HJ : POUF, AKHTS vient! ...Désolée, c'est long.^^"



Oh non, Sakaime... Un bon conseil, ne regrette pas cette solitude. Ne regrette pas non plus cet ennui qui est une chance dont peu de gens se doutent. Parce que la compagnie qui se préparait était pour le moins... Envahissante... Oh merde, le voilà qui arrive.

FUROOO DAAA~!

Figurez-vous un peu ça. Un pas de course qui fait trembler la terre. Un espèce de mastodonte tout nu qui bondissait vers le bain. L'homme obèse en question interrompit sa course pour s'appuyer sur ses deux jambes, et fit un saut de volontiers deux mètres de haut, qu'on n'aurait pas pu croire d'un gars aussi lourd que lui, en position du grand Jésus, puis on ramène les genoux contre soi en les tenant avec les bras, triple saut périlleux avant —un vrai, ce n'est même pas des blagues, et ça l'amusait à en juger par son rire bruyant de gamin—, et puis une bombe. Une vraie aussi. Le genre de gros plongeon qui fait se soulever des vagues, qui trempe tout le monde autour, le genre tsunami, un vrai raz-de-marée qui vint se déferler jusqu'aux pierres les mieux protégées de l'eau. Chotto, c'est pourtant dangereux de plonger dans un rotenburo! Ce n'est pas dans le genre très profond... Mais Calpis, qui s'était pourtant vraisemblablement bien viandé contre le fond du bassin, avait ressorti la tête de l'eau après un court instant et s'était ébroué en rigolant toujours, la tête tournée vers le ciel.

C'est chaud! C'est chaud! Elle est bonne! Aaahahahahahaaaa!

Hey! Un peu de calme! Tu veux réveiller toute l'école ou quoi?--"

Deuxième entrée, un peu moins fracassante, mais fracassante quand même. Après le mastodonte, venait un poteau électrique, aux alentours des deux mètres de haut, tout en jambes et en bras, qui avait déjà un peu plus de pudeur et de réserve que son camarade, parce qu'il ne courait pas, et qu'il avait une serviette. Le grand gars se tenait encore à l'entrée, et considérait son ami d'un air de franche réprimande. Ce que le grand enfant qu'était Calpis n'avait pas l'air de craindre plus que ça, puisqu'il continuait de sourire en se retournant, se mettant tout simplement à faire de grands signes des deux bras comme un gamin, ou même une gamine, offrant soit dit en passant la vue de son gros cul à la pauvre Sakaime qui devait se demander ce qu'il se passait.

Ramuneeeee! Viens, viens! Elle est bonne!

T'écoutes donc jamais rien de...

Silence. Le visage de Ramune se figea tandis que Calpis continuait ses signes surexcités. Il avait remarqué que le petit gros avait quelqu'un dans le dos... La longue face figée entama alors une décomposition progressive, et finalement, Ramune, qui avait fléchi les jambes dans un geste de réserve extrême, tendit un doigt tremblant devant lui, ce qui força Calpis à se calmer un peu.

Qu'est-ce qui se passe? On dirait que tu as vu un fantôme!

Derrière toi.

Quoi, derrière moi?

Mais-tu-ff-pu-mer-mais-mais-MAIS RETOURNE-TOI, BOKE! Il y a une demoiselle, derrière toi!

Eeeh...

Petite interjection tranquille, que Calpis fit en tournant doucement la tête, en prenant bien son temps. Mais c'était pourtant vrai. Du coup, le petit gros se réinstalla à genoux, et prit une position de franche gêne maladroite, en rigolant d'embarras, comme le benêt qu'il était.

Ah... Ah oui... Ahahah...

L'idiot... MAIS COUVRE-TOI!

Eh?

À ce moment-là, le regard de Calpis partit clairement vers le bas, pour constater dans un petit cri de souris qui contrastait avec sa grosse masse corporelle qu'il avait effectivement oublié un détail. Après tout, il croyait que Ramune et lui allaient se retrouver seuls, à une heure pareille, donc pas besoin de s'embarrasser... IL N'Y A PAS DE SOUS-ENTENDU--", Ramune et Calpis se connaissent tout simplement depuis très longtemps, et puis ce sont deux hommes, c'est moins gênant que quand il y a une femme à côté. Bon. Calpis eut enfin à se montrer pudique, planquant ce qu'il fallait avec ce qu'il pouvait trouver, en hâte.

Dé-Dé... Désolés!

Sakaime, qui avait fermé les yeux, les ouvrit d'un seul coup en entendant quelqu'un crier. Comme ça, elle n'était pas seule, à une heure aussi avancée de la nuit ? C'était vraiment surprenant... Bon, c'est vrai qu'il y avait des créatures nocturnes à Mahora, mais elles ne trainent pas au rotenburo la nuit... Bon, c'est sur que ça lui ferait de la compagnie, mais il avait l'air bruyant... Oui, "il", car Sakaime avait penser par la voix que c'était un "il", et relativement âgé par rapport à ce qu'on trouve à Mahora... Elle n'avait toujours pas ouvert les yeux mais ne bougeait pas non plus, jusqu'à ce qu'une vague déferlante s'écrase sur elle. Là, elle se sentit obligée de secouer la tête, et d'ouvrir les yeux pour voir qui pouvait bien faire tant de bruit. Tiens, ils étaient deux, ou plutôt un deuxième entrait dans les bains. Deux profils bien différent, un filiforme, un autre... moins. Et Sakaime, dans tout ça ? Bah, elle bronche pas, c'est des bains, c'est normal, et elle a déjà vu un "homme" complètement nu... Donc ça ne la choque pas, drôle de raisonnement. Bah, je suppose que quand on vit aussi longtemps qu'elle, on finit par être blasée... Ah, d'ailleurs, on s'excusait. Sakaime haussa les épaules et se rappuya sur son rocher.

"C'est pas grave, c'est un endroit publique, j'ai pas à me plaindre il appartient à tout le monde..."

Bon, en même temps, même si on faisait ça à la maison hanté qui lui sert de propriété, elle dirait rien non plus. C'est qu'elle voudrait bien s'en débarrasser, de cette maison, mais bon... Au faite, ces deux hommes étaient vraiment vieux pour des élèves, ce devaient être des profs... Faut espérer qu'ils la prendraient pas pour une élève, jeune comme elle fait ils pourraient la prendre pour une élève et essayer de lui faire une leçon... Ou c'est ce qu'elle pensait.

[Et moi c'est tout court, désolée...]

"Je vous le fait pas dire, je pense être aussi étonnée..."

Du vouvoiement... Ce n'est pas que la faucheuse ne soit pas polie, mais avec ses 2000 et quelques années, elle avait pris l'habitude de tutoyer les gens, c'était rare de trouver plus vieux qu'elle après tout. Mais elle devait apprendre, à vivre entourée d'humain. Même si au fond, elle avait toujours ce petit côté sadique, elle avait quand même l'air plus... "humaine". Peut-être que sa nature originelle reprenait le dessus... Ou pas, elle voulait juste sauver les apparences, si ça se trouve. En tout cas, le duo auquel elle était confronté lui arracha un sourire, à peine visible sur sa peau légèrement colorée par la chaleur, chose rare. C'est qu'ils lui faisait penser à Shiia, et plus précisément Shiia et elle-même. Un peu comparable, c'est vrai, faut juste changer la taille, on a toujours la naïve/idiote et l'autre qui peut paraitre vexante mais qui l'aime bien. Surement pour ça qu'elle n'avait pas réagit plus que ça quand le grand avait "insulté" l'autre, parce qu'elle faisait pareil avec Shiia sans penser à mal.

"J'ai une bonne amie qui est comme ça, je suis habituée... Puis, c'est parce qu'il est comme ça que vous l'aimez bien, non ? Sinon, vous êtes un bel hypocrite, et je pense que je m'y connais..."

Oui, Saime était hypocrite, comme tous les magiciens et créatures étranges de Mahora. Elle mentait carrément sur elle-même, sur son âge, ses origine... Bref, de l'hypocrisie, sous un certain angle...

Puis elle chuchota "Je suis venue parce que je m'ennuyais..."

Pauvre petite insomniaque, un peu jalouse que le grand se dise fatiguée. Elle aurait bien voulu dormir, elle, mais ça semblait impossible, ça ne faisait plus parti de ses "capacités"... Mais se présenter, ça l'était. Et c'était quelque chose à faire, d'après Shiia. Remontant ses longs cheveux blancs pour les sortir de l'eau, elle dit tout simplement.

"Sakaime... Je m'appelle Sakaime."

[Presque deux mois de retard =___= Désolée T-T]

Mmh... Vous avez raison, oui. Il n'y a rien de plus vrai après tout...

Ça, c'était pour la remarque de Sakaime sur l'hypocrisie face aux gens et notamment aux gens que l'on aime. Oui, après tout, on le sait que Ramune aime Calpis aussi pour son côté stupide. C'était justement ce qui lui faisait se persuader si souvent que ce gars-là avait besoin de lui... Après tout, oui, Sakaime avait raison... Ramune avait beau avoir du mal à être honnête avec lui-même parfois, il le savait bien. Ensuite Sakaime avait lâché une remarque un peu moins audible, que la grande asperge n'avait pas vraiment entendue, mais que Calpis avait perçue en revanche, et qu'il accueillait avec un air un peu intrigué, bien que très discret. Elle s'ennuyait? Ah, c'est pas cool... C'est désagréable l'ennui... Et les personnes encore enclines à s'ennuyer lorsqu'elles ont passé le cap d'un certain âge doivent parfois avoir une vie bien triste, enviable pour certains, mais triste dans le fond, 'faut pas se leurrer. Et puis finalement, la demoiselle s'était présentée sous le couvert d'un simple nom. Sakaime. Ça c'était un nom assez peu commun... Enfin, les leurs aussi. A-t-on idée de s'appeler avec des prénoms qui n'existent pas et des noms de bouteilles... Ceci dit peu importe, il faut répondre à des présentations par ses propres présentations, ce que Ramune s'empressa de faire avec un geste de politesse.

Heureux de vous connaître... Moi, je m'appelle Ramune Enko.

(Il avait fait la liaison entre les deux "E", celui de son nom et celui de son prénom, comme à chaque fois. Quel nom étrange. Calpis, immédiatement, avait levé un bras derrière pour montrer qu'il était là et que c'était à présent à son tour.)

Et moi, Calpis Debouko! On est professeurs de langues ici... Lui, il enseigne l'Anglais, et moi le Français.

À l'origine les motifs de notre venue étaient autres, cependant... Ici, c'est vraiment un endroit à part. Le genre de coin dans lequel ça plaît de se fixer.

(Étirement des deux longs bras en arrière. Sourire de Calpis qui frottait toujours le dos de Ramune.)

C'est bien vrai! Et pourtant, on en a vu des endroits, dans notre vie.

Et vous, Sakaime-kun... Vous étudiez ici?

Évidemment loin de se douter de l'âge réel de Sakaime, Ramune avait jugé d'après son apparence et l'âge plausible qu'il lui donnait. D'ailleurs cette déduction était d'autant plus cavalière qu'il s'adressait déjà à elle avec un "-kun"... Mais ne faisons donc pas trop attention à cela.


HJ : Iie, pas de problème, Miman!^^

Des présentation... C'est fou ce qu'avant, Sakaime aurait trouvé ça futile, mais peut-être plus maintenant qu'elle passe la plupart de son temps avec les gens de Mahora... Donc, elle avait face à elle deux professeurs de langue. Les langues... C'était quelque chose de bizarre chez elle, qui parlais par automatisme la langue qu'on lui parlais... Mais elle ne s'en rend même pas compte elle même... Donc elle ne comprenais pas du tout le concept de prof de langue, on peut le dire. Mais elle savais qu'en en parlant, c'était presque leur dire qu'elle n'était pas normale.

"C'est vrai qu'on s'attache un peu trop vite à cet endroit... Et peut-être un peu aux gens aussi..."

N'en disons pas plus, Sakaime aimait Mahora. C'était le seul endroit où elle avait envie de rentrer. Elle avait pourtant une sœur, mais elle préférait Mahora.

*Etudier ?*

Ça non plus, elle ne comprenais pas. Mais je pense qu'il ne faut pas lui en vouloir, elle n'a jamais été à l'école ni quoi que ce soit qui y ressemble. On peut dire qu'elle est vraiment ignorante, que tout ce qu'elle sais on l'a "injecté" dans son cerveau. Donc non, encore un concept qu'elle ne comprenait pas. Très ignorante, pour une fille d'environ 2000 ans. Mais au moins, elle ne relevait pas le -kun attaché à son prénom. A la base, il pensait à bien, non ? Alors elle devait se contrôler... Non ?

"Non, en faite je reste là parce que la personne que j'apprécie le plus travaille ici... Je suis pas étudiante, en faite, j'en ai pas l'air mais j'ai plus l'âge..."