… Vous êtes en train de dire que la teigne de service est la seule à avoir ses affaires en état ? On parle bien de celle qui froisse sa jupe parce qu'elle trouve que les vêtements lisses sont démoniaques ? Oui ? Bon. D'accord. Soit. Once again, Starship Trooper saves the day ! Et voilà que la petite s'affaire dans ses affaires, telle une bonne petite fourmi ouvrière.

D'ailleurs, pourquoi est-ce qu'elle se met soudainement à aider Calpis ? N'était-ce pas la première à tout faire pour le foutre en rogne ?

Parce que ! Bordel ! Un foutu phoque vient de la menacer de la bouffer ! Déjà que les animaux sauvages attaquent sans prévenir, alors quand ils préviennent, c'est clairement pas des menaces en l'air ! Le danger est bel et bien présent ! Pourquoi vous croyez qu'elle se fait discrète depuis ?! Encore une chance qu'elle soit une pro du camouflage, sinon elle y serait passée depuis longtemps déjà !

Notez au passage que la petite n'a même pas cherché à se cacher quand Calpis s'est mis en rogne. Elle est juste persuadée de s'être fondue dans le décor en restant immobile tout en retenant sa respiration.

Mais – sentant qu'elle ne pourrait pas retenir son souffle plus longtemps – elle a plutôt choisi de s'attirer les bonnes grasses (faute volontaire, aha, aha...) du mastodonte dans l'espoir d'être épargnée... Sans quoi, elle n'aurait plus l'occasion de lui agiter la graisse à nouveau !
C'est pourquoi cette petite crapule, après avoir répondu à la positive le plus naturellement du monde, se retrouve en train de sortir ses affaires de son sac.

Se trouvent donc désormais étalés sur la table un stylo bic machouillé, un morceau de règle en plastique, une moitié de compas, des déchets de crayons taillés, un taille-crayon vide, des miettes de gommes, un effaceur sans bouchon aux mines sèches, une trousse vide, une calculatrice sans piles – sur laquelle est collé un bout de sucette sans bâton – des scoubidous à moitié défaits, un briquet (wut ?) un bâton de sucette et des graines ressemblant vaguement à de la nourriture pour poisson.
Tandis qu'entre les mains de Bug se trouve un petit carnet à la couverture soigneusement plastifié qu'elle feuillette à la recherche de l'emploi du temps qu'elle a noté à l'intérieur. Quiconque regardant par dessus son épaule pourra d'ailleurs se rendre compte que tout y est rédigé avec une écriture impeccable et dépourvu de toute rature ou autre tâches disgracieuse. C'était comme si cette petite sauvageonne mettait un point d'honneur à faire contraster son écriture avec cet espèce de foutoir qu'elle appelle "ses affaires".

C'est donc un carnet ouvert à l'endroit d'une page clairement déchiré qu'elle présente à Calpis. Le tout accompagné du grand sourire de la gamine toute fière d'avoir pu aider.

… Oh, minute.

« C'est vrai que je l'ai mangé ce matin ! »

Ah, pas mal ! Vraiment pas mal ! Ca s'appelle un beau-moche espoir ! On a tous attendu, pendant quelques secondes, que Bagu sorte de son sac l'objet tant convoité par nos yeux ! On cherchait, on cherchait et non. Elle l'a mangé.

Elle l'a quoi ? Christy fit une moue perplexe. Elle l'a quoi ? Se répétait-elle en elle même. Mangé, oui c'est ce qu'elle a entendu, capté, mais pas digéré ! On mange pas son emplois du temps ! Si ? Mais non, voyons, surtout dans son cahier... enfin, chacun ses goûts ! Mais c'est pas demain la veille, que Christy allait bouffer ses feuilles de papiers... Sauf peut-être dans l'espoir de réussir son régime, ou de lutter contre une famine... Deux éléments contradictoires et complètement absurdes ! Bref, la jeune fille regarde Bagu, Elle doute un petit peu sur la personne qu'elle est réellement et finalement... Elle passe à autre chose ! Elle est pas mieux !

…Qu'est-ce que tu crois que t'es en train de me montrer, là…?

Bref hésitation sur la réponse qu'elle allait donner. Puis elle se lança.

- Laissez, monsieur ! Tout le monde a le droit de manger ce qu'il veut.

Mouais, il y à mieux comme réplique... Mais bon, Christy en avait un peu marre de Mister Palourde, et elle voulait en finir avec cette histoire. Faire au moins en sorte qu'il quitte sa salle de classe. Oui, parce que après un temps passé d'environ 10 minutes dans une salle de classe, tout élève s'y sentant bien à l'autorisation de se l'approprier.

- Je suis nouvelle, on vient de me remettre un emplois du temps, il est dans mon sac.

Elle se retourne. Son sac était derrière sa chaise. Bon, sauf que là il "n'était plus". Bigre... Elle était dans l'obligation de poser une question à M. Palourde.

- Euh, je ne vois pas mon sac... il est couleur or vous le voyez, comme vous êtes debout ?