La Lune Éclairait Ton Cou ... [IRIS]

La lune luisait faiblement, en cette nuit ... Non, ce n'était pas la pleine lune, mais est-ce que cela va arrêter les pulsions meurtrières d'une créature sanguinaire? Apparemment, non. Des bruits essoufflés se faisaient entendre, au travers des craquements des branches cassés, des petits gémissements de peurs, et des bruits de pas d'une minuscule créature. Dans un corps si petit, on peut bien se demander qu'elle taille fait son coeur ... Les bras bien étirés de chaque côtés, tel un enfant imitant un avion, cette petite créature aux cheveux bleus courrait après sa jolie compagne blonde. Cette blondinette, par contre, ne semblait pas vraiment apprécier ce genre de petit jeu. Elle devait faire au moins vingt centimètres de plus que la fillette à ses trousses, mais le scalpel que cette gamine tenait dans sa main devait lui avoir fait peur. Cette petite fillette était vêtue de l'uniforme de l'école, sans la veste. Sa chemise blanche était donc plutôt sale, mais elle s'en fichait, elle en a d'autres.

- Arrête un peu de courir, je veux jouer!

Cette voix ... Médusa? Serait-elle vraiment si gamine lorsqu'elle chasse?! Qui sait ... Un grand sourire étirait ses lèvres très légèrement rosées, éclairait son visage, déjà éclairé par la lune. Un nouveau bruit se fit entendre, celui de quelqu'un heurtant un objet. La blondinette avait heurté un arbre, et était tombée à genoux. Ses petits "Pitié!" "Prince-sama!" résonnaient faiblement dans cette forêt endormie ... Mais ça ne semblait pas du tout calmer la petite Médusa. La respiration de l'adolescente blonde augmentait, elle respirait de plus en plus rapidement, elle suppliait encore plus souvent ... Surtout lorsqu'elle vit que la jeune fille aux cheveux bleus s'était baissée devant elle.

Vous devinez sûrement la suite ... Médusa avait appuyé ses genoux sur ceux de l'adolescente, alors que son scalpel venait doucement graver une ligne sur sa joue. Une ligne de sang coulait de façon irrégulière, une goûte allait plus rapidement qu'une autre, partant de l'endroit ayant été coupé en premier jusqu'à l'autre extrémité. L'humaine avait serré les dents, alors que de nombreuses larmes coulaient sur ses joues.

- Lent ... Rapide ... Lent ... Hey, pleure pas, ta plaie va avoir un goût salé!

Slap ... Ça lui apprendra à pleurer. La main gauche de Médusa avait heurté la joue de la jeune fille, alors que le scalpel était toujours placé près de son autre joue. Résultat, Médusa allait devoir retirer son arme de la joue de cette élève ... Mais quel perte de temps! N'étant pas patiente, elle trouve qu'elle a mieux à foutre que de se faire chier avec un scalpel et une fille qui est toujours en vie. Sa simple présence l'emmerdait. Misanthropie, quand tu nous tiens ... Le ventre de la victime avait été transpercé par le bras de Médusa. Elle le tourna un peu à l'intérieur de la plaie, en levant les yeux au ciel, comme si ... Elle cherchait ses clés. La gorgone retira finalement sa main, elle ne tenait rien dedans. Elle se laissa tomber dans le peu d'herbe encore présent à cet endroit, en gonflant ses joues, alors que ses deux pieds, pas gênés du tout, venaient de se relever brusquement au moment où le corps de la petite avait touché le sol. Ce geste brutal avait fait en sorte que les pieds de Médusa soient maintenant placés sous les aisselles du corps qui se vidait de son sang. Vous inquiétez pas, cette élève est bel et bien morte ... Malheureusement.

- Pourquoi ces idiots ont tous un organisme identique ... C'est ennuyant ... Ils sont tous pareils ...

... J'espère bien! --" Enfin bref. Le regard fuyant et ennuyé de Médusa parcourait maintenant le ciel étoilé de cette soirée tardive, car oui, il devait être 23h ... Couvre-feu de l'école de Mahora étant dépassé, les rares élèves étant encore dehors à cette heure sont donc les proies des jeux sadiques d'Evangeline, Iris et Médusa.

Assise sur une branche, ni trop haute, ni trop basse, la Harpie soupir au clair de lune. Quel ennui, un ennui mortel, ou plutôt mortel pour les autres. Assise par terre, adossée au tronc, une lycéenne tâche l'écorce et l'herbe près d'elle de son sang. Cette nuit ennuyante pour la créature est mortel pour le visiteur. Pas de quoi s'en faire, cette nuit Iris se sent mélancolique : elle ne l'a pas faite souffrir tant que ça. En fait, elle s'est contentée de sauter de sa branche et d'atterrir derrière la jeune adolescente. Juste le temps de renifler les cheveux de cette dernière, qu'elle avait déjà plongé son bras gauche dans le dos de la jolie jeune fille, sa tranchante main ayant pulvérisée le cœur avant de ressortir de l'autre côté en brisant, que dis-je, en éclatant littéralement les faibles côtes de sa proie, elle était morte sur le coup. Puis dans la pénombre, la créature humanisée avait dévoré plusieurs organes internes, avant de mutilé le si beau visage de son repas en utilisant un simple sort dérivé des flammes. Depuis près d'un an et demi, la forêt était le terrain de chasse d'Iris, l'allée étant trop petite à son gout, elle l'avait abandonné à Évangeline sans soucis. Ses jeux de sadismes avait réellement l'air pervers, puisque ses proies favorites étaient les bishojo. Non-pas qu'elle s'était focalisée là-dessus, disons simplement qu'elle semblait meilleur et que leurs cris et pleures, étaient ses préférés. La vérité était que ces hurlements ressemblaient à si méprendre à ceux des enfants, nourriture favorite de la Harpie. Mais dans un campus de collège-lycée, les enfants se font rares, manger Lan, Kiri ou Penny, ça n'était pas pensable. Ils ne sont pas le genre d'enfants qu'elle aime. Et de nouveau le silence, depuis qu'elle avait déposé le cadavre et qu'elle était remontée sur sa branche, on entendait plus rien. Fixant le ciel de cette nuit sans nuage, les manches de sa chemise retroussée jusqu'aux coudes, sa cravate déserrée et du sang mal essuyé sur les joues, le vent fit remuer sa longue écharpe.

- Médusa Hopper.

Elle vient de localiser une autre créature humanisée chassant dans ces bois. Laissant son regard vide d'émotions dériver sur les divers arbres qui l'entouraient, elle sautait maintenant de branche en branche. Des bonds si grands que les moments qu'elle passait dans les airs ressemblait plus à des envols que des sauts. Elle s'arrêta sur un arbre qui surplombait la jeune gorgone, accroupie, elle la fixa un moment, elle et l'élève lui ayant servit de jouet. Ce soir-là, elle était vraiment peu enthousiaste : pas de cavale sadique, pas de rire enfantin, pas de "Kingu-sama" enjoué.

- Konbanha, Médusa-chan.

Tendant les jambes, elle se laissa tomber de son perchoir. Sa courte chute ne souleva même pas sa jupe. Debout à côté de la gorgone de la perversion intellectuel. En fait, si elle était venue après avoir sentit la présence du Roi, ça n'était pas juste pour vérifier si sa faculté à capter les diverses présences magiques fonctionnait, non parce qu'elle ne fonctionnait que lorsqu'Iris était sérieuse, très rarement quoi.

- Nee, tu ne la manges pas ? Elle est pourtant jolie.

Le regard de Médusa, couchée sur le dos, par terre, était posé sur le ciel sombre et étoilé de cette nuit sanglante. Ses pieds montaient et descendaient, faisant monter et retomber les bras du cadavre en même temps. Quelques bruits inhabituel, tel le bruit d'une branche se cassant sous un pied, Mais rien qui peut étonner Médusa. Ça doit être un animal sauvage. Animal sauvage? IRRRK!!!! Mais elle n'eut même pas le temps de penser à cette conclusion, deux pieds venaient de se poser à côté d'elle. Un grand morceau de chaire blanche entre des collants et une jupe, Zettai Ryôiki ... Et une chemise, avec une cravate desserrée, une longue écharpe orange avec une ligne noire ... Et finalement, des yeux rouges, caractéristique que peu de personne ont, et de longs cheveux d'un brun très foncé. De nombreuses mèches rebelles par-ci, par-là ... Backer Iris, une harpie méritant assez de respect, aux yeux de Médusa. Cette jeune fille avait atterrit à côté de Médusa, debout, alors que cette dernière la fixait. "Médusa-chan" ... pour une fois, elle ne l'avait pas surnommé Kingu-sama. En plus, son prénom ne veut même pas dire Roi, mais Reine ... Ça fait con, vu comme ça, n'est-ce pas? Mais son côté dominateur fait d'elle un parfait Roi ... Bien que très sévère. Mais bon, on voit souvent dans les jeux et films que les Rois sont très sévères.

"Mercy? After you scrub all the floors in Hyrule, Then we can talk about Mercy! Take him away!"

... Oui, les rois ne sont pas toujours généreux, aimables, aimant, respectables, responsables [...] qu'ils en ont l'air dans les dessins animés pour enfants et dans les films de Disney : Ils peuvent être des créatures cruelles, n'écoutant pas leur peuple, et en faisant qu'à leur têtes. Médusa, elle, est plutôt le genre de Roi qui surveille, et qui est dur pour faire en sorte que son peuple soit plus discipliné. Elle aimerait aussi beaucoup pouvoir les monter contre certaines personnes, les manipuler ... Mais à quoi ça lui servirait? Ce ne sont que des humains. Rien de bien intéressant, que des primates évolués. Elle n'est pas mieux, elle non plus. C'est une gorgone, la gorgone de la perversion intellectuelle ... Elle n'est qu'une jeune fille ayant été transformée en monstre comme punition, alors qu'elle n'avait rien fait, à part avoir été naïve jusqu'à la fin. Peut-être qu'au final, c'est ça son problème ... Peut-être qu'au final, elle aurait du être un peu moins naïve, et écouter son instinct qui lui disait de fuir ces Dieux, que ça allait lui retomber dessus, et qu'elle allait souffrir. Elle ne l'a pas fait, et maintenant, elle le regrette. Ça expliquerait bien des choses, dont le "Pourquoi" de sa mauvaise humeur quotidienne.

- Ohayo, I-chan.

La réponse à la salutation d'Iris s'était fait attendre un petit moment, elle
avait presque commencé sa question au moment où Médusa lui avait
répondu.

« Nee, tu ne la manges pas ? Elle est pourtant jolie. »

- ... Jolie?

La gorgone se redressa. Le haut de son petit corps s'était relevé, et ses jambes s'étaient abaissées, laissant retomber pour la dernière fois les bras du cadavre. Son regard bleuté fut longuement rivé sur le visage de la morte. Les doigts de la gorgone, l'index et le majeur, s'approchèrent du visage, pour se mettre sur les paupières, et les descendres. Elle lui avait fermé les yeux, puis finalement, la bouche, en appuyant sur son menton et sur le haut de son crâne. La jeune loli recula un peu, mettant sa main gauche, celle avec laquelle elle tenait le scalpel, sur son menton. Elle semblait réfléchir. Finalement, ses sourcils se plicèrent, et elle se retourna vers Iris en levant les yeux au ciel.

- Je sais pas ce que ce terme veut dire.

- Hum... Eto... Jolie... C'est... Ano... Mmh...

Cherchant ses mots le regard perdu sur cette demie-lune teintée d'un blanc si éclatant, ses mains remuaient de manière parfaitement symétrique, elles mimaient et dessinaient diverses formes dans le vide mais pas moyen de rendre ces gesticulations compréhensibles, ce qui loin de la décourager stimulait son immaturité et son habituel état d'enfant capricieux et désireux de se faire comprendre. La langue tirée et coincé au coin de la bouche comme un gamin qui s'appliquerait à écrire ou bien à dessiner, elle avait maintenant refermer ses mains et tenait ses poings serrés tout en les agitant de haut en bas. Et malgré tout cela elle affichait une expression aussi embêtée qu'enjouée, un air un peu bête je vous l'accorde.

- Jolie ça dépend des goûts, c'est comme pour la nourriture mais ça marche avec les yeux. C'est quand c'est agréable à regarder... Mmh, par exemple... Ah ! Bah, Lenny-chan trouve Médusa-sama jolie !

Son poing droit fermé avait cogné dans sa main gauche ouverte tel en détective ou un policier qui viendrait de résoudre subitement l'affaire sur laquelle il travaillait depuis des mois. Oui avec cette explication son esprit était libéré de cette horrible sensation qu'est celle d'être incomprise. Comme un stress évacué elle laissait retomber ses épaules et fermait les yeux en hochant la tête d'un sourire satisfait mais un peu stupide. Pas le genre de tête qui disait "Ouai, j'suis trop forte." plutôt celle qui murmurait "Ouai. Ouai. C'est comme ça jolie, ouai." vous l'aurez compris, pas de fierté sur cette face joufflue qui se renfonçait à moitié dans son écharpe.

- So, tu la mange pas, même pas son âme ?

Après l'explication de tout à l'heure cette phrase faisait un peu bruit de fond, avec les hululements des chouettes et les cliquetis des chauves-souris au-dessus de leurs têtes.

Médusa lâcha un petit son étrange ... Ça ressemblait à un petit "Ggh...", alors que son regard changeait de dirrection. La mine légèrement ennuyée, ses paupières s'étaient closes un peu plus que d'habitude, alors qu'elle fixait le vide. Un genre de "¬¬", si on veut.

- Si ce que tu dis est vrai ... Je comprendrai jamais pourquoi il me trouve « jolie ».

Bonjour le hors sujet ... Médusa avait retourné le regard vers Iris, qui avait frappé sa paume avec son poing, et qui hochait maintenant la tête, l'air fière d'elle, ou plutôt, l'air stpide. Cette idée fit sourire légèrement Médusa, qui retourna la tête vers le cadavre de la jeune fille. Elle hocha la tête à son tour, comme pour répondre à la dernière question d'Iris. Elle mit sa main au dessus de la dépouille, puis ferma les yeux. Elle inspira un moment, puis les réouvrit. Une petite sphère bleutée avait été attirée par la petite main de la très petite créature, qui avait maintenant légèrement plié ses doigts.

Ses lèvres bougèrent légèrement. Ra ... Gu ... Na ... Roku ... Le nom de son épée, et fidèle compagnon. Une forme légèrement visible venait de sortir du côté droit du corps de la gorgone, et elle lâcha la petite boule. La langue gluante et rosée de la créature l'avait attrapé, enroulée dans son muscle dégoulinant de bave, puis l'avait avalé. Un petit « Gupi » se fit entendre, puis plus aucun signe de la créature, comme si elle n'avait pas existé, elle était retournée d'où elle venait ... Il était si bien dressé que ça, ou bien elle l'avait menacé? Étrange quand même, puisque d'habitude, il vient l'emmerder un bon moment.

Médusa fixait maintenant la dépouille à nouveau. Elle prit entre ses faibles membres supérieurs un des bras, bloquant le torse avec ses pieds, avant de se retourner vers Iris.

- T'en veux un bout?

Rouvrant les yeux et sortant la bouille de son écharpe, c'était mignon cet air de gamin légèrement étonné sans raison apparente. La Harpie fixa la minuscule créature aux cheveux roses, oui Médusa était une des rares personne à Mahora à être plus petite qu'Iris. Pliant son bras gauche en ouvrant grand la main et en écartant bien ses doigts, elle la plaça devant son torse, paume face a son interlocutrice puis la remua de droite à gauche, de gauche à droite et ainsi de suite en suivant un rythme plutôt tranquille. Ses fines lèvres dessinèrent un sourire calme alors que ses sourcils étaient froncés, bizarre mais c'était tout un style.

- Iia iia, j'en veux pas. Plus faim.

Mensonge. Iris a toujours faim, toujours, elle ne refuse jamais un repas encore moins quand celui-ci est offert et donc gratuit. Non pas qu'elle ait des problèmes avec l'argent ou qu'elle soit radine, non elle avait juste remarqué qu'elle aimait bien se faire inviter surtout par Chao ou Rikuo au Chao Bao Zi. Alors pourquoi mentait-elle ? Elle ne mentait pas quand elle disait qu'elle n'en voulait pas. Non, en fait son estomac c'était un peu refermé. Elle, elle ne comprenait rien à ce genre de choses et c'était mieux ainsi, elle ne savait que jouer et manger, elle ne vivait que pour jouer et manger. Le fait est qu'elle n'en voulait pas de cette jolie fille chassée et défigurée par la gorgone et son scalpel. Mais tout ce dont je vous parle là, et bien Iris n'y pense pas elle, elle sait juste qu'elle n'a pas envie de manger cette fille et elle ne se pause pas plus de question. Elle laisse retomber son bras et elle lève la tête, elle se perd sur la lune, elle nage à travers les étoiles, en moins de cinq secondes elle se laisse emporté par ces lumières dans les ténèbres et elle adore ça. C'est alors qu'une pensée stoppe ses rêvasseries, elle redescend de la lune et repose son regard sur The King.

- Nee, ils servent à quoi, les Kanshu ?

Ma parole, elle a été élu sans savoir ce qu'elle devait faire, ni même en quoi cela consistait ? Ça c'est bien la pire des bizarreries, mais en matière de gaminerie plus rien n'est étonnant avec la bestiole à plume. C'est a se demander si ce sont vraiment les élèves qui les ont élus ces tarés, a si pardonnez moi l'expression mais dans le groupe t'as que Len qui est à peu près sain d'esprit et encore... Enfin, sans commentaires, on entend juste la chouette, jute là, au-dessus de la tête d'Iris. Ce hululement c'est agaçant, alors toujours en attente la réponse de son "supérieur" hiérarchique, elle se penche, prend une pierre et SBONG, plus de chouette.

Scritch ... Scrrriiiitch ... Le bruit que faisais le bras de la jeune et jolie créature morte qui se faisait tirer par les faibles muscles du roi de Mahora ne finissait pas. C'était long, il ne semblait même pas vouloir lâcher. Poussant d'un coups sec sur le corps et tirant sur le bras, elle pu enfin débloquer le membre ... Par contre, l'effet secondaire fut que la petite fille avait fait un tonneau vers l'arrière, provoqué par le fait qu'elle était trop légère par rapport à ce corps inanimé. Elle roulait, elle roulait, jusqu'à ce qu'elle s'arrête, couchée sur le sol, et recouverte de poussière. Elle plissa les sourcils, gonflant légèrement ses joues ... puis ...

- Itadakimasu.

WTF girl s'était donc déjà relevée? Comment elle fout ça elle d'abord?! Elle avait l'air tellement ennuyée lorsqu'elle avait arrêté de rouler, et la voilà maintenant qui se redresse comme si de rien n'était en prononçant simplement "Bon appétit"?. Eh bien, vous avez pas tout vu, parce que la voilà qui avait déjà entamé le bras, croquant dans la chaire qui avait commencé à lentement se refroidir ... Elle redressa la tête de son repas lorsqu'elle entendit Iris lui poser une question sur les kanshus ... Ah, elle parle de ce groupe d'élèves vaaachement dérangés? Oh, mais qu'est-ce que Médusa en sait? Ah .. si ... Elle est avant d'être une fille mentalement dérangée, une créature responsable ... Ou presque. Quand on regarde ce petit groupe, on remarque rapidement qu'ils ne sont pas du tout normaux. Le meilleur exemple reste le roi schizophrène, ou même la reine qui agit comme un petit singe aux habitudes étranges ... Mais il y a aussi le valet pervers et l'as qui adore les cosplays. Après ça, y'a le Joker obsédé par la victoire ... Ils ne sont pas très bien dans leurs têtes, sont-ils vraiment un bon choix pour l'école Mahora? Médusa n'y a même pas pensé, pour elle, ce n'est pas important : Elle est roi, et le reste, elle s'en fout, elle accepte ses responsabilités et en est fière. Elle a beau se foutre de tout, elle a trop d'honneur pour refuser un poste si prestigieux ... Enfin ... Bref.

- C'est un genre de groupe ... Qui sont là pour ... s'occuper des élèves ...

Qu'importe comment elle peut bien prononcer cette phrase, qu'importe avec quel ton elle peut le prononcer, ça sonne TOUJOURS bizarrement sortit de sa bouche ... Et SBONG ... Médusa releva la tête par réflexe ... Elle venait de voir un oiseaux tomber à côté d'elle ... Are, are ... Rien d'intéressant. La gorgone abaissa à nouveau le regard sur son nouveau bras, qu'elle continua à manger.

- S'occuper des élèves...

Cette phrase était sortie de la bouche d'Iris comme un soupir, un fin murmure glissé entre ses lèvre comme une bulle qu'on souffle au loin, une pensée susurrée et pourtant bien audible, elle avait posé son indexe sur sa joué, ce dernier la faisait remonté en s'appuyant. Sa bouche formait un ovale cassé et se détachait en partant au coin de son visage, de l'autre côté, alors que son regard était repartit en promenade, entre les arbres et buissons que l'on distinguait à peine dans la pénombre. Enfin, un humais aurait peine à les distinguer, pas les créatures dont le lieux était le terrain de jeu et l'espace de chasse, celles-ci n'avaient pas le moindre problème. Mais cette pause de réflexion intense ne dura pas, tout juste le temps pour Médusa de terminer son premier bras et d'entamer le second que l'indexe de la Harpie s'était détaché de sa figure pour se scotcher sur le cadavre de la défunte qui n'était plus si mignonne que ça sans ses bras.

- S'en occuper comme ça ?

C'est vrai que sur ce coup-ci, l'élève présente n'était pas le meilleur des exemples, aussi Iris avait prit le "s'en occuper" dans un tout autre sens. Petit Singe un jour, Petit Singe toujours. Mais enfin, elle se doutait bien évidement qu'il ne s'agissait pas du tout de "s'en occuper comme ça" c'est juste que sur le coup, la question lui avait brûlé les lèvres, car oui une seconde elle avait pensé que le vieux crouton avait grillé les fusibles et réclamait un mass murder bien sanglant. Non, cette idée ne la rendait pas heureuse, elle ne la faisait sourire que comme une blague mais franchement, il était hors de question de tuer tous les élèves de Mahora, après tout elle n'avait rien contre eux, ils n'avaient pas choisis de naître humains et ils n'étaient pas tous bêtes et moches. Non, si elle s'attardait sur les jolies filles c'était sans doute parce qu'elle avait un esprit psychopathe, elle ne mangeait de l'humain que parce que cela lui plaisait, mais elle pouvait manger n'importe quel humain après tout, s'attacher aux bishojo était un signe de folie flangrant, mais pour elle cela n'était qu'une préférence, pas comme un meurtrier fanatique.

* Mmh... On va devoir être plus sociable... ? *

WTF ? Non, mais est-ce que c'était possible déjà ? Être plus sociable, qu'est-ce que ça voulait dire ? Parce que de son côté Iris ne repoussait pas vraiment les gens qui lui parlait, non elle est trop Petit Singe pour ça, elle est trop Petit Singe pour se soucier de qui est son interlocuteur même, c'est ça le problème avec elle. Mais passons sur ce détail, elle ne sait même pas comment on peut devenir plus sociable, non être plus sociable pour certains et certaines c'était mission impossible. Donc que faire, était-ce une ruelle sans issue ? Un cul-de-sac ? Pas vraiment...

- Je crois que ... non.

De quoi elle cause encore, elle? Non à quoi? Non pour quoi? Non pourquoi? Si de temps en temps Médusa développerait, peut-être qu'on la comprendrait mieux ... Mais bon, souvent, quand elle dit non c'est non, et quand elle dit oui, c'est plutôt pour qu'on lui foutre la paix après. Par contre, ne lui demandez pas si elle va bien, ce ne sera ni oui, ni non, mais un vent pour votre gueule. Cette question fait partis des rares choses que Médusa ne comprend pas : "Ça va?" ; "M'aimes-tu?" ; "Quel âge as-tu?" ... Toutes ces questions ont des réponses qui se font attendre souvent bien longtemps : Médusa n'arrive pas à y répondre. C'est à ce moment là que les lèvres rosées de Médusa se remirent à bouger légèrement ... Elle continuait de parler.

- Je crois qu'on doit faire en sorte qu'ils respectent les règles ...

Bien sûr, ça c'est la version Médusa de l'histoire, version psychotique, Aussi psychotique que la réaction de Médusa lorsqu'elle entend le mot « Dieu ». Ce simple mot, ce simple nom ... Il enclanche un truc dans la tête de la jeune fille, c'est comme si on l'avait provoqué indirectement ... Mais revenons aux Guardians. Leur but n'est pas du tout de faire respecter les règles, mais plutôt de représenter les élèves lors des réunions entre les enseignants et le directeur, de les « protéger » contre les règles trop sévères, ou plus simplement, de faire en sorte que les gens en tête de l'école n'abusent pas de leur pouvoir sur les enfants étudiants ici. D'après Médusa, ce genre de phrase ne voulait pas du tout dire la même chose que la moitié des enfants auraient pensé. Certains auraient sûrement pensé à un enfer où les adultes exploitent les enfants, cependant, Médusa, elle, pensait à un enfer où les enseignants pourraient se permettre d'exploiter les enfants d'une autre façon ... Non pas qu'elle est perverse, mais plutôt qu'elle est une enfant traumatisée.

Tout ça pour dire qu'on s'en fout. Il y a quelques minutes, Médusa avait entâmé le deuxième bras, cette fois là, elle avait changé sa technique pour l'enlever : Au lieu de mettre son pied contre son ventre, elle l'avait carrément mit contre son cou. Le résultat avait été le même, elle avait encore été propulsée en arrière avec son morceau de repas, et s'était relevée de la même façon, avec le même air ennuyé, avec les mêmes gestes ... Et elle avait entâmé son repas. Les os eux dans tout ça? Elle les empilait ... Elle doit faire ça pour s'en débarasser ensuite.

- Ils sont quand même bien gentils, de nous faire à ce point confiance. Pour être honnête, je n'aurais jamais choisi quelque chose ou quelqu'un se trouvant au-dessus de moi sur la chaîne alimentaire, pour faire régner l'ordre et la discipline dans mon monde. Les humains sont vraiment une race à part, ils sont ... Fascinant. Que ce soit d'un point de vu scientifique ou philosophique où je ne leur voit que des défauts. Simplement fascinants.

À qui parlait-elle ? Était-ce vraiment à son roi qu'elle tenait ce petit discours ? Difficile à dire, surtout qu'un tel sérieux de la part d'Iris était étrange et pour le moins inattendu. Mais c'était justement la rareté de ces moments qui les rendaient si agréables. Alors qu'elle philosophait presque sur le cas de la race humaine, elle s'était penchée en avant et tendait son bras vers le sol. Touchant du bout de ses doigts l'herbe où avait giclé le sang de la victime du roi quelque minute plus tôt, elle y ramassa quelque chose. Quelque chose qu'elle serra dans le creux de sa paume, ni trop fort, ni trop faiblement. Comme s'il s'agissait de quelque chose de précieux. Se redressant sans accoues, elle plia le coude de façon à ce que sa main fermée soit à une dizaine de centimètres de son visage. Ses yeux, dont les couleurs chaudes et si étranges qui n'arrêtaient pas de se mêler, de s'entremêler, de se succéder, passant d'un noire aux éclats rougeâtre à un pourpre digne du sang, puis d'un rouge vif et flambant à un orangé caramélisé, et bien en cette soirée calme et plutôt douce si l'on peut dire, ses yeux n'avaient rien d'extraordinaire, un simple pourpre filtré de rayons oranges mais pourtant ... Elle fixait sa main fermée, elle la fixait fermement alors que le silence était maître. Écartant délicatement ses doigts trempés et tâchés de sang, elle laissa alors entrevoir ce qu'elle avait ramasser. Formant un plat avec sa main, il était alors nettement plus facile de distinguer le morceau déchiré de muscle qu'elle levait et fixait, des étoiles dans les yeux. Un bête morceau d'un faible muscle de cette fille, qui avait été projeté alors que le roi la rendait manchote, rien de plus, rien de moins. Un morceau d'être humain, une fille qui visiblement, connaissait le roi de par son illustre poste auprès des kanshu mais qui, finalement, ne savait rien de Médusa Hopper-Rose. Une personne si insignifiante dans ce monde qui n'était pas le sien. Demain, des gens la pleurerons, d'autres peut-être se réjouirons de sa morts. Parce que la race humaine est ainsi faite, plus étrange et répugnante qu'aucune autre. Plus dure aussi. Demain au petit matin, il y aurait certainement une petite foule de policier, si ces demoiselles ne se débarrassaient pas des restes de leurs proies. Nettoyer après un tel repas, cela équivaux à débarrasser ou bien faire la vaisselle.

- Nous nous ressemblons énormément, nous autres, êtres vivants. Mais ces milliers de minuscules différences si ... Insignifiantes, aux yeux de certains, font que le monde est malheureusement dirigé par les humains. Alors que ceux-ci ne devraient pas ... Enfin, je m'égare, je pourrais entamer une réelle discutions à ce propos mais il ne vaudrait mieux pas. Pour eux, comme pour moi. Sinon, est-ce que The King à prévu quelque chose après son repas ? Ou il compte me tenir compagnie en ces lieux ?

Lentement, elle avait retourné sa main. Et le morceau chaire ensanglanté était tombé par terre, presque sans un bruit. Puis, elle avait tout bêtement léché sa main, pour la nettoyer. Les petit bruit de sa langue frottant contre sa paume ne faisaient qu'accentuer le côté glauque et sadique de la scène. En bref, c'était une nuit calme, ou un cauchemar digne des pires films d'horreurs, tout dépendait de qui l'on était. Et pour la jeune harpie, c'était une soirée on ne peut plus agréable.

La gorgone, cannibale malgré son régime presque totalement insectivore, venait de jeter le restant du bras de la pauvre, précédemment massacrée avec violence sans même l'avoir cherché, par quelqu'un qui ne semble même pas connaître le mot « justice ». Pitié ? Ça, elle connait. C'est le sentiment qu'elle ressent quand elle voit un idiot qui se croit intelligent. C'est le sentiment qu'elle ressent juste avant qu'elle remette à sa place l'un de ces énergumènes. Après tout, elle leur est supérieure, elle a tout les droits imaginables sur eux ! Le regard de la créature mythologique avait suivit l'os supérieur du bras de la défunte. L'os avait heurté la montagne miniature d'autres os que Médusa avait créé précédemment, provoquant même la chute de l'un d'entre eux. Un sourire sadique ? Non, aucun. Étonnant d'ailleurs. Le regard de Médusa était un de ceux qu'elle prenait lorsqu'elle réfléchissait, mais pas n'importe comment, d'une façon plus profonde que d'habitude. À un sujet qui ne pouvait pas se classer dans ce que l'on apprend à l'école, car de ce côté, imbattable elle est, du moins, on dirait.

Non, ce à quoi elle réfléchissait, c'était à ce qu'Iris disait. Peut-être ne s'adressait-elle même pas à Médusa elle-même, mais ça l'avait fait « réfléchir ». Ce monde est dirigé par les humains ... Et il risquerait de le rester encore longtemps vu la règle empêchant les magiciens de révéler leur nature à un humain. Si cette règle est enfreinte, l'utilisateur se retrouve transformé en hermine, une petite créature couleur neige. Le genre de créature que Médusa répugne plus que tout à cause de ses nombreux poils. Oui, les poils. Certains n'aiment pas les foules, d'autres n'aiment pas les nouilles (;D) ... Médu-kun, elle (lui ?), n'aime pas les animaux poilus ... Et les relations sexuelles ... Mais cela est une toute autre histoire, une histoire aussi longue que celle de son incompréhension face aux relations amoureuses.

- Un monde dirigé par des démons ne serait pas très agréable non plus.

Influencée depuis sa « tendre » enfance par l'avis de Kiara ? Peut-être. Mais elle n'aime tout simplement pas les démons depuis bien longtemps. Ces créatures imparfaites, comme toutes les autres, la répugnent. Certains d'entre eux ne savent même pas prendre une forme humaine, d'autres se croient fort alors qu'on peut les tuer si facilement ... Simplement déplorable, du moins, aux yeux de Médusa, qui est bien haute dans sa propre estime.

- Après ... ?

Le regard de la gorgone se sépara de ces os empilés pour se poser sur Iris. Elle pencha la tête vers la gauche, gardant un air des plus impassible.

- Je vais sûrement te tenir compagnie, je ne vois pas ce que je pourrais faire d'autre.