« Alors, tu y es enfin arrivé ?

-Non, pardon...mon oncle. Je n’y parviens pas.

-Vraiment, on se demande ce qu’on fera de toi. Descendant direct des Hiraga, et incapable de maîtriser un sort de base. Qu’est-ce que tu vas devenir, je me le demande. Si tu veux mon avis, tu ne seras jamais au niveau de tes ancêtres, et encore moins à celui de tes parents.

-Oui....mon oncle, murmura l’enfant alors que sa voix se brisait et que de nouvelles larmes roulaient le long de ses joues, qu’il tentait de camoufler en baissant la tête. »



Le garçon prit rapidement congé de son oncle, pour se diriger vers sa chambre. Arrivé à destination, il ne tarda pas à éclater en sanglots ; maudissant son incapacité, et pleurant tout son désarroi, et toute sa peine. Cette scène se répétait chaque jour depuis longtemps maintenant. Toujours le même échec, toujours le même discours, toujours la même fin ; chaque journée ressemblait à la précédente, et annonçait la suivante. Que faire pour échapper à ce cycle sans fin, qui l’enchaînait à l’échec et à la honte ? La seule réponse lui paraissait désormais hors d’atteinte : il fallait qu’il parvienne à maîtriser au moins cette magie de base. Mais tout semblait s’y opposer... Pourquoi n’y arrivait-il pas ? C’est la tête pleine de question qu’il alla peu à peu se nicher dans les bras de Morphée, meilleur guérisseur de tous les maux et de toutes les inquiétudes.

...

Cette fois-ci, il était resté dans sa chambre, à regarder la pluie couler le long de sa fenêtre. A vrai dire, la pluie était la raison pour laquelle il n’était pas sorti : il y voyait un prétexte pour rester enfermé et ne voir personne. Toutefois, inlassablement il récitait la formule : « Practe bigi nar ! Ardescat ! » jusqu’à ce qu’il y ait un résultat. Ou tout du moins, c’est ce qu’il aurait voulu. Car l’extrémité de la baguette était désespérément vide. Pris d’un des accès d’impuissance qui le secouait parfois, il se jeta sur son lit, et s’enfouit la tête dans son oreiller, comme s’il voulait s’étouffer. Mais il dut bien rapidement se rendre à l’évidence qu’il tenait à la vie, malgré tout. Reprenant une bouffée d’air, il roula sur le côté de son lit, plutôt calmé, mais toujours aussi attristé. Fermant les yeux, il se berça lui-même, se balançant de droite à gauche. Et cette méthode commençait à faire effet, lorsque son dos heurta soudain quelque chose de dur, alors que tout de suite après, un autre élément dur venait tomber sur son visage, incessamment suivi par de nombreux autres. Se couvrant le visage de ses mains, les yeux crispés dans une expression de peur, il prit peu à peu conscience du ridicule de la situation, et rouvrit les yeux. Regardant autour de soi, il reconstitua la scène : il avait tout simplement heurté la bibliothèque qui trônait à côté de son lit, et avait fait tomber certains livres. Commençant à ranger les ouvrages tout se frottant la tempe pour évacuer la douleur, il constata qu’un des livres s’était ouvert à une page bien précise...

Chapitre IV : Hérédité de la magie

1) Transmission à la descendance et cas particuliers



Dans la plupart des cas, si un des parents est en possession de pouvoirs, et est spécialisé dans un élément, on constate de grandes chances pour que cette spécialisation se perpétue à la descendance. Ainsi, de récentes études ont montré qu’un gène situé sur la paire 23 des chromosomes, aussi nommé chromosomes sexuels (qui détermineront le sexe de l’individu) est à l’origine de cette transmission. Ce gène se trouvant aussi bien sur le chromosome X que sur le chromosome Y, et en sachant que neuf des dix allèles de ce gène sont dominants (l’allège MagCr, à l’origine de la magie du cristal étant récessif et nécessite donc deux expressions du même gène, ainsi que d’autres caractéristiques spéciales, sur lesquelles nous reviendront tout à l’heure, pour s’exprimer) ceci peut aussi expliquer la présence d’individu possédant une double spécialisation : un allèle du père, et un autre de la mère (différent, bien entendu). Toutefois, dans des cas extrêmement rares (on dénombre un cas sur six millions), il arrive qu’un gamète, femelle ou mâle, hérite d’un chromosome 23 légèrement modifié. La plupart des mutations de ce chromosome sont létales, mais celles qui nous intéressent sont tout autres. Si la mutation affecte le gène responsable de la magie, longue de 2367 nucléotides, on recense deux cas possibles :

1) cas le plus « fréquent ». La mutation affectant le gène rend l’individu incapable d’exercer la magie.

2) cas théorique, aucun cas recensé à ce jour. La mutation affectant le gène modifie la spécialisation de l’individu. Toutefois, cette mutation n’est que théorique, car elle devrait affecter plusieurs paires plus ou moins éloignées ; les chances sont donc moins que minimes. De plus, les simulations montreraient que cette modification rendrait l’individu totalement inapte à utiliser un autre type de magie, même au plus bas niveau.

Précisons que, si les nouvelles technologies ont permis ces découvertes, elles ne sont qu’à l’état d’hypothèses, avant d’être vérifiées par la communauté scientifico-magique internationale.



2) Le cas du cristal



La magie du crist...



Le jeune garçon referma brutalement le livre. Il n’avait pas tout compris, mais avait retenu une chose importante : on pouvait être incapable d’utiliser la magie, malgré son ascendance. Et malgré le fait qu’il y trouvait une explication logique à ses échecs, il ne pouvait s’empêcher de pleurer. Il restait l’autre hypothèse, mais bien trop impossible pour y croire. Au moins, maintenant, il en était sûr, il était condamné. Mais, malgré tout ce qu’il se disait, une lueur d’espoir persistait au fond de son cœur, grâce au deuxième cas.

...

Trois heures du matin sonnaient au clocher, même si personne ne semblait là pour l’entendre. Où plutôt, personne n’y semblait y prêter une réelle attention, car quelqu’un était bien présent parmi les ténèbres. Un jeune adolescent, entre treize et quatorze ans, agitait dans le vide une baguette ridicule pour son âge. Sur son visage, une expression d’attente, puis enfin, une parole.



« Practe bigi nar ! Glacia ! »



Il semblait pointer une flaque, résidu momentané d’une averse récente, et avait l’air d’espérer quelque chose. Mais rien ne se produisit, et il poussa un soupir de dépit. Ces soupirs, il ne les comptait plus. Trois mois désormais qu’il s’absentait en douce de sa chambre, pour venir ici, au pied du clocher, tenter en vain de voir si le livre avait raison, s’il pouvait ou non être magicien. Et se lever à une heure et demie tous les matins pendant trois mois, ça pesait lourd sur un moral aussi changeant que le sien. Mais bon, aujourd’hui était le début du quatrième mois d’entraînement, et il était passé à un nouvel élément. Après le vent, l’eau et la terre, il passait aux éléments secondaires, et avait choisi de commencer par la glace. Il avait bien évidemment éliminé le feu qu’il avait passé des années à tenter de maîtriser, en vain. Cependant, il ne savait pas s’il avait encore à espérer. Après tout « aucun cas recensé »... Etait-il en droit d’attendre quelque chose du destin ? Une seul réponse : qui vivra verra. Certes, parfois il se sentait découragé, mais cette lueur d’espoir était la bouée qui le maintenant en vie, sur cet océan déchaîné qu’était sa vie. Une bouée qu’il n’était pas prêt de lâcher, dut-il y laisser sa santé. Rassemblant toutes ses forces, il ferma les yeux, tentant de visualiser les forces magiques qui devraient circuler en lui. Puis, en un souffle, d’une voix faible, mais ferme, il prononça de nouveau la formule.



« Practe bigi nar ! Glacia ! »



Après l’avoir récité, il n’osa pas rouvrir les yeux. S’il n’y avait aucun résultat, il abandonnait pour aujourd’hui, il était exténué. Il y avait donc de grandes chances qu’il rentre dès maintenant. Mais, au moment de prononcer la formule, il avait ressenti un frisson inconnu, comme s’il était entré en contact avec une entité différente de tout ce qu’il avait connu jusque là. Aurait-il réussi, ou était-ce un simple effet placebo, du fait du grand espoir qui l’habitait ? Il était parfaitement conscience de ne pas avoir le courage de vérifier par lui-même, mais alors que faire ? Finalement, il opta pour un choix qui aurait pu passer pour de la lâcheté (et qui en fait s’en rapprochait) : il savait que la flaque d’eau qu’il tentait de transformer en glace à deux pas de lui. Il allait simplement marcher dans cette direction. S’il avait réussi, il glisserait, alors qu’il sentirait l’eau le mouiller s’il avait encore échoué. D’un pas chancelant et hésitant, il se rapprocha de son objectif, puis prit à nouveau une grande inspiration, pour franchir le dernier pas qui le séparait de la vérité. Puis enfin, son pied atteint l’emplacement de la flaque. Les fractions de secondes que nécessitait l’arrivée d’un message nerveux lui semblèrent des siècles, et il retenait désormais son souffle, conservant l’oxygène comme il se raccrochait à l’espoir. Mais, soudain, il sentit quelque chose de froid dans sa chaussure. Le jeune garçon mis plusieurs instants à comprendre : c’était de l’eau qui était rentré dans sa chaussure. Il avait échoué, une fois de plus. De rage, et toujours les yeux fermés, il frappa violemment du plat de sa main l’endroit où il aurait tout donné pour que de la glace fût présente, ce qui ne fit rien d’autre que de l’éclabousser encore plus. Tournant le dos à son terrain d’entraînement, il ouvrit enfin les yeux et se mit à courir, retenant avec peine les sanglots qui enchaînaient sa gorge. Mais à peine avait-il fait quelques pas que, après un mouvement ample de son bras, un liquide, ou tout du moins une goutte entra en contact avec sa joue. L’essuyant rapidement du dos de la main, il s’apprêta à reprendre sa course, lorsque il fut alarmé par l’étrange coloration dudit dos de sa main gauche. Une bande rouge sang, courte mais facile à voir, la striait. De nouveau, il s’essuya le visage, mais de la paume cette fois-ci : rien. Sceptique, il regarda alors sa main droite, et n’en revint pas. Au beau milieu de sa paume, un léger éclat, semblable à du verre, avait entaillé assez profondément sa paume droite. Logiquement, alors qu’il courrait, c’était une goutte de sang qui avait atterri sur sa joue, d’où la trace rouge. Mais d’où venait cet éclat ? S’arrêtant pour penser, il raisonna. C’était avec cette main qu’il s’était « vengé » de la flaque ; se pouvait-il que l’éclat vienne de là ? Revenant sur ses pas, il jeta un nouveau coup d’œil à la flaque où, à sa grande stupeur, plusieurs autres cristaux semblables flottaient tranquillement. Prenant prudemment un autre éclat dans le creux de sa main, quelle ne fut pas sa surprise de voir qu’il se mit à fondre. Stupéfait, il mit longtemps à assimiler la simple idée que ce cristal, c’était de la glace. Il avait réussi à utiliser la magie...

...

Voilà maintenant six mois qu’il avait découvert qu’il n’était pas un cas désespéré. Et rien que ce fait lui donnait la force de résister aux brimades des membres de toute sa famille sans broncher ; ce qui les poussa à force à se lasser. Depuis ces six derniers mois, tout semblait mieux aller, mais était-ce parce qu’il était tout simplement ravi ? De soir au matin, un sourire ne départissait plus son visage, alors que la nuit, il semblait attendre impatiemment l’heure de commencer son entraînement solitaire. Comble, même après les plus durs entraînements qu’il s’infligeait, il ne rechignait plus à se lever le matin, même si les cernes sur son visage montraient la fatigue tout de même accumulée par son corps. En six mois, il avait parfaitement maîtrisé les sorts de base liés à la glace ainsi que sa première véritable magie d’attaque : la classique flèche de glace. Et s’il n’arrivait pas encore à en invoquer plus de neuf, le simple fait de se rappeler que, six mois avant, il ne pouvait pas du tout utiliser de magie faisait passer tous ses progrès pour un exploit. De même ; la journée, exempté des exercices de magie assurés par son oncle, surtout, il flânait dans la ville, et surtout dans la bibliothèque, sans cesse à la recherche de nouveaux sorts. Un rêve l’habitait désormais : il voulait créer son propre sort. Pas forcément puissant ou destructeur, ou n’importe quoi d’autre, mais un qui lui soit propre. Que personne n’avait jamais vu. Et c’était surtout pour ça qu’il feuilletait un maximum de livres : il s’en voudrait s’il commettait un « plagiat » involontaire. Mais il était loin du compte, et ne possédait pas encore les connaissances nécessaires.

Les journées passaient ainsi, entre sa recherche personnelle et ses entraînements nocturnes, et il parvint à cacher ceci à tout son entourage, tour de force qui mérite le respect. Car il n’était pas dupe : si un Hiraga, famille dont les racines remonterait aux Haika, soi-disant, était pris à maîtriser l’élément presque opposé, à savoir la glace, cela jetterai un déshonneur, que le jeune adolescent trouvait plus que fantoche. Mais pour éviter toute complication, il continua ainsi, et progressa à son rythme. Peu à peu, il parvint à invoquer plus de vingt flèches glacées, et maîtrisa, en plus des barrières magiques, un sort défensif plutôt utile, car très résistant aux attaques physiques aussi bien que magiques. Puis, le soir de ses quinze ans, il décida de se libérer de la dernière contrainte qui le reliait à une enfance qu’il souhaitait oublier : sa phrase-clé. Cela faisait maintenant plus d’un an et demi qu’il s’entraînait, plus toutes les études théoriques (plus ou moins dix ans) qu’il avait accompli, et pensait avoir dépassé le stade d’ « apprenti magicien ». Oui, il pouvait désormais lever la tête, car il était un magicien. Certes, son apprentissage s’était fait au jour le jour, mais la vie n’est-elle pas la meilleure école ? Certes, il était un Hiraga, mais il maîtrisait la glace ; et désormais, la seule chose qui l’empêcherait de devenir magister magi, c’était la tutelle de son oncle. Et il allait s’en occuper dans un futur très proche.

...

Aujourd’hui était un jour extrêmement important de sa vie. Un jour à marquer d’une pierre blanche, si toutefois il se terminait comme souhaité. Car aujourd’hui, le jeune homme allait, ou en tout cas voulait, se libérer de cet endroit où il a toujours vécu, sa maison comme il devrait l’appeler. Mais peut-on appeler maison un endroit où chaque endroit est chargé d’un souvenir douloureux ? Pour avancer, il devait tourner la page. Et pour tourner la page, il fallait qu’il aille voir son oncle. Aujourd’hui, maintenant, tout de suite ! Il prit une grande inspiration, plongea une main dans sa poche, pour vérifier que sa baguette de débutant y était, puis il referma la porte de sa chambre. D’un pas machinal, il se dirigea vers celle de son oncle, alors qu’il ne parvenait pas à clarifier ses pensées. A un certain sentiment de peur était mêlé l’excitation d’enfin se rebeller, ainsi qu’un doute. Avait-il raison de faire ceci ? Mais, après tout, il ne saurait jamais s’il ne le tentait pas. Ainsi, c’est d’un pas déterminé qu’il arriva face au bureau de son oncle, et ne frappa même pas à la porte avant d’entrer. Ce dernier était penché sur de nombreux papiers, et semblait les remplir. Levant la tête, il fut surpris de voir son neveu se présenter devant lui. Mais le discours qu’il lui tint l’étonna encore plus.



« Mon oncle, si je viens vous voir aujourd’hui, c’est pour vous annoncer que je quitte cet endroit, et le plus rapidement possible. Je n’ai plus rien à y faire, et c’est une décision mûrement réfléchie et méditée. Je ne vous en informe que par courtoisie.

-..... Je dois t’avouer que je te trouve bien téméraire. En ceci, tu es bien changé d’il y a encore deux ans. A cette époque, tu n’aurais osé venir ici, et surtout pour m’annoncer ça.

-Espérez-vous rallumer en moi un mauvais souvenir. En ce cas, vous m’en voyez navré, mais c’est voué à l’échec.

-Ha, tu vois. Il y a deux ans, tu aurais pleuré. Cependant, ne dévions pas. Tu penses vraiment que je te donnerai mon accord aussi facilement ? Ma réponse est la suivante : tu ne bougeras pas d’ici.

-Très bien. Je m’attendais à une situation pareille. J’aurais préféré l’éviter mais je n’ai guère d’autres choix. Mon oncle, je vous défie en combat singulier. Si je gagne, je quitterai cet endroit sur-le-champ, si je perds, je me plierai à votre désir. Qu’en pensez-vous ?

-Serais-tu devenu suicidaire ? Que veux-tu faire face à moi, sans pouvoirs ? Tu n’as pas l’ombre d’une chance. Mais je vois à ton regard que je ne te ferais pas changer d’avis. J’accepte tes conditions. Rend toi dans une demi-heure au terrain d’entraînement en plein air, je t’y retrouverai. Toutefois, je dois dire que je suis plutôt impressionné. Tu as osé me défier....tu as vraiment changé... »



Il n’eut jamais de réponse car son neveu était déjà sorti, et se dirigea immédiatement vers le lieu de rendez-vous, avant que sa détermination ne flanche. Car, y a-t-il besoin de le préciser, il était simplement mort de peur à l’idée d’affronter son oncle. Il connaissait sa puissance, et ne pouvait lui comparer la sienne. Pourtant, à l’heure du rendez-vous, il se tenait droit, tentent de camoufler sa peur sous une apparente tranquillité. Son oncle arriva à l’heure, seul et en tenue de combat ; alors que lui-même était habillé normalement. Il était évident qu’il ne prenait pas cette confrontation au sérieux, et en toute logique, il n’aurait pas eu tort. Après un échange de banalités plates, ils se mirent tous deux en position de combat. L’heure de vérité avait sonné.

...

Le combat avait à peine commencé depuis deux minutes que le jeune homme était malmené. Il n’avait pas eu le temps de sortir sa baguette que son oncle avait déjà fait apparaître des boules de feu, de petites tailles, mais en bien trop grand nombre. Peinant à les esquiver, elles étaient envoyées en flot ininterrompu, certaines le touchaient et lui infligeait des souffrances qu’il n’avait jamais connu. Il fallait qu’il trouve une faille car, avec ses pouvoirs, il pourrait opposer une résistance, mais sans, il n’avait aucune chance. Mais il n’avait même pas le temps de récupérer sa baguette du fait des attaques de son adversaire. Un seul choix possible : s’arrêter d’esquiver, encaisser, et répliquer. Faisant un saut de côté pour esquiver une dernière boule, il lança un regard provocateur à son oncle, puis stoppa tout mouvement. Une demi-douzaine de boules de feu vinrent s’écraser sur son corps, mais sans lui arracher un cri cette fois-ci. Toutefois, il tomba à genoux, fumant. Voyant cela, son oncle, inquiet, interrompit son attaque et s’approche de son neveu, lui tendant la main et lui conseillant d’abandonner. Sa garde baissé, il n’eut le temps de réagir face à ce qui suivit. A genoux, face à lui, le jeune homme brandissait sa baguette, l'ai conquérent malgré ses nombreuses blessures



« Ab claritudine gelido esto flictus! ( phrase clé: Sois terassé par l'éclat glacé, référence à la situation dans laquelle il avait découvert sa magie latente) Undeviginti spiritus glaciales ! Coeuntes inimicum concidant ! Sagita magica ! Seris glacialis ! » (19ème esprit des glaces ! Unis-toi à nous et frappe nos ennemis ! Flèches magiques de glace !)



Décochées par le jeune homme à bout portant, les flèches magiques atteignirent son oncle de plein fouet, le faisant reculer de plusieurs mètres. Mais plus que le sort, c’était l’utilisation de la magie en lui-même qui l’avait frappé. Comment était-ce possible ? Et même si ça l’était, la magie de la glace ? Il n’y comprenait plus rien, alors qu’il regardait son neveu se relever avec difficulté, son ancienne baguette entre les mains. Son regard était d’acier, et on y lisait qu’il allait tout donner dans ce combat, comme si sa vie en dépendait. Et pourtant, le chef de famille ne pouvait se rendre à l’évidence. Il ne pouvait accepter que son neveu utilise la magie. Il ne savait s’il fallait s’en réjouir ou non, et ne se posait même pas la question à l’instant. Un seul mot restait présent dans son esprit : COMMENT ? C’était machinalement qu’il contrait ou esquivait les attaques maladroites de son neveu, désormais. Puis, soudain, lui attrapa le bras, pour l’immobiliser. Il était venu le moment de clarifier la situation.



« Comment se fait-il que tu puisses utiliser la magie ? Parle ! As-tu pactisé avec un démon ? Dis moi ce que tu as fait !

-Oh non, ce n’est pas un pacte, c’est bien plus compliqué... Je suis ce qu’on pourrait appeler une erreur génétique. Intéressant, non ? Il semblerait que je suis la preuve vivante d’une théorie scientifique en cours de validation. Alors qu’en dis-tu ?

-Dis m’en plus ! Que t’est-il arrivé ?

-Pas grand-chose, à vrai dire. Juste une mutation du code génétique de mes parents. Pas de chance, ça a pile touché là où il fallait pas. Ca m’a rendu incapable d’utiliser n’importe quelle forme de magie, sauf la glace. Mais ça, je l’ai découvert il y a peu. Si on résume, on s’est moqué de moi toute ma vie, on m’a traité d’incapable, alors qu’en fait je pouvais être comme tout le monde ici. Tu comprends, une petite mutation m’a POURRI LA VIE ! Tu peux comprendre que j’ai envie de partir d’ici. Je veux recommencer à zéro, dans un endroit où ne pas utiliser de magie est normal. Je veux vivre une vie banale, dans un lycée banal, avoir des amis, décrocher un diplôme. Et c’est tout. Evidemment, je sais que c’est un rêve. Du fait de ces pouvoirs, ma vie ne sera jamais banale, pas la peine de me le rappeler. Mais je veux au moins faire disparaître de mon esprit cet endroit... C’est tout... »

...

Tout s’était enchaîné bien trop vite pour qu’il puisse suivre les événements. A priori, son oncle avait été touché par son discours, et avait finalement accordé son souhait. Dans un mois, il partait pour l’école de Mahora, immense campus situé à Kantô. Toutes les paperasses administratives ayant été gérées directement par son oncle, il n’avait lui-même rien à faire. Mais il ne croyait pas à sa chance. Finalement, son oncle n’était pas le tyran qu’il s’était imaginé, et était même plutôt compréhensif. Certes, il avait fallu pousser la situation à son extrême, mais il avait obtenu ce qu’il voulait, et en était plus qu’heureux. Il s’apprêtait à s’allonger, pour goûter tranquillement la félicité dans laquelle il baignait, quand des coups à sa porte le ramenèrent à la réalité. Allant ouvrir il constat avec étonnement que c’était son oncle qui se tenait derrière la porte. Ils ne s’étaient presque pas reparlés depuis le « duel ». A peine fut-il rentré dans la chambre qu’il prit la parole.



« Alors, tu es prêt à partir ? Ton départ est pour dans un mois, c’est ça ?

-29 jours, pour être précis.

-Tu as l’air vraiment pressé de partir.... J’ai compris à quel point cet endroit te faisait du mal, alors je ne tenterais pas de te retenir. Mais laisse-moi te faire un présent. En disant ceci, il sortit de sa poche une baguette magnifiquement taillée, sertie d’un saphir en son milieu. Prends-la, cette baguette appartenait à un des ennemis les plus valeureux que j’ai eu à combattre, et il maîtrisait la glace sans pareil. Tu dois te débarrasser de cette baguette de débutant. J’espère que sa force passera en toi. Par contre, je dois aussi te révéler quelque chose. C’est par cette baguette que tes parents sont morts. A toi de choisir si tu la veux ou pas. Annonce-moi ta réponse la veille de ton départ. »



Sur ces mots, il laissa son neveu sonné par la brutalité de cette annonce. Ses parents, ils ne les avaient jamais vus, seulement entendu parler. On lui avait dit que sa mère était un grand magister, passée maître dans la magie du feu et du vent ; alors que son père était un minister d’une puissance incroyable. Les récits qu’on lui avait dépeints durant son enfance le représentaient armé d’une hache et, malgré le poids de son arme, doté d’une agilité surprenante. Personne ne savait pourquoi ils avaient été tués, ni par qui ; ou tout du moins, on le pensait. Car à priori son oncle en savait bien plus, même s’il était clair qu’il n’était pas prêt à révéler le moindre détail. Secouant la tête pour retrouver contenance, le jeune homme tenta d’oublier ce point, et fit tous les efforts pour se concentrer sur ce présent. Une baguette, certes, mais teintée du sang de ses parents. Que faire ?

...

« Bonjour mesdames, messieurs. Ici le conducteur qui vous parle. Nous allons bientôt atteindre le terminus. Vous êtes priés de vérifier que vous n’oubliez pas vos bagages ainsi que... »



Il se réveilla soudainement, surpris par l’annonce faite à l’instant. Il avait du s’assoupir un moment, si le Shinkansen allait atteindre son terminus, et ferait mieux de commencer à se préparer. Mais quand même, ce rêve, on aurait dit un résumé des faits importants de ces dernières années, comme un concentré de souvenirs. Enfin bon, temps d’y aller, il avait encore pas de chemin à faire pour atteindre l’école de Mahora. Et à partir de là, on verrait bien ce qui se passera. Il jeta un coup d’œil en biais à sa poche intérieure, plutôt camouflée, dans laquelle il pouvait sentir le manche de la baguette nouvellement obtenue, cadeau de son oncle. Et il était décidé à la laver du sang qui la tâchait. Lui aussi, il sera un grand magister, comme sa mère. Oui, un jour, le nom d’Andro Hiraga sera connu dans le monde entier...[/b]
[/b]
- HJ (Hors Jeu) -

Comment avez-vous connu le forum ?[/center][/b]: J'ai découvert Negima il y a peu, et j'ai naturellement eu envie de voir les différents formus rps. Après, Google est mon ami.


Ca y est: fini ^^

Désolé du double post, mais vous croyez que je dois me vexer du fait qu'en presque deux jours, il n'y a aucun message, ne serait-ce que de bienvenue, ou c'est juste un oubli involontaire de la part de tout le monde?

AAAAKU!^^" Vraiment désolée, je suppose bien que c'est un oubli général...^^" Dans mon cas en tout cas c'était de l'oubli, effectivement, j'avais pas vu que c'était terminé... Vraiment désolée!^^""""

J'aime beaucoup cette histoire.^^ En particulier le passage de "révélation" où il réussit à changer l'eau en glace... Et par moments, vu la façon dont tu décris Andro, j'ai l'impression de le comprendre un peu parfois. En particulier pour ce qui est de l'originalité d'un sort propre, tout ça...

...Assez de blabla, c'est un peu tard mais je valide ton présento, bien sûr. Andro-san sera en 3B.

Ok, merci. Aucun problème pour l'oubli, mais je tenais juste à me faire entendre ^^
Et merci pour ces commentaires ^^

Je te l'accorde. Mais, d'où l'intérêt de mon double post ^^

Bonsoir à tous et à toutes. Voilà, ça va faire très très longtemps que je me suis inscrit, mais des circonstances plutôt malencontreuses m'ont empêché de faire le moindre rp ici, et de perdre l'envie de rp tout court, par ailleurs. Mais voilà, l'envie m'est revenue, et j'ai redécouvert Negima y'a quelques jours. Et puis, je me suis souvenu que je m'étais inscrit sur ce forum, autrefois.
Et me voilà. Pour faire bref, j'aimerais reprendre (ou plutôt, commencer >.<) le rp ici. Et comme je sais pas exactement quoi faire pour ça, je me suis dit que la meilleure solution était de poster ici, sur ma présentation ^^'

Salut!^^ Contente de te revoir par ici, et contente d'apprendre que tu veux reprendre le RP. Y a pas de souci pour nous, tout est ouvert, puisque tu as une présentation tu n'as qu'à poster là où tu veux et recommencer à jouer.
Si tu n'as pas d'idée précise de RP, je signale tout de même que Liu Shao, un nouveau de la semaine dernière, a posté un premier RP ici et n'a toujours pas eu de réponse.^^" En un sens ce serait l'occasion de lui fournir un partenaire pour ce RP et du même coup de t'en fournir un toi-même, mais bien entendu ce n'est qu'une suggestion. XD Tu fais ce que tu veux.

Contente de te revoir par ici en tout cas.^^

PS : Et comme je suis mauvaise et que j'y pensais même plus... J'espère que les "circonstances" dont tu parles n'ont pas été trop fâcheuses tout de même.^^"

Non, rien de grave, t'inquiète pas ^^
Et c'est parfait, je vais envoyer un MP à Liu Shao, alors. Merci!