraissait régulièrement antipathique, du moins plus antipathique que son ami, il ne cherchait pas particulièrement la bagarre, alors autant laisser passer cette personne qu'apparemment ils gênaient, non? Sans plus mot dire ils s'étaient donc décalés tous les deux, et avaient même cessé de marcher, figés dans une pause aussi polie que ridicule par certains côtés, ils attendaient tout simplement que le "jeune homme" daigne passer. Enfin, aux yeux de Calpis, on le sait, c'était un jeune homme... Mais dans le cas de Ramune, on n'en sait rien encore... Mais on ne le saura pas pour l'instant. Parce qu'on appelait dans la direction de la personne. Bingo, elle portait un prénom de fille. Calpis eut l'air sourdement surpris, tandis que Ramune souriait d'un air un peu narquois en le considérant de haut. Néanmoins, la personne qui venait de crier le nom de la jeune fille surprit pour le moins par son apparition les deux compères. Ramune fut le premier à le reconnaître alors que Kyoya les avait apparemment très bien reconnus —enfin, notons que de toutes façons, ils sont tellement uniques, ces deux-là, et tellement "caricatures" que ce n'était pas bien compliqué de les reconnaître quand on les avait déjà rencontrés.

Oh... Mais oui! "Tama-chan", vous dites... Vous êtes cet ami du jeune maître, c'est bien ça?

C'est nous, c'est bien nous, Ou-san! En fait, on voulait protéger le jeune maître, c'est pour ça qu'on a décidé de s'installer quelques temps ici en temps que profs... Peut-être aura-t-on l'occasion de se rencontrer à l'avenir, n'est-ce pas?

Hum, oui, il faut préciser ici que Calpis, ayant rencontré une connaissance, se retrouvait soudain beaucoup plus hardi et sociable, et souriait déjà au presque-inconnu comme à un ami de toujours comme il en avait l'habitude, prenant de l'assurance. Il avait attrapé Ramune par l'épaule pour les indiquer d'un doigt tous les deux, toujours aussi jovial qu'il pouvait l'être... Ce jusqu'à ce que son ami, énervé par sa façon d'agir trop familière à son goût, lui enfonça un petit coup la tête d'un coup de poing blasé mais agacé un peu, tout de même.

Ça va bien, oui?--" Boke...

Ah, ce qu'il l'énervait, ce Kyoya ! Alors que ça ne la gênait pas le moins du monde qu'on la prenne pour un garçon, elle ne supportait pas ce garçon, qui lui donnait envie de vomir... Pourquoi ? Qui sais, peut-être qu'il est à l'exact opposé de Risa, et qu'il n'a aucun mal à se faire remarquer et aimer, ce qui la rend jalouse... Mais c'est étrange, vous ne trouver pas ? Bref. Lorsque Risa remarqua que son "rival naturel" avait toujours son bras autour de son épaule, elle attrapa rapidement, sans qu'on s'en rende compte, un couteau, dont la lame vint se coller au cou de Kyoya, sans le blesser. Situation délicate pour Kyoya, qui pourrait basculer en Dark mode...

"Enlève ce bras tout de suite, ou je t'offre une belle cicatrice..."

Une fois libérée du garçon, Risa s'interressa aux deux "vieux", comme elle les avaient appellés.

"Qu'est-ce qu'il se passe, avec Tamao ?"

Oui, elle est curieuse, elle cherche à savoir si elle pourrait trouver un intérêt à se meller à cette histoire... Kyoya, tout sourire malgré l'incident, s'adressa à son tour au deux hommes. Oui, il avait une certaines assurances avec les gens, et ce quelques soient les gens ou les situations...

"Oui, ce serait génial de se revoir... Et qui sais, si ça se trouve, vous vous occuperez de ma classe ! Ce serait bien..."

"Eh, tu vas la fermer ? Tu vois pas que j'essayais de parler avec eux ? J'suis loin d'être un modèle de politesse, mais t'es pas mal dans ton genre non plus..."

Oh, pas d'insulte, c'est étonnant ça. En général, Risa l'aurait gratifié d'un "pauvre c**", ou quelque chose dans le genre, mais là, rien... Serait-elle devenue douce comme agneau ? Ou a-t-elle envie de faire bonne impression à ses peut-être futurs profs ? Bah, la vérité ne doit être ni dans la première, ni dans la deuxième solution, vu l'esprit interéssé de Risa, il y a surement autre chose...

Are..? Eh bien, en fait, Koho-sama...

...Alejo Tamao s'appelle en réalité d'état civil "Koho Tamao"... Sama. C'est tout ce que nous avons à dire.

Calpis s'était tourné vers Risa avec le même sourire qu'il avait adressé à Kyoya, un sourire qui ne demandait qu'à faire ami-ami et à parler avec loyauté. Mais, une fois de plus, la grande asperge l'avait arrêté. Lui, ça lui déplaisait de causer... Et ça lui déplaisait aussi que Risa se mêle de ce qui apparemment ne la regardait pas. Non mais dites donc! Oui, ça faisait partie de ces choses que Ramune n'aimait pas du tout, les gens qui posaient des questions sur les affaires d'autrui. Mais passons. Il avait répondu quelque chose, la vérité, il avait juste omis l'essentiel, mais l'essentiel était inutile à aller raconter sur tous les toits. Cependant son manque de courtoisie déplut à Calpis, qui avait encore une fois essayé d'être gentil sans succès. Non, en un seul début de conversation, ça ne faisait jamais que la deuxième fois, quoi!

...Ramune.

Du coup, il se contentait de regarder son ami de bas, avec la même tête, à peu près, que Rondoudou quand il est en colère. XD Vous vous souvenez? Les joues gonflées et les sourcils froncés, dans un air de reproche... Oh, ça lui allait bien, mais en même temps ça lui donnait l'air d'un gosse. La remarque cruelle de Ramune n'était pas si erronée... Mais Ramune s'en fichait, d'être cruel, il avait pris l'habitude de se comporter ainsi auprès de Calpis et ça n'allait pas changer. Pour l'instant, il se préoccupait de bien autre chose, et pas du petit gros qui quant à lui ne le quittait pas des yeux. Non, Ramune regardait Risa, avec une autre question déjà née dans sa tête allongée. Si elle démontrait de l'intérêt à l'égard de Tamao, déjà rien que si elle connaissait son prénom, ça voulait dire qu'elle le connaissait, non? Et qu'elle le connaissait assez bien au moins pour se soucier de lui. Ha HA. Se soucier de lui ; ça, c'était l'impression que Ramune avait alors, même si sûrement, de la part de Risa, il en était tout à fait autrement, mais ça, un idiot comme la grande asperge ne pouvait pas s'en douter... Alors tant pis, il posa la question à laquelle il tenait tout de même, ce n'était pas bien dur, et Risa verrait de toutes façons que cette question était toute aussi idiote. Il vouvoyait Risa également, pas de jaloux par rapport à Kyoya, même si finalement, à la réflexion, il aurait bien aimé tutoyer les deux.

Dites donc... Si je comprends bien, vous connaissez notre jeune maître pour vous enquérir d'une telle chose, n'est-ce pas? Quelles sont vos relations, avec lui...?

Ah, quelle façon de parler, complètement décalée par rapport à celle de la jeune fille... Et ça la faisait rire intérieurement, de voir ça. Extérieurement, on ne pouvait voir qu'une esquisse de sourire satisfait. En faite, Risa en voulait un peu à l'asperge, d'avoir stoppé son copain comme ça... Bah ouais quoi, il l'avait regarder comme il regardait Kyoya, ce qui avait laisser penser à Risa qu'elle pourrait peut-être trouver quelqu'un qui l'apprécierait comme ça... Mais bon, là n'est pas la question. En fait, ce duo l'amusait, et elle se demandait déjà comment les faire tourner en bourrique. Ah, la méchante Risa, se moquer ainsi des gens... Enfin, ça peut toujours changer, c'est une bonne chose. Peut-être qu'elle s'entendrait bien avec eux, qui sais... Un grand sourire, un peu inquiétant quand même, aux lèvres elle regarda Ramune tout en lui répondant.

"Ah, ça... Disons qu'j'ai un peu sauvé la mise à ce gars une fois, donc j'me demandais s'il s'était pas encore fourré dans l'pétrin, et s'il avait pas encore b'soin d'aide..."

Inutile de préciser que cette aide n'était pas gratuite, bien sur...

"Sinon, j'le connais pas plus que ça... Disons qu'on est de "bonnes" connaissances, dans mon sens du terme"

En gros, une connaissance avec qui elle peut faire des affaires. N'allez pas chercher plus loin, c'est Risa. Kyoya, resté à côté de Risa, l'écoutait. Il évitait de la toucher, au cas où elle essaierait encore de le tuer, mais faut dire que comme Tamao, cette fille l'intriguait. En même temps, qui n'intrigue pas ce gars qui n'a jamais vraiment put se faire d'amis ? Il regarda les deux "vieux" comme Risa les avaient appelés, les bras croisés derrière la tête, un sourire aux lèvres comme toujours. Puis il s'approcha de Calpis, celui qui si il se souvenait bien avait eu l'air un peu... impressionné la dernière fois, et lui chuchota à l'oreille.

"Faites pas attention à sa façon rustre de parler, elle est pas méchante en vrai... Et elle mord pas"

Oui, contrairement à toi...

Ah, sou... Je vois, je vous remercie.

Yesh, Calpis avait répondu, pas très très discrètement d'accord, mais au moins il se sentait un peu rassuré, et souriait enfin de son sourire bonhomme, oubliant instantanément qu'il y a à peine quelques secondes il faisait la gueule à Ramune avec toute l'application possible. Il était comme ça, Calpis. Tout simple, simple comme un enfant, dont l'humeur change en fonction de ce qu'on lui dit, de ce qu'on lui garantit, ou dont l'humeur ne change pas du tout quand il est obstiné... Mais en l'occurence quand on arrive dans un lieu nouveau, mieux vaut avoir l'esprit ouvert. Calpis n'était pas idiot... Euh, pardon, si, c'est un imbécile fini, mais vous voyez ce que je veux dire... Ça ne l'empêchait pas de savoir ça, quoi. Vous me suivez? Ramune, quant à lui, la jeune fille le faisait rire, un peu, par sa façon de parler, puis l'intéressait. Mmh, une relation diplômatique avec Monsieur l'Héritier? C'était bon à savoir. Si Ramune avait eu un bloc-note sous la main, facile d'accèsn il l'aurait sûrement pris sur le papier et souligné de deux traits...

Ah, vraiment, de "bonnes" connaissances?

En tout cas merci de tout coeur d'avoir pris soin de Koho-sama, Mademoiselle!

Et les voilà à aller de leurs sourires et à s'incliner tous les deux! Quelle naïveté! Chotto, les deux vieux, réveillez-vous, ce n'est pas ça la vérité! Parlez-en à Tamao et vous verrez que cette fille lui fait PEUR! ...Mais non. Prenant ce que "l'amie de Koho-sama" affirmait pour argent comptant, ils présentaient des remerciements respectueux, se fourvoyants déjà avant même d'être entrés dans l'école. Ça commençait bien...

HJ : Gomen, c'est court mais je suis fatiguée...

Kyoya, qui n'était pas du tout au courant de toute cette histoire, regardait Risa. Il se faisait lui aussi tromper, et commençait à penser que Risa était une gentille fille, même si au fond c'est vrai et que la délinquante froide et méchante n'est qu'une façade qu'elle apprécie. Risa continuait de regarder les deux... hommes. Non, franchement, elle avait beau être la pire délinquante de son ancien quartier, ces deux vieux l'inquiétaient. Car après tout, elle se doute qu'à Mahora elle n'est pas la pire, même si elle n'est pas la mieux non plus. Du coup, si elle, elle arrivait à les berner, qu'est-ce que ce serait avec les autres. Bon, c'est vrai qu'elle n'avait pas de mauvaises attention envers le garçon, mais elle attendait quelque chose en retour et c'est ce qui devait effrayer le pauvre petit Tamao. Risa soupira et regarda les deux hommes avec un sourire amusé.

"Demander quand même ce que le p'tit gars en penses. J'pourrai vous mentir ouvertement qu'vous vous en rendriez même pas compte... 'Savez, tout l'monde me voit comme une délinquante, mais y'a pire à Mahora, donc si moi je peut vous cacher une partie d'une histoire, comment vous allez survivre ?"

Oui, c'est le côté gentil d'une personne qui se préoccupe de son gang qui parle là, car Risa est attentionnée envers ces personnes qui connaissent ses bons et ses mauvais côtés. Mais bon, elle regretta bien vite d'avoir dit ça et tourna au rouge, pas pour les deux vieux, non, ça ça ne la gênait pas, mais son "ennemi naturel" avait vu ça... Et puis, maintenant, ils allaient chercher le fin mot de l'histoire...

"Juste parce que j'ai de la peine pour vous, j'vais vous dire. J'lui ai sauvé la mise dans le sens où il fixait intensément ma poitrine, mais j'lui ai dit que s'il m'aidait, j'lui ferait rien, et j'ai rien dit à sa copine, c'est tout. Maintenant, il me doit un service et j'penses qu'il le sais."

Kyoya regardait tout le petit monde un à un. Non, il ne comprenait pas. Et pourtant, il était loin d'être bête. Tout ce qu'il comprenait, c'est que Risa -comme Tamao ?- ne l'aimait pas, et il ignorait pourquoi. Et il comprenait aussi que les deux autres risquaient d'avoir des problèmes, bonne pâte comme ils l'étaient (d'après Risa). Du coup, il s'avança et posa ses mains sur leurs épaules.

"Bah, vous en faites pas, si jamais vous avez un problème, je vous aiderai moi... Mais là, je vais aller en cours, j'ai des choses à récupérer. A plus !"

Et il partait, comme ça... Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il avait senti une odeur alléchante. Que voulez-vous, il est curieux, surtout de ce côté là, si vous voyez ce que je veut dire. Du coup, Risa restait seule avec les deux autres.

"Z'avez besoin d'aller quelque part ?"

[... Nul et pas inspirant, désolée T-T]

Oooh...

UHURM-HUHURM-HURM-UHURM!

Et Ramune de partir dans une quinte de toux lorsque Risa avait fait allusion à l'histoire de sa poitrine. De partir dans une quinte de toux et de rougir. Mince alors, ça, c'était assez honteux..! Koho-sama avait vraiment fait ça? Oh ben d'accord... Du coup, ça l'embarrassait, et ça le confortait dans l'idée qu'il avait décidément beaucoup à apprendre de ce garçon-là... Calpis, lui, idiot comme il était, ne retenait qu'une seule chose : cette fille était bien gentille de leur donner des conseil, et ce garçon était bien gentil de leur proposer son aide. En gros, il n'avait rien appris du tout... Et il salua Kyoya d'un signe de la main avec son bon sourire, plein de reconnaissance.

Oh, merci, merci beaucoup, jeune Monsieur! Ah, et merci à vous aussi, Mademoiselle. C'est vraiment gentil de nous conseiller et en plus de nous proposer un serv...

...Boke!

Bonk. Et un petit coup gratuit sur la tête de Calpis, un. Décidément, la tête était l'endroit que Ramune préférait frapper. Sans doute celui qui venait en premier, aussi. Ramune avait l'air franchement énervé, en l'occurence, et ce qui était justifié après tout. Vous parlez d'un crétin! Encore une fois, Calpis venait de prouver dans un élan de naïveté —de candeur la plus totale sa bêtise, bêtise qui confortait après tout Ramune dans son idée fixe : "Il a besoin de moi". Ça se vérifiait de nouveau.

T'as donc rien appris? T'écoutes jamais ce qu'on te dit, ou quoi?

Mais... C'est sympa de sa part de nous donner de tels conseils, et...

Andouille! Justement, ce qu'il y a à retenir dans un conseil, c'est pas "c'est sympa qu'on me le donne", mais le conseil lui-même!

Calpis regardait à présent Ramune d'un air de gamin penaud, désolé d'avoir dit une bêtise, pardon Ramune, oui, tu as raison, tu as toujours raison. Mais tout de même il craignait de paraître un peu impoli. Certes son ami avait raison, mais c'était la moindre des choses de remercier quand on vous donne un conseil... Non? Ramune, lui, s'en tenait à lui-même, convaincu encore une fois de sa supériorité intellectuelle face à son compagnon, et le gratifiait d'un regard impitoyable. Finalement l'un et l'autre —surtout le grand, en réalité— daignèrent abandonner cette scène clownesque pour enfin répondre à Risa qui devait s'impatienter.

Oh, bah... On marchait vers l'entrée, mais ça doit pas être bien compliqué à remarquer... Et puis, vous avez sans doute mieux à faire...

Risa ne faisait rien d'autre qu'observer. Ces deux vieux, c'étaient vraiment des cas, y'a pas à dire. Mais il l'amusait, la Risa, et le fait qu'ils l'amuse, elle aimait bien... C'était rare qu'elle s'amuse pour autre chose que la frousse qu'elle flanque aux faux caïds... Bien sûr, elle était assez rusée pour comprendre qu'à Mahora, il y avait des gens à qui elle ne devait pas se frotter - instinct féminin ou de survie ?- mais là n'est pas la question. Elle appréciait vraiment les deux vieux, si ça avait été possible, elle aurait échanger ses parents contre eux, mais les états d'esprits de Risa, on s'en passerait bien... Elle pourrait vous choquer à vous dire tout le bien qu'elle pense de ses parents... Enfin, choquer... Plus ou moins.

A observer ses deux là, on aurait put croire qu'ils formaient un couple... C'était amusant. Non, Risa n'es pas fan de yaoi, mais étant bi, elle n'a aucun problème avec tous type de couple, tant qu'il ne s'agit pas de certaines personnes... N'empêche, le pauvre petit -Calpis- se serrait fait manger depuis longtemps s'il n'avait pas eu Ramune avec lui... Mieux à faire ? ça, vous pouvez être sûr que non...

"Pas vraiment, 'suis partie en avance pour pas tomber sur l'aut' idiot, et du coup m'a rattrapé là... En plus, j'me d'mande pourquoi l'est parti si vite c't'idiot, les cours commencent pas tout de suite... Du coup, j'm'ennuie, mais vous, vous m'amuser... Donc j'ai bien envie de rester 'vec vous le temps qu'les cours commencent... J'ai rien à faire ces derniers temps, et j'm'en fout d'arriver en retard, donc bon..."

Risa, Risa, Risa, apprend à parler comme une fille s'il te plait... Non, franchement, tu vas finir par faire peur aux gens à parler comme ça... Et puis, vu comment tu viens de parler, t'as pas peur qu'on pense que tu t'intéresses aux vieux ? Remarque, celui qui te fait chier avec ça aura de tes nouvelles, mais bon...

[Hyper retard pour une réponse nulle... Désolée ><"]

HJ Iie iie!^^

~~~

Chotto... "Amuser"?! HOY! Ça veut dire quoi, ç...

Ra... Ramune! Du calme!

"Du calme"? Eh oui, Ramune semblait prêt à vraiment se mettre en colère. Son expression traduisait un énervement certain, alors que les paroles de Risa l'avaient, pour le coup, un peu vexé sur les bords. "Vous m'amusez"... Non mais, et puis quoi encore? Ils n'étaient pas des clowns... Vexé donc par ce qu'on disait d'eux, il s'apprêtait à gueuler sur Risa, pour faire à la gamine qu'elle était les remontrances qu'elle méritait, si Calpis n'était pas venu le retenir en le tirant par les bras, et en le sommant de se calmer comme il l'avait fait. Ramune céda dans un soupir. De ce côté-là, heureusement que Calpis était là de son côté, on ne pouvait le nier. La grande asperge se recula donc en haussant les épaules et en levant le nez dans un sifflement hautain et vexé.

Tch...! 'S'agit tout de même pas de te mettre en retard, miss.

Wow, un tutoiement maintenant? Eh bien, ça paraissait déjà un peu plus logique. Après tout Calpis et Ramune se préparaient à être profs et Risa était vraisemblablement une élève. Et puis comme ce qu'elle avait dit n'avait pas plu au grand type aux cheveux noirs, il ne voyait pas pourquoi il irait lui montrer encore un respect excessif. Susceptible? Oh que oui... Mais ils étaient comme ça, ces deux-là. Parfois l'un, parfois l'autre. Ramune était juste plus du genre à s'énerver et Calpis à geindre. Mais ça revenait au même au final. Bref. Responsabilisation d'un tiers par obligation morale. Ramune se sentait plutôt obligé de montrer l'exemple, et après tout ça donnait bonne conscience, quand on allait enseigner à des jeunes... Et puis il fallait dire que montrer l'exemple, c'était dans ses cordes depuis toujours, depuis que Calpis était auprès de lui... Parce qu'avec un crétin pareil, il fallait bien montrer comment se conduire. Et puis un prof responsable du retard d'une élève, c'est pas très respectable, si? Calpis semblait d'accord avec ça sans que Ramune ait eu besoin de le dire.

T'as raison, Ramune, mais on n'a pas trop à s'inquiéter de ce côté-là, si?^^

Tch. Je ne dis pas ça pour rien, moi...

[Mega retard xD Désolée... Je mets pas la couleur, sinon ça fait mal aux yeux]

"Ça veut juste dire que vous faites parti de la catégorie des gens que j'apprécie... 'Vec moi, c'dur pour qu'je fasse confiance aux gens... C'pas la peine de vous mettre dans un état pareil..."

Risa était un peu vexée, mais en même temps, elle était... contente. C'était rare qu'on cherche à lui faire la moral, à part sa nourrice, personne ne la lui faisait, même pas ses parents... Et pour elle, s'était un signe d'affection, ou au moins d'attention... Oui, cette fille est étrange, mais quand on est délaissée par ses parents, on tourne généralement mal... Heureusement, Risa est une délinquante avec un minimum de bon sens et de respect.

"Pis je s'rai pas en retard, l'école et juste à côté, j'en ai pour deux minutes en courant... J'voulais juste faire le chemin avec quelqu'un qui me donne pas envie de gerber..."

Là, elle parle de Kyoya, mais impossible que les deux autres comprennent, je pense... Et impossible qu'ils ne le prennent pas mal. Dommage que Risa montre son "affection" étrangement. Elle embête Tamao qu'est sympa avec elle, elle dit des choses que les gens prennent mal... Mais quand on a eu pour seuls amis des délinquants qui connaissent vos étranges preuves d'"amitié", pas facile de savoir comment agir avec des gens "normaux". L'adolescente qui ressemblait un peu moins à un garçon là qu'elle soupirait attendait de savoir ce qu'en pensait les deux professeurs, avant de partir pour de bon.

HJ No worries, no worries.^^
J'enlève la couleur de mes actions aussi, pitêtre que ce sera mieux également. N'jaa.

PS : Désolée, non seulement c'est bizarrement long mais c'est même pas inspirant en conséquence. XD C'est affreux. Si tu trouves pas quoi répondre, dis-moi, je modifierai.

~~~

Ah... Ahahah...

Pour Calpis qui était la gentillesse et l'attention même, ces paroles, qui étaient apparemment adressées à ce garçon qu'ils avaient croisé tout à l'heure, Kyoya-san, sonnaient plutôt étrangement. Il était pourtant gentil ce jeune homme-là, et la demoiselle ne semblait pas vraiment être disposée à le lui rendre... Au contraire, elle lui faisait injustice... Mais pourquoi? Qu'est-ce qu'il lui avait donc fait pour qu'elle soit méchante ainsi? Ramune remarqua bien cette confusion, et lâchant un soupir sur le côté en se disant que décidément ce gars-là était bien stupide, il leva un sourcil en direction de Risa pour finir par lâcher un sourire.

Oh, pour ça, oui, ça se comprend... Parfois la compagnie de certaines personnes est tellement pénible...

Là alors, Calpis ne put éviter de remarquer que les regards de la grande asperge se tournaient irrémédiablement vers lui. Quoi! C'était lui qu'il visait en disant cela! Il le mettait donc au même plan que celui où Risa mettait ce gentil garçon, et il lui faisait lui-même injustice? Cela arracha au petit gros une moue toute triste et en colère à la fois, alors que, serrant les poings, il lança un regard qui en même temps engueulait et implorait, à son camarade, pour l'apitoyer un peu, et le forcer à revenir sur cette méchanceté qui l'avait vraiment choqué.

T'es un salaud... T'es un beau salaud, le plus grand de tous les salauds!

Who, who, who... Du calme... Du calme, et tout de suite...

Geste contradictoire de Ramune. En effet, ce dernier avait bloqué la tête de Calpis entre ses deux mains, et vint simplement poser un petit kisu sur le crâne quasi-chauve. Dans ce mouvement, Calpis se crispa, puis s'étonna franchement, et, rougissant un peu après un tel geste, releva des yeux ahuris vers Ramune qui l'avait lâché et le considérait maintenant de haut, les bras croisés, prêt à faire sa leçon de morale.

Alors? Tu as compris? Je t'insulte, mais ça ne veut pas dire que je ne t'aime pas, et tu sais bien que c'est le contraire... Mais on ne donne pas forcément l'image qu'on a d'une personne explicitement à travers les propos qu'on tient sur elle. Tu me suis? C'est un peu plus compliqué que ça. Et de même, je te voyais venir, cette Miss-là n'est pas injuste avec qui que ce soit même si elle en donne peut-être l'impression par ce qu'elle dit. Wakatta ka, boke?

Wa... Wakatta yo.

Wow, étrange lucidité pour une fois de la part de l'un des deux! Ramune semblait ici définir et justifier de façon plutôt satisfaisante le comportement de Risa, et de façon assez simple pour que cet imbécile de petit gros comprenne sans trop avoir à se creuser le peu de cervelle qu'il avait... Même si en réalité, il était rare que Ramune comprenne si vite le fond des choses. Non, en réalité, s'il avait compris ici, c'était parce qu'il avait à peu près le même comportement avec son Debouko. Il pigeait donc À PEU PRÈS ce que ça signifiait. À PEU PRÈS, car Ramune est en quelque sorte une tsundere, et en cela il avait du mal, comme toutes les tsundere, à comprendre ses propres sentiments. HA, HA. Stupide.

Bon, compte tenu de ces arguments-là, j'y vois aucun inconvénient...

Ça ne va pas trop te fatiguer de courir?

Rho! Chochotte... Tu as déjà vu le nombre de personnes qui courent ici pour se rendre en classe? C'est quelque chose de courant et on n'a rien à y reprocher, rien à y dire. Nous-même on doit courir, quand tu nous fous en retard. Alors...

Bon, la grande asperge, Ramune, avait l'air de la comprendre plus ou moins. Bon, c'est sur que Risa n'est pas vraiment du genre Tsundere. Si elle était amoureuse, elle ne le montrerait pas en se comportant comme ça. Mais on peut dire qu'elle montre sa sympathie comme une tsundere, oui... Enfin tant pis. Au moins, il ne lui faisait plus la tête. Oui, ça ne l'arrangeait pas, Risa, qu'il se vexe pour ça. Parce qu'elle l'aimait bien, vous comprenez, et quand on aime bien quelqu'un, on veut pas qu'il y ait de méprises... Je pense. En tout cas, Risa souriait. Et comme ça, elle avait vraiment l'air d'une fille. Ce qui la faisait sourire, c'était la relation des deux profs. C'était marrant, c'est sur, mais c'était aussi mignon, attendrissant... Ils en avaient de la chance de s'être trouvés ces deux là... Et Risa en avait aussi, parce que s'ils avaient été seuls, ils n'auraient pas été comme ça, c'est sur. Et c'est cette personnalité qu'ils avaient maintenant que Risa appréciait, et c'est cette personnalité qui pouvait apprécier la délinquante telle qu'elle est, peut-être...

"Ça, ça risque pas... J'suis le genre physique, pas vr'ment le genre intellectuel..."

Risa, arrête d'avaler tes mots quand tu parles, on te comprends pas après... Et vous devriez penser à vous mettre en route.

"Bon, on y va ? ça l'fait encore moins pour un prof d'arriver en retard"

La jeune fille commença à marcher, pas bien vite pour le moment. En faite, elle aimait bien ces gens, mais là, elle ne savait pas quoi dire. Et si elle se mettait en retard, Ramune pourrait encore s'énerver. Penser à ça la faisait un peu rire, intérieurement, mais elle ne le dira pas...

*Finalement, p'tet que v'nir ici m'aura donner l'attention que j'voulais...*

T... Tchh! C'est pas comme si j'en avait pas conscience, hein!

Ramune et son noble orgueil. Encore une fois, levant en l'air son gros nez pour se donner de l'importance, il se vexait pour bien trop peu de chose. Oui, ça le vexait qu'on lui dise comment faire ceci, ou cela, même quelque chose qu'on savait qu'il savait... Surtout quelque chose qu'on savait qu'il savait. Ainsi donc, il s'était mis en marche à la suite de Risa d'un pas fier et hautain, un peu piétinant, ne daignant adresser un regard à personne et fixant la route droit devant lui, et ne tarda pas, à ce rythme, à dépasser la jeune fille, sans pour autant la distancer par la suite. Non mais quel... Paon. Oui, y a pas de meilleur mot, un paon, voilà ce que c'était que cet homme, qui s'était laissé prendre par la vanité. Se laisser dicter sa conduite par une jeune. Non mais où allait le monde? Et si Ramune aimait la jeunesse, pour le coup, sa fierté déplacée avait été plus forte.

Ramune.

...

Ramune.

Quoi?--"

Pas la peine de te mettre autant sur tes nerfs, tu sais, on n'est pas en retard...

'Rusai. Boke da.

Booon, bon. Calpis avait compris le message, ce qu'il laissa transparaître par un léger soupir. Lui se contentait de suivre Risa, et de marcher à son rythme, un rythme bonhomme qui lui convenait pour le mieux. Il s'était tu alors, et se remit, comme il le faisait un instant avant, à couver Risa Tsubaki d'un regard bienveillant. Pourquoi ça? Parce qu'il avait bien compris, le grand enfant qu'il était, que Risa avait un bon fond —il était temps après tout qu'il le comprenne—, qu'elle ne cherchait pas spécialement à provoquer ni, comme disait Ramune, à faire injustice, et puis surtout il avait été touché par son sourire un peu plus tôt... Quel sourire? Il n'avait tout de même pas rêvé, tout à l'heure, en les regardant, Risa avait souri... En laissant traîner son regard n'importe où dans son embarras il avait repéré ça... Et aussi le fait que c'était un beau sourire... Réellement, humainement parlant, un vrai, un beau sourire qui faisait chaud au coeur. Et venant d'une jeune fille aux allures plutôt dures et sans sentiments, ça amenait d'autant plus un certain goût à la vie et à l'espoir, que le petit gros aimait à saisir dès que l'occasion s'en présentait... Parce que Calpis fonctionnait dans ses sensations, ses relations, beaucoup plus naturellement et spontanément que Ramune, il pouvait passer du coq à l'âne en matière d'humeur, sans que ça soit dû à un comportement quasi-tsundereique comme celui de son camarade. Lui, c'était parce qu'il était encore dans sa tête un enfant, et que les enfants, en toute innocence, sont spontanés. Bon. Une simple pause dans la contemplation intérieure du sourire, pour excuser Ramune auprès de leur interlocutrice avec un sourire un peu gêné...

Il... Il est comme ça.

Et encore une réaction excessive de la part de l'asperge. Bah, c'est pas comme si ça étonnait Risa, vu la réaction qu'il avait eu juste avant, c'était plus qu'une possibilité... Mais il devrait penser à se dérider, à ne pas trop s'emballer, il tiendrait pas le coup sinon... Avec tous ces élèves plus étranges les uns que les autres, et surtout ceux qui tiennent tête au profs... Mais bon, si elle lui dit, il risque encore de sentir sa fierté attaquée.

"Il... Il est comme ça."

Risa regarda Calpis s'excuser pour son ami. Elle croisa ses bras derrière sa tête en regardant en l'air.

"Je pense qu'c'est pour ça qu'vous l'appréciez, non ? Parce qu'il est c'qu'il est... Si létait pas comme ça, vous vous seriez pas aussi bien entendus..."

Risa, c'est très intelligent, censé et sensible ce que tu viens de dire. Peut-être que c'est réellement une fille en faite. Risa marchait à son rythme, entre les deux professeurs. Sur son visage on pouvait voir un air neutre et un peu pensif. En fait, Risa pensait qu'il serait vraiment temps qu'elle commence à trouver des gens de son âge avec qui elle s'entende... Non, elle ne se sent pas seule... Elle a juste envie de trouver une raison de ne pas trop rester dans sa chambre... Mais bon, on s'en fiche un peu...

"Et vous z'enseignez quoi ici ? V'z'occupez de quelles classes ?"

Bah oui, le temps qu'ils arrivent, ils pouvaient bien discuter un peu...

Ah, moi c'est le français.

Et moi l'anglais... Et My God, les jeunes Japonais ont l'air d'en avoir bien besoin. Mon Dieu! Ils prononcent cette langue comme de la crotte!

Quel intolérance! Tu dis ça parce que tu connais plein de langues et que tu as pu y être habitué depuis longtemps... Pense un peu aux autres!

Non... Je ne veux pas.

Haussement d'épaules confus de Calpis, qui commençait à se demander si parfois c'était vraiment lui qui était puéril, ou si c'était Ramune. Peu importe. Quoi qu'il essaie de dire de toutes façons, la grande asperge ne le permettrait pas. Il recevrait encore un coup sur la tête, et il n'aimait pas trop ça. C'était violent, ça faisait mal. Un jour Ramune lui en mettrait un tellement fort qu'il l'enverrait à l'hôpital, et il culpabiliserait et ce serait bien fait pour lui, là. Répondre à la question de Risa, changer de conversation ou plutôt rester dans la bonne, ça paraissait plus judicieux.

Eto... Non, en réalité, on n'a pas de classe assignée, comme on n'enseigne pas des matières de très grande importance... Enfin... Le français...^^"

L'anglais non plus. Enfin, c'est essentiellement parce que les postes de professeurs principaux sont déjà assurés, merci pour nos fesses.

Regard en biais de Calpis, les yeux un peu plissés et la bouche en V retourné, d'un air de scepticisme.

*Il dit ça, mais je suis sûr que d'en être ça le flatterait horriblement dans son orgueil.*

...Enfin bref... Si, on a bien une liste de classes à laquelle enseigner, bien sûr, mais... Enfin, personnellement, bien que le temps passe, j'en suis encore à vérifier sur mes papiers avant chaque cours...^^"

T'as une foutue mémoire courte, pas vrai?--'

C'est que... C'est plutôt grand comme endroit, et je suis un peu perdu... Je sais que c'est pitoyable pour un adulte, et à plus forte raison pour un prof, mais... Héhéhé...^^"

Mais rien du tout. Calpis était ridicule. Adorablement ridicule. Oui, adorablement, par ce fait que contrairement à Tamao ou Ramune, il prenait ce ridicule toujours et en tout lieu avec le sourire. Un grand sourire naïf qui consternait tout le monde. On aurait une héroïne bécasse de mangas. D'ailleurs si Calpis en avait un physique tout à fait opposé, il avait en lui de nombreux points du caractère de ce genre de filles ; c'était blanc bonnet et bonnet blanc...

Des professeurs de langues, hein ? Quel dommage pour eux, ils auraient BEAUCOUP à faire avec Risa... C'est qu'elle l'a dit, elle n'est pas, mais alors pas DU TOUT du genre intellectuel, et c'est pour ça qu'elle a déjà redoubler une classe. Ah, décidément, elle allait leur poser des problèmes vu qu'elle n'avait pas l'intention de devenir une lumière ou de se mettre à travailler sérieusement... Une chance pour eux qu'elle n'était pas comme les renommées Baka Rangers, ses notes étaient mauvaises mais pas à ce point... Surtout que Ramune, prof d'anglais, avait l'air de vraiment vouloir faire rentrer quelque chose dans la tête de ses élèves.

"Alors bonne chance, m'sieur l'prof d'anglais. J'prononce d'jà mal l'japonais, alors l'anglais..."

Risa tira la langue de manière puérile, derrière Ramune, pour l'énerver encore un peu plus. C'est qu'elle aimait ça, Risa, embêter les gens, en particulier ceux qu'elle aime bien. Bref, en tirant la langue, elle dit l'air tout à fait détaché.

"Et j'compte pas m'mettre à bosser d'jour au lend'main..."

Ouh, méchante délinquante, tu vas vraiment finir ta vie comme une cancre et tu sera technicienne de surface, pour utiliser les grands mots. Mais, c'était vrai que le campus était grand... Pas facile de s'y orienter quand on est pas doué pour ça. Risa, ça allait, elle a tout fait dès son arrivée pour repérer les lieux, c'est qu'elle est comme ça, la Risa. Elle aurait voulu relancer son "commerce", mais pour elle, là, c'est perdu... Elle va pas faire ses bêtises toute seule... (Et elle devrait éviter de se frotter à ces deux profs si elle veut pas se mettre l'asperge sur le dos...)

"Bah, dans pas longtemps, v'vous y f'rez... C'pas impossible non plus..."

Mmh... Je suppose, oui. (Un smile.) ...C'est gentil de me dire ça.^^

Dis donc...

Quoi?

Voilà que Ramune regagnait Calpis d'un pas pressant et lui tirait le bras pour le prendre en aparté. Enfin, un aparté pas très discret, parce que Calpis et Ramune étaient comme leur physique : ils ne passaient pas inaperçus, et ce dans beaucoup de ce qu'ils faisaient. C'était un peu... Pitoyable. Mais sans commentaire, hein?^^"

Elle vient de me tirer la langue, là, non?--" La miss...

Je t'en prie! Ne me dis pas que ça t'affecte, à son âge tu faisais pareil. Tu étais dans le genre pas mal arrogant et tu te battais beaucoup, aussi... T'étais pas un ange non plus, tu lui dois bien de pas la blâmer pour ce que t'as fait toi-même!

De quoi? Hey, je signale tout de même à Môssieur que je me battais la plupart du temps pour le défendre!

Une fiche tête brûlée, oui, et d'un susceptible avec ça! Enfin, sur ce dernier point, tu n'as pas vraiment changé...

Espèce d'ingrat! Quand je pense à tout ce que j'ai toujours fait pour toi!

Commentons un peu cet échange de répliques. Nous avions donc là un Calpis les bras croisés derrière la tête, rigolant tout seul, mais doucement, un sourire qui ne laissait échapper aucun son, il rigolait pour lui-même, c'était tout... Et avançait un peu devant Ramune tandis que celui-ci s'arrêtait, puis se remettait à courir vers son ami le poing en l'air, pour l'interpeller avec ce naturel colérique qu'il avait toujours eu...

Moi, ce que j'en pense, c'est que cette demoiselle et pleine de bon sens et encourageante, et même si elle n'a pas l'air d'avoir très envie de se consacrer aux études elle deviendra quelque chose! Tu es bien devenu quelque chose toi-même, pas vrai?

Ça n'a... Rien à voir! RIEN-À-VOIR! Je te trouve bien gonflé... Et toi aussi, jeune fille, on ne tire pas la langue devant un adulte, ou... Ou même derrière! Ça ne se fait pas, et puis... Oh, c'est très vexant.--" C'est tout.--"

Et comme Ramune trouvait assez peu de mots, il détourna le regard en croisant les bras... Quelle espèce de tsundere au masculin... Pitoyable aussi, pas vrai? Mais encore une fois... Sans commentaire.

Bien sûr qu'elle entendait, Risa. Ils était pas encore assez loin pour que leurs voix ne portent pas jusqu'à elle... Ou ils parlent fort, faut voir. Mais c'était marrant, chez eux, et peut-être que Risa aimait ça, les voir dans ce genre de duo comique... Bizarre, notre délinquante, mais on s'en fiche un peu, je crois.

"J'vous entend, v'savez... P't'être que j'vous ressemble plus que vous pensez, m'sieur l'prof d'anglais... Mais j'dois être pire qu'vous..."

Les mains maintenant dans les poches, elle passa devant les deux prof ou courant légèrement, puis se retourna, marchant à reculons, pour leur parler.

"Si vous arrivez à faire que'que chose de moi, j'vous féliciterais, parce que j'suis une cancre qu'à déjà redoubler... Donc bon courage..."

Un sourire de défis s'étendit sur les lèvres de Risa. C'est fou que comme ça, elle n'avait plus l'air d'être elle-même... En faite, tout en restant la "délinquante" qu'elle était, elle montrait sa vraie personnalité, celle d'une fille qui veut qu'on prenne soin d'elle. Mais elle n'avait pas peur de se mettre Ramune à dos, ça c'est sûr... Elle avait beau ne pas dire ça méchamment, elle avait vu que c'était quelqu'un de plutôt fier, et Calpis semblait vouloir lui dire ça, tout à l'heure... Risa se retourna pour marcher à l'endroit, elle allait éviter de percuter quelqu'un quand même... En faite, elle s'en fichait, de percuter quelqu'un. Mais pas devant ces deux-là, parce qu'elle... veut pas s'attirer d'ennuis avec ces deux là. Bizarre qu'elle apprécie quelqu'un si vite, mais c'était peut-être une bonne chose pour elle.

Mmh... Que je sache, si on est responsables de toi, on ne l'est qu'en partie...

Toujours aussi charmant, Ramune... Ouais, 'faut dire que les dernières remarques de Risa ne l'avaient pas mis de très bonne humeur encore. D'abord, le fait qu'elle ait entendu absolument toute leur conversation, ça vexait la grande asperge, non pas que ce soit de la faute de Risa d'avoir des oreilles, mais il se sentait embarrassé d'être aussi indiscret, et ça se traduisait par de l'énervement. Alors elle aussi, elle se mettait à sortir les mêmes insanités que Calpis? Eux, se ressembler? Pitié... À cet âge-là, Ramune n'était pas si impoli, lui, alors là non! Mais bon... On le sait, la grande asperge a parfois du mal à être honnête avec elle-même, or Calpis connaissait son Enko sur le bout du doigt comme on dit, et si lui-même affirmait que Risa avait un petit quelque chose de Ramune à son âge, alors c'était que ça devait être vrai... Parenthèse fermée, Ramune n'était pas très content non plus, parce que ce qu'avait sorti Risa en dernier était limite à prendre, dans son esprit si susceptible, comme une sorte de défi envers lui et Calpis. "Si vous dites que je vaux quelque chose, essayez un peu de le prouver concrètement pour voir!" Elle n'y mettait pas de la bonne foi... Elle avait plutôt l'air de franchement se rire de tout ça. Calpis aussi, puisqu'il faut bien parler de lui, s'en trouvait un peu confus et fâché sans démontrer cependant la mauvaise humeur puérile de son ami. C'était juste... Dommage, quoi... Enfin, on ne peut pas en vouloir aux gens de penser comme bon leur semble, après tout... Ceci dit, restant dans sa pensée si candide qu'il avait l'habitude de démontrer au quotidien, il insistait, le petit bougre, il insistait dans ses idées, et toujours avec le sourire.

Mmh, et même si tu dis ça... Bon, c'est vrai qu'en tant que profs, on est censés soutenir que les notes c'est important, mais... Personnellement, excusez du mot, je ne crois pas que ça ait tant d'importance si on a le caractère qui va avec...

Voyons, Calpis!--"

Bon, c'est... C'est vrai... Tu n'as pas l'air très motivée à travailler en cours, tout ça...^^" Enfin, je dis ça je dis rien... Mais ceci dit, tu iras loin tout de même, dans la voie que tu vas suivre, parce que tu as de la personnalité. Et ça, c'est important. Pas vrai, Ramune?

Grand sourire ouvert vers le grand copain qui avait détourné le regard avec un air embarrassé et les joues qui viraient légèrement au rouge. Et merde. Ce crétin venait de sortir une de ces vérités immuables qu'il balançait comme ça en souriant comme si c'était normal et comme si c'était un petit cerveau débile et atrophié qui avait pondu ça... Oh, décidément, Ramune avait toutes les raisons d'aimer Calpis, oui. Mais quelquefois, en grand fanfaron qu'il était, ça le faisait rougir un peu.

É... Évidemment... C'est vrai que tout le monde à l'école, même nous, on est censés faire croire que c'est en s'effaçant qu'on entre dans le monde, alors qu'il n'y a pour ainsi dire que les grandes gueules qui arrivent aux sommets... Enfin, si encore on veut viser les sommets. Tout le monde n'est pas mégalomane.

"J'sais bien, que vous l'êtes qu'en partie, mais entre quelqu'un qui l'est pas entièrement, et quelqu'un qui s'en fiche, j'préfère quand même quelqu'un qui l'est pas entièrement... Vouloir faire entrer que'que chose dans le crâne de gamins, c'est un pas vers la responsabilité... Donc c'ma manière de dire que j'apprécie..."

Oui, c'est vrai que Risa, sans vouloir jouer les emo, souffrait d'un manque d'attention de la part de ses parents. ça, elle y était habituée, depuis le temps, ça la chagrinait, mais c'était toujours mieux qu'être orpheline... Ou alors complètement pareil, dans son cas... Et elle avait toujours "aimé" les professeurs qui avaient assez de patience pour s'occuper d'elle, sans jamais le montré. Alors là, elle pouvait faire un effort, même si elle pensait qu'elle et les études c'était fini.

*Si y'a encore de l'espoir pour moi, c'sera juste pour des métiers genre garde du corps, et encore...*

"Oh ça, vous en faites pas, c'pas les sommets que j'vise... C'pas intéressant... Mais c'est vrai que j'l'ouvre un peu trop."

Bien sûr, elle disait ça sans vraiment y penser. Elle savait se taire quand il le fallait, en faite. C'est juste qu'elle était un peu trop enfoncée dans son jeu de délinquante pour le faire... En tout cas, elle n'arrivait pas à savoir si Ramune était vexé, ou non. C'est vrai qu'elle avait lancé un défi, mais plutôt celui de faire rentrer quelque chose dans sa tête. Voir si elle valait quelque chose, c'était un peu à elle de trouver, après tout... Elle ralentit le pas, attendant que les deux profs soient à son niveau, et marchait en regardant droit devant elle. Elle ne souriait pas, mais au moins son visage était "lumineux", elle ne faisait pas la tête, en tout cas, son habituel air renfrogné n'était pas là...

...

Oui, écrire ces trois petits points était nécessaire. Parce que c'était là un beau silence qu'il nous avait fait, le Ramune, avec changement d'expression à la clé avec ça. Oui, à présent, il ne quittait plus Risa des yeux, marchant tout en tenant sa serviette d'un geste nonchalant dans son dos, bloqué sur ce qu'elle avait dit et la tête qu'elle tirait à présent. Oui... Cette gamine, elle avait beau être provocante et d'une impertinence exaspérante, surtout aux yeux d'un grand dadet gonflé d'orgueil... Elle avait tout de même quelque chose. Quelque chose, comment ça? Quelque chose d'attendrissant, de noble en elle, peut-être d'un peu triste, mélancolique aussi... Toujours était-il que passée la première image affreusement naïve que Ramune Enko s'était fait d'elle, c'était vraiment quelqu'un de bien... Un peu comme eux deux, pas forcément l'air noble à la base, mais ça se voyait à force de connaître la personne... Alors, cette espèce de transfiguration, cette reconsidération de Risa avait arraché un sourire finalement à Ramune, qui s'était foutrement attendri à entendre des dires pareils.

Tu sais... Tu es quelqu'un de bien quand on peut voir un peu ce qui se passe dans ta tête, miss.

Hi hi hi! Quelle drôle de façon de formuler!

Calpis, qui avait pris un peu de retard à écouter Ramune parler sans marcher, se retrouvait à présent en train de trottiner, les bras en arrière, derrière son camarade. Dans peu de temps, il allait le dépasser et se retourner vers lui pour lui faire voir son gros sourire débordant de joie de vivre et d'affection. C'était toujours comme ça... Quand ils marchaient ensemble et que Calpis prenait du retard, pour peu qu'il soit de bonne humeur, ça ne loupait pas. Une petite piqûre de rappel de tout le bonheur du monde rassemblé dans une grosse bouille ronde qui sourit à vous et à vous seul... T'as de la chance, Ramune!

Ceci dit, tu fais moins la gueule, maintenant, hein? C'est une sacrée petite qu'on a rencontrée là, hein, pas vrai?

Embarras. Embarras prévisible, même, oserais-je dire...

O... Ouais... Et après, t'es obligé de faire une analyse de mon comportement à chaque fois? Bo... Boke...--"

"Tu es quelqu'un de bien"... En voilà une phrase que Risa n'avait jamais entendu. Une phrase qui réchauffait son coeur qui ne voulait entendre que ça... Mais surtout une phrase à laquelle elle ne s'attendait pas, une jolie petite phrase qui avait causé à son visage de tourner au rouge. Ça lui faisait vraiment plaisir, mais elle trouvait que c'était en même temps très embarrassant, surement parce qu'elle n'y étais pas habituée. Et réaction un peu inutile, elle baissa sa casquette sur ses yeux pour cacher sa gène. Oui, inutile parce que quand on fait ça, on attire forcément l'attention des gens. Mais ce n'est pas sa faute, à la délinquante, si elle reçoit ce type de compliment pour la première fois. C'était un peu comme si on la remarquait enfin... Malgré l'embarras, elle souriait en regardant le comportement de Calpis, un comportement très mignon, qui donne envie de regarder... Peut-être que Risa avait choisi le mauvais caractère pour se faire remarquer, mais maintenant elle était déjà comme ça... Elle s'adressa à Ramune, en regardant loin devant elle, un peu pensive.

"Peut-être qu'il s'entraîne juste, il en aura peut-être besoin pour certains élèves..."

Car Risa l'avait fait remarquer, elle n'était pas le pire cas de l'école, car même en étant délinquante elle restait ponctuelle et venait en cours tout les jours. Et elle ne dérangeait jamais le cours, à moins qu'on lui cherche des ennuis. Mais ce n'était pas à ça qu'elle pensait, non, mais plutôt à l'ironie de la vie, au fait que ses parents ne l'avaient jamais regardée, et que deux parfais inconnus qu'elle venait de rencontrer avait put voir en elle... Parfois, on ne nait pas au bon endroit pour que les gens qui nous entourent remarques nos qualités...

[Je sais pas quoi dire d'autre ._. ]