Mahora? Quel est cet endroit?

Ce matin, Zelos avait pris le premier train qui passait en gare. Il avait envie de partir, quitter sa région natale et qui sait, peut-être enfin trouver ce qu'il chercher désespérément depuis si longtemps. Un aller simple pour un lieu qu'on appelle Mahora. Il étais parti en se fixant l'objectif de se dévoiler aux autres ce qui n'allait pas être une mince affaire.

"Arrivée en gare de Mahora, 5minutes d'arret!"

Il s'empressa de descendre, son unique valise à la main ou il avait juste mis le strict nesseçaire.

"La vache, c'est lourd!, pensat-il au bout de quelques pas."

Il n'étais pas vraiment habituer à réaliser des efforts. À la maison, un majordome réalisait tout à sa place.

Au bout de plusieurs longues heures d'errance à travers la gare et un peu ses alentours, il commençat à paniquer sérieusement. Il ne savait pas où aller ni quoi faire.

HJ Buon, y a définitivement pas de réponse ici depuis quatre jours, alors je m'autorise à envoyer Tamao. Vire-moi si je dérange! *SBAF*

DJ

Matamataaaaaaaaaah!

Oh mon Dieu, quel est ce truc qui tombe soudain du ciel? C'est un avion...! C'est un oiseau...! C'est Superman...! Non, non attendez... Non, c'est tout sauf Superman! Ce qui tombe plus vite, ce gros truc qui force déjà les gens d'en bas à s'écarter s'ils ne veulent pas finir écrasés, c'est une machine volante à voile, un vélo à voile volant à vrai dire. Ne cherchez pas, il n'y a rien de normal là-dedans. L'explication d'une telle erreur de la nature mécanique...? Évidemment, une telle chose ne pouvait qu'être l'oeuvre d'un savant fou. Qui, plus léger que la machine elle-même, tombait à sa suite. Attendez. J'ai dit "savant fou"? Oups, mea culpa... Fou peut-être, en effet, mais savant, pas le moins du monde!

'Tention dessouuus!

Mahora était plus ou moins réputé pour de nombreuses choses, et entre autres ses génies scientifiques même au sein du collège, dans certaines classes. Mais ce petit binoclard en tenue bizarre qui s'offrait un piqué vers la terre, lui, était plutôt une caricature ratée de ces génies-là. Lui, il créait bien des machines, ou du moins customisait certains objets fonctionnels qui existaient déjà, mais jamais, au grand jamais, ce qu'il fabriquait ou bidouillait d'une quelconque manière ne fonctionnait. Bon. Nous en sommes là des présentations pour le moment, et le garçon, serrant très fort contre lui un étui noir d'une solidité exigible, arriva au point de son impact. En plein dans sa propre machine qui s'était écrasée là un peu plus tôt, soulevant un nuage de poussière au milieu de la gare. Dieu merci, tout ça s'était passé en extérieur, les dégâts étaient mineurs et personne n'était mort ou blessé —à part peut-être le responsable de toute cette pagaille lui-même. L'intéressé se releva péniblement, marmonnant deux ou trois petites pensées pour lui-même du style "Pas encore..." ou "Aïe, ça fait mal...". Lorsqu'il eut fini de se frotter l'arrière de la tête de sa grosse main pour reprendre ses esprits et remis sa casquette à oreillettes rouge en place sur sa grosse tête ronde, il releva un regard ahuri, derrière ses énormes lunettes, pour voir où il avait atterri. Dans son esprit à lui, huuuw, pas de bol, il avait atterri en l'occurence là où il y avait du monde... Pratique, comme endroit, pour tomber!

*...'Faudrait que j'arrête d'utiliser ce machin... Bon sang, aïeee!*

Mais Alejo Tamao n'eut pas le temps de penser plus. Sa bouche ouverte dans un petit "o" comme un poisson rouge se crispa soudainement, pour former comme un sourire stressé. Et pour cause! S'il n'avait pas encore remarqué notre protagoniste premier, j'ai nommé Zélos, il ne pouvait pas les manquer, ces gens à l'air mécontent qui s'étaient attroupés autour de lui! Encerclé, le Tamao, encerclés sa machine du diable et lui, et il n'avait plus à présent qu'à attendre que les regards réprobateurs se changent en reproches cinglants... Ce qu'il décida finalement dans sa nervosité de déclencher lui-même...

Euh... Ouais?

Paf. Un mot et la bonde était levée. Le flot de paroles à engueuler était parti, et toutes ces pauvres personnes qui avaient bien failli se faire écraser de se défouler sur le coupable. Quel irresponsable gamin! Mais où va le monde? La gare n'est pas un terrain de jeu! Il aurait pu blesser quelqu'un! Tuer quelqu'un! Il aurait pu faire du dégât! Est-ce qu'il avait idée? Qui étaient ses parents? Où est-ce qu'il vivait d'ailleurs? On se plaindrait! Oui, parfaitement, on se plaindrait! ...On semblait, comme d'habitude en dehors de Mahora, prendre Tamao pour plus jeune qu'il n'était... Rien d'étonnant pour être honnête, mais la question n'est pas là.

*S'ils savaient,* pensait Tamao, *s'ils savaient que moi-même je pourrais me tuer absolument tous les jours dans la situation où je suis. C'pas ma faute, m'sieurs-dames, c'est la faute à Mahora!*

Mais il ne dit rien de tout ça, bien évidemment, et à présent qu'il avait bien attiré l'attention et qu'il était dans un pétrin, autant qu'il s'en sorte tout seul. Alors commença un nouveau jeu, un jeu auquel Tamao était habitué depuis tout petit à l'écart des adultes. Le jeu de l'hypocrisie et la mièvre. Et de déployer tout un éventail à tout va, à ne plus savoir à qui il disait quoi au juste, du moment qu'il se lavait ses grosses mains...

Aah, désolé... Désolé Mademoiselle, Madame, Monsieur... Oui, c'est un miracle si personne n'est blessé... Mais ce n'était qu'un petit accident de parcours, vous savez... Loin de moi l'idée de... Mes parents? Voyons, Mademoiselle, Madame, Monsieur, ils habitent loin, mes parents, pas la peine de les déranger... Comment? Moi? J'étudie à Mahora, mais c'est très grand, il serait difficile de s'y retrouver... Allez, quoi, de toutes façons personne n'est mort, n'est-ce pas? Et rien d'endommagé... Que ma pauvre machine, en réalité, je serais plutôt victime, là-dedans, non...? Non...? Bon! Bon! D'accord, d'accord, ne... Ne vous fâchez pas, c'était pour rire...

Encore une fois, il revenait au même point après une demi heure passé à tourner en rond : la gare. Il commençait à désespérer de trouver au moin un endroit ou passer la nuit. Il avait bien pensé aux hotel mais, par un coup du sort survenu comme pour le punir d'avoir quitté le nid familial pour d'autres horizons, il avait oublier son portefeuille et donc son argent. Il songeait à trouver rapidement un emploi pas trop difficile car, rappelons-le, c'est une feignasse et bien payé. Après réflexion, il se trouvat trop exigeant. Il allait obligatoirement devoir se fatiguer pour gagner sa croute. "Le bagne!" pensat-il immédiatement après en être arrivé à cette conclusion. En plus, il n'avait jamais travaillé hormis au niveau scolaire. Des colletons à gogo sauf en math où, il faut le reconnaitre, il avait un certain talent presque inné. Il pensait aux nombreuses fois ou il avait habilement duper ses professeurs ce qui le fit sourire.

Il se laissait tomber sur un banc pour réflechir, les mains derrière a tête. À peine s'était-il posé qu'une machine étrange s'écrasa à quelques mêtres de là. Comme tout le reste de la foule présente ici, il voulut voir ce qu'il se passait de plus près. Presque immédiatement après le crash, un cri lui parvint aux oreilles. Il leva la tête : un garçon tombait rapidement du ciel. "Il va se tuer!" se dit Zélos étonné par la scène. Au moment de l'impact, en plein dans sa machine, il soulevat un nuage de poussière qui fit tousser quelques personnes. Apperemment, l'homme venu du ciel était intact ou presque. Dès qu'il ré-ouvrit les yeux, l'attroupement lui fit multiples reproches. "Ce n'est pas de sa faute" pensait le rouquin. Il avait surement raison de penser ainsi car, selon son imble avis, il ne l'avait pas fait exprès. Ce serait dur voir impossible de trouver une personne qui jette dans le vide une machine qu'il a peut-être construit pour ensuite se lancer à sa suite. À moin que le machine en question ne soit en fait un coussin à apparition automatique....si c'étais le cas, elle ne fonctionne pas bien.

Zélos attendit un peu, que la foule se dissipe puis, se dirigeat vers le garçon, slalommant entre les quelques personnes qui ralaient encore.

"Rien de cassé?"

Huw? On l'appelait? Entendant une voix derrière lui, Tamao se retourna et, continuant toujours un peu dans son manège, presque bêta —sûrement bêta, à agir de la sorte :

Aaah, vous êtes gentil, vous êtes gentil, Monsieur...

C'était vrai après tout, il y avait de quoi se réjouir, pour une fois que ce n'étaient pas de violents reproches... D'ailleurs heureusement, Tamao arrivait au bout de ses peines, car les gens commençaient à ne plus avoir que ça à faire et, les uns après les autres, lentement, s'éloignaient. Après tout, râler, c'était surtout pour la forme, et puis c'était vrai qu'il n'y avait pas eu de mort ni de blessé... On ferait avec, hn? Tamao, de toutes manières, s'en fichait bien, maintenant qu'il avait trouvé quelqu'un de bienveillant il n'allait pas s'occuper de ces personnes-là qui d'autant plus s'en allaient, hein? Alors il se décida à se retourner complètement avec toujours ce même sourire forcé, pour finalement faire face à la seule personne qui lui avait posé une question sympathique. Et là... Mince. Tamao, du coup, se sentait honteux. Merde, ce type-là était plus grand que lui, plus beau, merde, il avait des cheveux, encore un de ces types-là qui l'enfonçaient chaque jour un peu plus dans sa honte d'être qui il était... Un petit gringalet laid comme tout.... Du coup, il perdit son sourire et s'empressa de se retourner pour s'accroupir auprès de son engin tombé sur le flanc, feignant de s'affairer à replier la voile tant bien que mal.

...Ça-va-bien-merci.

Mince... C'était embarrassant. Mais on ne pouvait pas dire que de Tamao, on ne s'attendait pas à un truc qui s'apparente tant à une gaffe... Tel était notre petit binoclard, pas chanceux pour deux sous, maladroit, ne sachant jamais avoir la bonne réaction au bon moment... Tiens, et pas très fort, dirait-on. En effet, Tamao était à présent en train d'essayer de remettre son vélo debout, mais avec toute la longueur qu'il avait, les cinq pédaliers et le mât pesant, et vu comme Tamao était peu athlétique, ça ne semblait pas une mince affaire. Du coup, il était là à essayer de le remettre au bon endroit, mais ce sans succès, et le voilà à marmonner encore tout seul, alors qu'à présent les autres personnes, mis à part Zélos probablement, que Tamao s'appliquait peu élégamment à ignorer —quel manque de courtoisie! Et tout ça par complexe...— étaient toutes parties vers d'autres horizons. Exit les plaintes, et c'étaient tant mieux...

...Kuso... J'aurais mieux fait de le faire plus portatif... Ou alors de le laisser aux autres au lieu de me le garder, ils en auraient fait meilleur usage...

Zelos ramarquat bien que lorsque Tamao vit à quoi il ressemblait ce dernier perdit son sourire qui, lui semblait-il, était un peu forcé. Des expressions comme celle-ci, il en avait déja vu des centaines. Ces gens de la haute qui veulent faire croire qu'ils vous apprécient pour ensuite mieu vous poignarder dans le dos. On vous offre des fleurs, des bijoux, des soit-disant oeuvres d'art, du superflu qui te donne l'impression d'être important....Et un jour, tu apprends que ces mêmes gens que tu appelait "mes amis" t'ont trahis. Ils t'ont mis une énorme dette sur le dos, t'accusent de vol et j'en passe. Cette ambiance ou on ne peut compter que sur soi-même, Zelos la connaissais très bien. Il la cotoyait tous les jours, il avait appris à se méfier de tous. Le garçon qui venait d'atterir, il ne le connaissait pas, ne savait pas d'où il venait non plus mais, instinctivement, il n'osait pas trop s'en approcher. Tous les humains qu'il connaissaient l'avaient trahis et duper au moin une fois. Il faut dire qu'il ne fréquentais pas vraiment les gens simples. Il lui avait été interdit tout contact avec la classe moyenne. La méfiance et la trahison, c'était ça toute sa vie. Il avait dailleur fini par devenir aussi pourri que ces gens qu'il fréquentais. IL se rangeait sistématiquement vers le camp le plus fort ; un retournement de situation? Le voila parti vers l'autre camp. Être agent double lui plaisait bien aussi. Il se frottait les mains et riait intérieurement lorsqu'un de ses employeurs lui disait ceci "nous comptons sur toi".

C'étais son tout premier contact avec un être moyen, quoique surement doté s'une résistance au choc surhumaine. Le voyant peiner à remettre en place son engin, il hésitat tout dabord à l'aider pui, se souvint de quel était un de ses buts de voyage : réussir à se mèler aux gens.

"Je peut t'aider? Je ne suis pas très fort mais bon..."

Ah...

Entendant que la même personne s'adressait toujours à lui, Tamao releva les yeux, cette fois franchement embarrassé. La raison de cet embarras? C'était que cette personne-là continuait de se soucier de lui alors que lui venait de manquer totalement de courtoisie devant lui... Mince, c'était troublant! Du coup, Tamao baissa les yeux, l'air un peu honteux, ne sachant que répondre pendant un instant, puis finit par parler de nouveau, l'air penaud, et pourtant, cette fois, beaucoup plus naturel que dans les deux comportements premiers qu'il avait adressés à Zélos. Ça se remarquait d'ailleurs, qu'il y avait quelque chose de plus "changé", car Tamao mentait mal, et bien qu'un sale hypocrite par nature, on trouvait meilleur hypocrite que lui pour ce qui était de jouer la comédie.

...Huw... Non, ça va aller, ne vous en faites pas... Je peux me débrouiller seul, je mérite que ça de toutes façons.

Trop imprudent, trop lâche avec les autres, et pas capable de payer les dégâts en quoi que ce soit. Trop téméraire et inconscient en matière de sa propre science. Pour résumer :

...J'ai fait une bêtise, 'faut que je répare les dégâts par moi-même.

Réparer les dégâts? En réalité, il n'avait pas l'air motivé à en réparer beaucoup, vu comment il s'était —mal— défendu face aux personnes qui lui gueulaient légitimement dessus. Mais bon... C'était une façon de parler, non? Bon. Force d'efforts, Tamao, qui avait dit qu'il se débrouillerait tout seul et qui par conséquent se débrouillerait tout seul, avait réussi à remettre son vélo à l'endroit. Voile repliée et tout le toutime, il était déjà moins impressionnant. Ceci dit, ça restait un sacré bout de ferraille à déplacer par la suite. Et un drôle de truc sur lequel pédaler, un gros machin, en fin de compte. Mais tant pis... Il n'avait qu'à faire marcher ce qu'il fabriquait, bon sang! Au moins était-il debout et en un seul morceau, en tout cas globalement, c'était déjà ça. Après avoir réussi à redresser l'engin, Tamao poussa un gros soupir, comme après un effort mené à bout.

Pfiuw... Et maintenant, 'va falloir ramener ce gros truc jusqu'à Mahora... Ça m'apprendra, tiens!