Tama-tama-tamagOtra vez! [Coralie-chamaw~]

Buon... Alors, réfléchissons. La scène était mignonne. Vraiment mignonne. Pour ainsi dire, on aurait dit que Sacchan était une gamine en train de s'émerveiller sur les mystères de la vie. En fait elle était juste absorbée dans la contemplation de son oeuf qu'elle était en train de surveiller sur une pierre un peu dégagée du trop-plein d'humidité. Depuis ~un certain jour~ elle ne faisait plus cuire de viande avec ses oeufs. Mes des légumes, pourquoi pas, ça ne dérangeait pas!

Tamago. Tamago. Tama... Tama... Tama... Go!

C'était toujours toute une réaction chimique qui se mettait en place. Et à plus forte raison, dans la tête de quiconque aurait pu apercevoir Sacchan à ce moment-là aussi, ç'aurait été toute une réaction chimique. Accroupie comme une enfant, les yeux fixés sur son oeuf, une ceinture de tête pour le souvenir enfilée dans ses cheveux, elle semblait excentrique... Mais vraiment cute. Et smexy avec ça. Sacchan était Sacchan.

Saa, ça fait mal malgré tout... Ça me rappelle de bons souvenirs mais je vais peut-être enlever ce truc...

Difficilement, pressant de ses bras ses couettes contre son crâne, elle retira tant bien que mal la ceinture de tête. Évidemment, il n'y a que les enfants qui portent ça, et Sacchan n'avait plus une tête format enfant. Même si proportionnellement on pouvait parler d'une écolière, il y avait un truc avec la taille qui ne collait pas, et qui faisait qu'en réalité elle avait seize ans. Mais si Sacchan était vraiment mature et adulte dans tout ce qu'elle faisait, de coutume, là, ça faisait complètement contre-sens, comme j'aime parfois à le faire. Pourquoi? Allez savoir. Il faut bien que ça ressorte de temps en temps, c'est tout.

Ano sa... Ça ne devrait pas tarder. Mais c'est un peu bête qu'il n'y ait personne, je n'aurai donc personne à qui servir cet oeuf pour manger...

HJ Hai, j'avais rien à faire, alors j'ai posté.^^"

Tout semblait calme cet après-midi. Le mois d'Octobre avait beau avoir commencé, la journée était très ensoleillée. Ayant beaucoup de temps libre devant elle, vu qu'on ne lui avait pas encore donné de classe précise, Sanae en profitait pour visiter les différents endroits de cette école. D'ailleurs, pouvait-on vraiment appeler ça une école ? Tout sur cette île semblait tellement grandiose. Non. Ce n'était pas une simple école, mais bien une ville entière. Une ville paisible où pour la plus grosse partie des étudiants, des professeurs et leurs familles. Arrivée depuis une semaine à peine, Sanae n'avait pas visité un seul vingtième de l'île.

Décidant de s'accorder un après-midi de repos pendant lequel elle pourrait rester tranquillement dans sa nouvelle résidence avec Akio et sa fille Nagisa, qui ne travaillaient pas vu que c'était dimanche, la jeune femme s'était réveillée assez tard et décidait de commencer sa journée par un bon bain au Rotenburo. Émerveillée par tous ces bains différents et la grandeur de ce Rotenburo, Sanae remarqua aussi qu'ils étaient quasiment vides. Se mettant rapidement dans l'eau, la jeune prof fit un grand sourire ressemblant étrangement à celui d'une lycéenne. Après tout, elle n'avait jamais fait son âge. Tout le monde la prenait pour une jeune fille de 20 ans à peine alors qu'elle en avait déjà 36. C'était sans doute à cause de son éternel air rêveur et de sa bonne humeur et son optimisme permanent.

"Huw ... Quelle magnifique journée. Parfaite pour un bon bain ! "

Détachant ses longs cheveux bruns afin de les faire eux aussi tremper dans l'eau, la jeune femme sentit une délicieuse odeur ressemblant à des œufs aux légumes si elle ne se trompait pas. Après tout, si on oubliait ses pains étranges et durs comme du béton, Sanae-Sensei était une très bonne cuisinière. D'ailleurs, elle aurait sans doute mieux fait de faire cuisinière plutôt que boulangère vu le nombre de clients qui s'étaient cassé les dents et avaient par conséquent changé de boulangerie. Localisant alors d'où venait cette senteur lui chatouillant délicatement les narines, la jeune femme aperçu une fille d'une quinzaine d'années accroupie dans le Rotenburo devant un réchaud sur lequel cuisait un oeuf. Sanae ne savait pas pourquoi, mais cette jeune fille lui faisait penser à elle-même quand elle étudiait encore, et faisait des plats à tous ses amis.

"Ahw ... ~ Ca sent très bon. Ton plat a l'air délicieux ! <3"

Lançant un grand sourire à l'attention de Satsuki, la jeune prof était réellement admirative. En effet, elle s'était toujours accrochée à ses rêves du mieux qu'elle pouvait et voir le regard si déterminé de cette jeune fille sur son plat lui fit remonter plein d'excellents souvenirs de quand elle était étudiante.

Ah, domo, sensei.

Pourquoi sensei, alors que Sacchan n'avait jamais vu Sanae et que de surcroît Sanae avait l'air plus jeune qu'un prof habituel? Eh bien, tout simplement parce que Sacchan le savait. Elle savait à chaque fois. C'était une sorte de don à elle. Mais on n'y reviendra pas, beaucoup l'ont constaté, alors... En tout cas, bien qu'elle soit accroupie, la jeune fille s'était inclinée devant Sanae pour la remercier et pour la saluer à la fois.

C'est un onsen tamago. Vous voudrez le manger, quand il sera prêt? Je trouvais justement ça dommage que personne ne soit là pour en profiter. Moi, ça m'amuse, mais...

Satsuki retint un petit rire mais sourit malgré tout. Elle s'amusait encore au bain, comme une enfant. Ou peut-être tout simplement trouvait-elle que tout moment de la journée était prétexte à un entraînement? Ou un peu les deux, je dirais. En tout cas elle regardait Sanae et essayait dans un simple but amical de sonder ses réactions. Ça avait l'air de l'intéresser ce qu'elle faisait. Elle avait l'air d'aimer la cuisine, elle aussi. Peut-être pourraient-elles tout simplement faire connaissance, à ce moment-là. Les familiarités avec les profs, c'est un truc que moi j'ose difficilement imaginer, mais Satsuki, qui n'a aucun mal à être polie avec tout le monde, n'en fait rien et est plutôt contente de sourire à qui le veut bien. Au final, les élèves, les adultes, les étudiants, les profs aussi, tous, elle pouvait les traiter amicalement, et tous finissaient par l'appeler Sacchan. Par la suite on les découvrait souvent ses clients habitués, et on comprenait aussi que Satsuki exerçait sur eux un charisme étonnant. Pas une seule de ces armoires à glace de la fac, d'un groupe de combat ceci ou de lutte cela, quel que soit son âge et son esprit, pas une seule qui ne résisterait à l'un de ces ordres légitimes qu'elle lançait de temps en temps : "Battez-vous ailleurs, s'il vous plaît". Apaisante, charismatique, autoritaire juste comme il faut, Sacchan s'avérait une bonne compagnie pour les gens de son âge comme pour les plus âgés, et ce depuis longtemps. Elle pencha donc la tête sur le côté avec un air curieux qui la rendait absolument adorable.

Je ne vous ai jamais vue, ici, sensei. Enfin, Mahora est grand, mais... Vous ne seriez pas arrivée récemment? Ça aussi, vous en donnez l'impression.