Nikuman~!

Les Japonais ont tendance à effacer le plus de mots possibles de leurs phrases pour ne garder que l'essentiel, ça se remarque à force de les écouter. Et cette fois, l'objet central de la phrase en question était "nikuman"... Ça pouvait paraître obscur, un simple mot, de prime abord. Mais venant de la personne qui le prononçait, on ne pouvait plus se poser de questions... Quoi? Vous ne connaissez pas Yotsuba Satsuki, aussi connue sous le nom de Sacchan? Non, c'est vrai... Cette fille-là est du genre à bien passer inaperçue. Pourtant tout le monde la connaît, et quand on a la dalle, on est toujours bien content qu'elle soit là et qu'elle existe. Si la petite cuisinière de la place 30 parle de nikuman, ça ne peut être que pour une chose, c'est parce qu'elle en vend. Comme toujours depuis le début de son collège, depuis que Chao en avait eu l'idée. Chao Lingshen... Oui, cette fille-là n'avait toujours eu que des bonnes idées, et c'était pour ça que Satsuki aimait tellement la suivre et être derrière ses projets depuis le début. Même si les projets en question étaient parfois un peu étranges... Mais passons-nous de commentaires. Satsuki se balladait donc dans l'entrée de l'école Mahora, un endroit où, comme dans beaucoup d'endroits publics de cette école, il y avait beaucoup de monde comme d'habitude. C'était là on avait le plus de chance de trouver de la clientèle, et en hiver, les nikuman avaient plus de succès qu'en été... Ce qui n'était pas bien difficile à comprendre : en hiver, on apprécie encore plus d'avoir dans les mains un sac bien chaud rempli de brioches chaudes fourrées avec de la viande bien nourrissante... Alors, Sacchan faisait ses petites affaires, des affaires qui marchaient plutôt bien depuis le temps qu'elle le faisait avec ses camarades chinoises, et qu'elle s'était attirée la confiance des autres élèves de l'école. Confiance en la camarade à laquelle on parlait, bien sûr, mais aussi confiance en la qualité de ce qu'elle vous donnait à manger... Et il faut dire que c'était assez imbattable dans le genre. Eh ouais, c'est pas du bête cookie dans un papier rose, ça! Rentrez chez vos mères! *SBAF* Donc, c'est une jeune fille à couettes châtain sombre, vêtue du manteau et de l'écharpe qui allaient avec l'uniforme d'hiver de Mahora —vous savez? Ce joli truc qu'on a vu que dans le tome 1 et puis après basta!—, qui marchait de son pas si habituellement nonchalant, en sens inverse face à la foule des élèves qui faisait son entrée, pour essayer de faire marcher un peu le commerce. Et ma foi, ça ne marchait pas si mal. On rend la monnaie, et puis on se remet à vendre à la criée.

Merci beaucoup!^^ À la prochaine fois, et bonne journée!



HJ : Apfiu. J'espère que ça va... Sinon tu me dis, et j'éditerai.

" Le vent qui murmure n'est pas qu'une utopie...le ventre qui gronde non plus "
Prologue: Jess' est là !

" Yosh ! "

Assise sur mon lit, je m'étire sans grande énergie. Et pourtant, je devrais bien en avoir davantage, je démarre officiellement ma vie de lycéenne. Dans les mangas, les jeunes filles en sont très excitées en général. C'est le signe d'une nouvelle vie. Mais, pour moi qui ai 201 ans tout pile, je n'ai pas la même euphorie. Et de toutes les manières, je ne suis pas du matin. Cependant, je n'ai pas le choix. Malgré tout, j'arrive à me recoucher pour buller. Les yeux encore embués de sommeil. Mattaku, c'est plus dur que je ne le pensais. De toute façon je n'ai plus le choix. Je suis obligée. Quelle tristesse. Mes yeux se ferment petit à petit. Oh et puis zut, on ne peut pas reporter ma mission d'éclaireuse à un autre jour ? Nous sommes le symbole même de la renaissance... ! Alors, qu'est ce qu'on peut craindre ? On peut même y aller dans cent ans...! Oui je sais, recommencer une nouvelle vie autre que physique a toujours été notre rêve, sortir de l'ombre. Mais là, ces pensées me traversent la tête comme des morceaux d'ouate. Je suis trop dans le cirage que pour réfléchir à tout ça. Et, sans crier gare, je n'ai pas remarqué que je me suis rendormie. Je n'aurais peut-être pas dû rester tant devant un jeu vidéo que Misaki m'a prêté. Mais c'est génial ces trucs. Vous pouvez entrer dans toute sorte d'univers. Et vous pouvez jouer un personnage rien qu'en appuyant sur des boutons ! Gé-ni-al !

" ONEE-SAMA ! Qu'est ce que tu fais ? Il est déjà sept heure passé de trente minutes ! "

Je sursaute, les yeux grands ouverts cette fois, à moitié avachie sur mon lit. Ma soeur est habillée de ses habits civils avec un tablier. Elle tient une louche à la main. Son regard est inquiet. Je n'ai pourtant pas envie de me dépêcher malgré que je vais arriver en retard pour demander les informations du lycée. Pieds nus, en t-shirt, je me dirige en titubant vers la salle de bain où mon uniforme m'attend, bien plié et repassé, un coup ! Un coup de ma jumelle, sans aucun doute. Je souris. Mes sous-vêtements sont placés dans leur panier habituel. Il n'y a pas de honte à ce qu'elle les voient en plus, on fait la même taille, on est de vraies jumelles. Donc, il n'y a aucun secret de ce côté là ! Je me glisse donc sous la douche brûlante, mais ce n'est pas suffisant pour me réveiller comme ça. Dés lors, je sors de la douche avec une vision tout de même un peu plus claire. Je me sèche et je m'habille, avant de nouer mes cheveux en deux couettes. Puis je me regarde dans la glace. Bon sang, cet uniforme en robe noire à petit col blanc décoré d'un ruban de la même couleur que la robe...ça ne me va pas du tout...j'ai l'air trop sage. Je soupire et je me remets une mèche rebelle en place. Puis, je me brosse les dents. J'aurais dû le faire avant d'être habillée, tant pis ! Puis, sans chausser mes pantoufles, je file déjeuner. Ma soeur étant un vrai cordon bleu...sauf que je la vois en bas de l'escalier, les yeux larmoyants:

" Nee-sama, ne lui en veux pas...Misaki a tout fait brûler et tu es en retard. De plus, elle a raté ton bentô ! "

Rater un bentô ? C'est une chose possible ça ? J'ai l'impression que mes yeux deviennent des flammes. Misaki apparait comme si de rien était de la cuisine, avec son air de Sainte Nitouche, je me rue sur elle:

" Misa-chan...BAKA ! "

Mais, il est déjà tard et je dois y aller. Je m'empare de mes bagages et leur dit " au revoir ", après tout, elles viendront bientôt aussi au lycée Mahora, je n'ai donc pas à m'inquiéter. Même si je me sens un peu triste et nostalgique tout d'un coup. En courant, l'estomac grondant, je finis par ne plus y penser et je jette un coup d'oeil à ma montre. Il est 8h05, et je vois le bus au loin, où tous les gens rentrent...j'arrive à m'engouffrer juste à temps. Puis, une fois assise, je dois lutter afin de ne pas m'endormir. Une fois à mon arrêt, je prends un tramway qui me conduit jusqu'à Mahora. Et le véhicule est plus bondé de jeunes étudiantes que dans le bus. Ca en est déprimant, de voir ces belles jeunes filles en minijupe pour les collégiennes ou en robe noire et courte pour les lycéennes. Elles parlent, elle font du boucan ( ce qui est d'ailleurs assez agaçant ) entre amies. Elles doivent avoir entre treize et dix sept ans...j'en ai 201...c'est assez déprimant. Bref, une fois que nous arrivons, je me fais pousser de tous les côtés, et avec mes bagages, j'ai du mal. La vache, elles n'en ont pas elles ? Tout est déjà déposé dans leur internat ? On dirait bien, la chance. Une fois hors de ce tumulte, je fouille dans mon sac, me rappelant y avoir mis la veille, dans un éclat de génie, une barre chocolatée. Lorsque je la retrouve écrasée et donc, infecte, je baisse la tête. Pourquoi moi ? J'avance donc en titubant encore plus, les yeux larmoyants, une main arrivant à toucher mon ventre malgré mes bagages, comme pour le réconforter. Le pauvre petit. Mes pas claquent sur les pavés givrés où ma valise a bien du mal à rester en équilibre. La tête dodelinante, les jambes pliées comme des cotons tiges et les pieds trainant sur le sol à la légère pellicule blanche, je m'avance pas à pas vers le lycée, qui semble se reculer à chaque fois que j'arrive à avancer un peu plus. J'ai faim nom de nom.

Soudainement, une fille attire mon attention, il doit s'agir d'une collégienne, vu sa minijupe dans les tons rouges avec une chemise blanche et un petit veston bordeaux. Je ne fais pas plus attention aux détails, parce qu'autre chose capte directement mon attention. Cette collégienne à la chevelure brune coiffée en deux couettes tiens une espèce de plateau en bois tenus par son cou...une douce odeur s'en échappe...DES NIKUMANS ! Comme un zombie, les yeux à la fois larmoyants et étincelants comme s'ils étaient remplacés par des étoiles comme on le voit dans les mangas, je pose mes mains sur ses épaules et la regarde, complètement déterrée. Avec cette tête, je réveillerai un mort que ça n'étonnerait personne. J'articule péniblement, la bouche pâteuse:

" A...manger...man...geeeer ! "

hj: BONNE ANNEE =D Bah voui, faut le dire^^ et t'inquiète, c'est parfait. Gomene du retard.

HJ : Bonne année en retard~!^^ Et désolée, c'est loin d'être aussi long que ce que tu fais...^^"""


Eh...?

La jeune fille aux couettes tourna la tête vers là où on lui parlait. Une jeune fille aux cheveux longs et violets, noués aux aussi en deux couettes sur les côtés, avait posé ses deux mains sur ses épaules et la regardait d'un air qui ferait peur à un mort, en prononçant avec difficulté le mot "manger". Eh bien... Ça, c'était une façon bien originale de demander de la nourriture! Avec un petit sourire qu'elle gardait en toute circonstance, Satsuki considéra Jessica avec des yeux en grain de riz qui semblaient demander la cause d'un tel état. Mais cela ne dura pas longtemps, et la petite cuisinière réagit promptement comme toujours à une demande qu'on lui faisait. Promptement mais calmement ; pas de précipitations, laissons ça aux petites gamines maladroites dans les mangas, mignonnes au demeurant, mais qui ne sont pas Sacchan. Pour sûr que cette fille-là ne ressemble à personne...

Ah oui, attendez...

Un geste habituel qu'elle faisait depuis un bon moment déjà dans la journée, et que depuis plusieurs années déjà elle exécutait de plus en plus régulièrement. Dans le calme, on prend une petite serviette en papier là où on la trouve, elles sont enfilées quelque part là où elles ne dérangeront pas ; dans le calme, on ouvre la boîte vapeur d'une main, et de l'autre main —ce truc est accroché par des bretelles, c'est pratique— on prend la petite boule toute blanche et chaude, en ne la touchant qu'à travers la serviette en papier, ça faisait plus élégant et ça évitait de passer au client une boulette qu'il devrait prendre à pleines mains au risque de se les graisser un peu. Et voilà. Elle tendit le nikuman encore fumant à Jessica —un seul nikuman en soi, ça ne paraît pas beaucoup, mais mine de rien c'est assez grand et ça ne se mange pas si vite— avec un sourire adorable et d'une grande politesse que la bosse du petit commerce avait réussi à lui donner.

Voilà... Profitez-en bien, vous avez l'air d'avoir faim...

Oui, "vous". Satsuki vouvoie. Pour la question du prix, par ailleurs, on verrait plus tard... Il fallait d'abord que cette pauvre personne, qui avait l'air si affamée, mange à sa faim, le reste viendrait plus tard.

Je suis d'une nature gourmande et, il est naturel de manger lorsqu'on a faim, nee ? Ce qui justifie donc ma réaction. En plus, ce n'est pas tout à fait anormal d'aimer manger. Si nous n'avions pas de plaisir en mangeant, nous ne mangerions pas assez, la nature est tout de même bien faite, n'est ce pas ? Soit, je regarde la jeune fille qui se trouve devant moi. Elle n'est pas un modèle de finesse mais, elle est si mignonne et elle inspire vraiment la sympathie. De plus, ses deux petites couettes courtes sont charmantes, et elle a une bonne bouille. Elle a un petit sourire qui semble naturel chez cette personne. Fait-elle partie de ceux et de celles qui gardent le sourire en toutes circonstances ? Je me le demande. Enfin bref, elle émet un petit " ah " avant de me demander d'attendre. Et, avec des gestes à la fois doux et fermes, précautionneux et rapides, la jeune fille s'empare d'une serviette en papier devant moi et, elle ouvre délicatement la petite boîte en bois d'où s'échappe tranquillement une bonne nuée de vapeur. Et puis, elle place la boulette de viande enrobée dans une pâte d'une épaisseur tout ce qu'il y a de plus normale dans le petit carré blanc. J'ai suivi la moitié de ces gestes, me retenant de saliver.

Et voilà qu'elle me le tend, poliment et de manière gentille en me disant de bien en profiter...car je devais avoir faim. Je m'empare de la boulette, dont je sens la pâte douce, ferme et moelleuse au-travers du mouchoir. Je hume cette odeur que transporte la boulette fumante dans sa délicieuse vapeur qui réchauffe mes mains engourdies. Je ne fais peut-être pas très sérieuse pour une lycéenne. Si vous nous aviez enlevé nos uniformes pour nous les échanger ou les troquer contre n'importe quel habits, vous auriez peut-être pris cette jeune fille qui vient de me servir un nikuman tout chaud pour la lycéenne et moi, pour la collégienne. Enfin passons, il faut surtout dire que l'uniforme ne m'aide pas. Je préfère de loin l'uniforme des collégiennes de Mahora. Il n'est pas provocant, il est mignon et ne fait pas élève dans un couvent au moins, n'ais-je pas raison ? Mais arrêtons là ces pensées de type philosophiques qui hantent mon esprit. Et, voilà que je mords à pleines dents dans la brioche fourrée à la viande, tout en faisant un peu attention à ne pas avoir des débris de papier venant avec. Le goût de la viande se répand avec délice dans ma bouche, la chaleur associé à une certaine fraîcheur se pose avec délicatesse sur mes dents. Mon palet se délecte d'une telle bouchée. Je n'ai jamais rien mangé de pareil, pourtant, j'ai déjà mangé d'excellentes choses au cours de mon...existence...car oui, en plus de cela, je n'ai pas quelques années seulement en plus que la jeune humaine...enfin passons. Et en plus, j'ai déjà mangé une brioche chinoise, telle que le nikuman ou même le manju dans son penchant sucré, mais sérieusement, c'est délicieux. Je m'écrie, mes couettes se dressant presque sur ma tête:

" Ureshiiiiiiiiii ! Tu es douée, c'est toi qui les as fait ? Gomene, j'ai réellement faim. Une de mes amies est chargée de la cuisine chez moi et, elle a fait brûler non seulement mon petit déjeuner, mais en plus mon bentô. Je n'avais rien à manger sur le pouce chez moi et j'étais déjà suffisamment en retard...héhé...! Oh mais, je ne me suis pas présentée...! Watashi wa...Nemesis Jessica des', demo, tu peux m'appeler par mon prénom, ou même " Jess' ", cela ne me dérange pas, au contraire. Et toi, comment t'appelles-tu ? Tu étudies ici depuis longtemps ? Oh, dés que tu as fini, tu pourrais me montrer les lieux s'il te plait ? Oh et où est le dortoir des collégiennes ? Et celui des lycéennes ? " je la bombarde de questions, la pauvre, elle n'est certainement pas habituée à voir de pareils gens dans le coin...!

hj: Gomene du retard et désolée, c'est court :/

HJ : Comment ça, c'est court? XD Si je pouvais faire aussi long que toi à chaque fois, je me tiendrais contente! *SBAF* ...On répond, on répond~.


Ah...

Un nouveau "Ah", cette fois assez peu perceptible, comme un petit murmure qui partait d'un coup et durait quelques secondes. Sacchan considérait cette jeune fille qui parlait tant avec un air très, très légèrement surpris, à peine, mais surtout sans perdre son sourire. Tranquillement, sachant pertinemment de toutes façons qu'il était inutile d'essayer de couper court et de répondre au milieu de ce flot de paroles, elle laissa tranquillement Jessica finir et finalement se décida à donner des réponses, poliment, avec plus de lenteur que la pauvre jeune fille lorsqu'elle l'avait remercié et qu'elle lui avait par la suite posé tant de questions. L'une par l'autre, dans l'ordre où elles avaient été posées. À commencer par la questions des nikuman, donc.

Ah, ce n'est rien... Avec Chao Lingshen, une camarade de classe à moi, on est habituées... On prépare des nikuman et des manjû un peu tous les jours, pour les vendre... En vérité, si j'avais su que ça servirait si bien... Vous deviez avoir faim, alors... Si votre bentô a brûlé aussi, il faudra tâcher de vous trouver à déjeuner aussi, pas vrai?

Non, vraiment, Satsuki, c'est pas ton problème, si? Eh bien... En tant que grande restauratrice d'un bon nombre de personnes autour d'elles, la jeune fille se sentait tout de même un minimum concernée. Même s'il n'était pas dit qu'elle suivrait cette fille partout jusqu'à l'heure de midi, même s'il n'était pas dit que Jessica n'avait pas déjà une idée de moyen de se trouver à manger pour son midi. Ce qui était certain, et que Sacchan n'oubliait pas, c'était qu'il fallait absolument qu'elle mange de toutes façons. Elle y tenait, à ça, la petite cuisinière de la classe A... Bon. Suite de la séance "réponses".

Watashi, Yotsuba Satsuki desu... Yoroshiku onegaishimasu, Jessica-san!

De ce côté-là, rien à dire, c'était plutôt complet. En peu de mots, et en s'inclinant brièvement en signe de respect, la fille aux couettes avait résumé son nom, le fait qu'elle ait retenu celui de son interlocutrice, et le fait qu'elle était apparemment heureuse de la rencontrer. Avec toutes les formules de politesses obligées, Satsuki ne s'en privait jamais et estimait que chacune des personnes qu'elle rencontrait en avait le droit. Tout de suite après cette dernière réponse, elle ajouta :

J'étudie ici depuis le début de mon collège... Et pour ce qui est de mon travail, c'est assez pratique, je peux passer où je veux, alors je vous montre l'endroit tout de suite, si vous voulez. J'aurai peut-être quelques petites pauses à faire si quelqu'un en chemin veut m'acheter quelque chose, mais ça ne devrait pas poser de problème.

Et voilà, elle avait à présent répondu à toutes les questions. Satsuki était décidément à son affaire de ce côté-là, et savait gérer son temps, tout comme elle savait ce qu'elle avait la possibilité de faire et de ne pas faire. Elle l'avait énoncée sans complexe aucun, parce qu'elle ne voyait tout simplement pas pourquoi elle en aurait, et considéra la jeune fille avec un sourire, en attente d'une éventuelle réponse.

hj: Je suis vraiment désolée, j'avais pas vu que tu m'avais répondu, et vu que mon pc plantait...

La jeune fille se trouvant juste en face de moi me répond cette fois à l'aide d'un petit son...vous savez, celui constitué de la première lettre de l'alphabet...enfin de celui des occidentaux...mais moi, je le connais hein, alors ce n'est pas grave. Quand on y pense, chez les Occidentaux, ils n'ont pas toujours les mêmes langues, même leurs dialectes s'opposent vachement, comme cela peut aussi être le cas autre part en Asie ou en Afrique très certainement. Mais au moins, entre eux, ils ont la même manière d'écrire les mots, ce qui rend l'apprentissage d'une langue nettement plus abordable, n'est ce pas ? De mon époque...non allez, Jess', ce n'est certainement pas le moment de te rappeler ton âge...si tu étais une vraie humaine, tu serais fripée à l'heure qu'il est...! Ah c'est malin, j'en frissonne maintenant...bon bon, passons aux choses plus ou moins sérieuses maintenant, et voyons la suite des réponses de mon interlocutrice. Cette dernière me parait également très sympathique, j'ai de la chance.

Elle me répond au préalable qu'elle tient une espèce de restaurant avec une amie, qui visiblement, doit être d'origine chinoise. A elles d'eux, elles vendent des nikumans ainsi que des manjus, j'en baverais presque...des manjus, cette version sucrée de ces si délicieux nikumans...et moi qui adore les pâtisseries...! Bon, Jessica, ressaisis toi, une femme comme toi en plein dans les fleurs de l'âge...hum hum...bon, passons ! Donc, la jeune fille, tout en me vouvoyant, me demande par la suite si je ne devrais pas me trouver autre chose pour mon temps de midi, vu que mon bentô a brûlé. Ah oui, ce n'est pas bête ça...et jamais je ne pourrais tenir toute la journée rien qu'avec un nikuman dans l'estomac...vu qu'il sera digéré en même pas deux heures environs... ! Bref, la jeune fille continue en se présentant sous le nom de Yotsuba Satsuki...qu'est ce que c'est joli ! Une pure japonaise, comme l'indique par ailleurs son physique ! Bref, après m'avoir dit une formule de politesse courante dans ce genre de pays comme on pourrait dire en Anglais " Nice to meet you " ou bien en Français " Ravi(e) de vous rencontrer " elle marque une pause avant de continuer ses explications. Elle et son amies sont élèves ici depuis le début de leurs années de collège, ce qui explique qu'elles se soient habituées en ce qui concerne leur job, et que c'est assez pratique, vu qu'elles peuvent passer partout où elles le souhaitent. Elle termine en me disant de la suivre, qu'elle devra certainement faire des petites pauses pour servir les passants mais que cela devrait être assez rapide. Je m'incline, mes couettes plus longues que celles de mon interlocutrice ( couettes tout à fait " kawaï " par ailleurs, s'accomodant bien à son physique de panda qu'on a envie de câliner directement ) suivent le mouvement de mon corps:

" Je vous en suis vraiment très reconnaissante, Satsuki-san...gomene de t'avoir tutoyée dés le départ au fait... "

hj: Mise en page à venir et merci mais je trouve que les miens sont courts là XD

HJ : No prob, no prob, no prob!^^


Sourire de Sacchan. Toujours ce même sourire franc qui peut à la fois faire penser à celui d'une petite fille, d'une vieille amie d'enfance ou d'une mère de famille... En vérité, on ne pouvait pas trouver de correspondance véritable. Le sourire de Sacchan, c'était le sourire de Sacchan et voilà tout... En l'occurence, il s'agissait de rassurer son interlocutrice, qui disait être gênée de l'avoir tutoyée dès le début. Ce en quoi Satsuki ne voyait aucun mal, évidemment!

Oh non, ne vous en faites pas... J'ai l'habitude, tout le monde me tutoie ici.

Ici ou ailleurs d'ailleurs ; elle aurait bien pu se passer de ce dernier mot, mais elle l'avait tout de même sorti, comme pour rappeler qu'après tout c'était ici qu'elle vivait, bien intégrée dans un environnement avec des gens qui la connaissaient bien et qui, bien souvent, l'appelaient par le même nom... "Sacchan!" Alors même que Satsuki allait repartir dans une direction pour conduire, comme convenu, sa nouvelle connaissance à travers les lieux, elle fut arrêtée par un nouvel appel, l'appel habituel, une sorte d'appel de la part de l'estomac de celles qui venaient à sa rencontre. Quelques clientes de plus, qu'elle accueillit avec son sourire poli habituel, tout en demandant avec la même droiture combien de nikuman elle allait devoir servir à ces demoiselles... Il ne s'agissait que de vendre des nikuman ; et elle n'accomplissait là qu'un acte assez banal de sa vie quotidienne, qui plus est un acte commercial, répétitif, un acte que certains trouveraient un peu aliénant... Et pourtant, étrangement, elle était rayonnante. C'était bien dans cette activité qu'elle aimait tant, qu'elle s'accomplissait, cette petite jeune femme parmi tant d'autres, qui comme tant d'autres réalisait ses rêves à sa façon... Plusieurs petits rêves qui vont vers un grand... Aah, la jeunesse... Finalement lorsque les quelques jeunes filles venues solliciter Satsuki prirent congé d'elle avec des remerciements —que la petite cuisinière leur retourna—, elle se retourna vers Jessica avec ce même sourire qu'un peu avant lorsqu'elle l'avait tranquillisée par quelques paroles, pour commenter ce premier mot qui avait coupé leur conversation :

"Sacchan", c'est comme ça qu'on m'appelle dans le coin. Presque tout le monde m'appelle comme ça, alors vous voyez, on n'a pas beaucoup tendance à me vouvoyer quand on me parle...

Et une autre petite courbette en avant, pas de très bas, mais simplement pour la forme et pour l'intention :

Excusez-moi pour ce contretemps. Comme vous le voyez on peut me demander à manger n'importe où...

C'était assez pratique ceci dit... Quoique dans un même temps, assez gênant pour elles deux si elles tenaient à visiter les lieux sans trop être dérangées... Mais tout de même, Sacchan était plus ou moins dans un temps de travail, non? Alors, ça semblait être un bon compromis... La jeune fille fit alors un pas en arrière, avant de se retourner vers Jessica pour renouveler sa question, juste histoire d'être bien sûre :

Eh bien... Vous voulez que je vous fasse visiter un peu, à présent?