Avouons-le, oui-da... Désolée, Miyakisara-sensei, Tamao ne vous écoutait pas. Tamao avait des écouteurs. Et Tamao écoutait quelque chose qui lui valait l'expression de "pauvre con" par Misaki, légitimement, car il s'agissait de la voix d'une de ces stars japonaises qui répétait en boucle un "Uguu" des plus moe. Moe peut-être, mais sortant d'un CD DÉMONIAQUE, et interdit à un Tamao qui se devait d'aimer Misaki, et pas de trouver la voix d'une autre sexy!--" Mais en plus de ça, ne l'oublions pas, il était en classe! Et la prof parlait! Et lui... Enfin, figurez-vous lui, tout simplement. En train de baver limite sur son cahier au look affreux mais aussi bien épais et solide, un cahier qu'on sentait également issu d'un modernisme poussif, puisque c'était, comme son cartable —étonnamment pas d'un modernisme poussif, mais enfin...— un effet personnel qu'il traînait depuis Metro, ses écouteurs, qui, comme tous les écouteurs, sont très bien mais crachent quand même un minimum, ses écouteurs qui, donc, crachaient de temps à autre un tout petit bruit lorsque le cri de la seiyuu se faisait un peu trop fort et... C'est le cas de le dire, criard... Si tu te fais choper, Tamao, mon cher Tamao, tu es mal! Mais non, lui, il s'en foutait, il semblait ne même pas avoir remarqué qu'on était en classe, lui pourtant si éveillé, ah, méfaits de la perversion et de l'effet du moe chez certaines gens pas bien... Suivez mon regard rien que sur lui, tenez! Il s'en foutait, absolument pas dérangé par sa propre expression débile d'extase dégoûtante, absolument pas dérangé non plus par les petits cris que poussait l'actrice de temps à autres... Non, déconnecté, le Tamao, endormi dans un son démoniaque qui, face à un cours pourtant, ne faisait pas le poids. Ohé, Tamao, réveille-toi! Tu es en cours de sciences! Tu aimes ça, les sciences, pourtant! Si tu te fais choper... Si rien que Misaki te remarque, tu es mort, et j'ai envie de dire, ce sera bien fait!