Le cours n’avait pas encore commencé. Oui, un cours. Faudrait voir à ne pas oublier que c’est une école ici. Donc régulièrement, les élèves doivent s’enfermer dans des salles de classe plusieurs heures durant. Ça occupe cette marmaille irresponsable, ingrate et incontrôlable, donne une raison aux parents de passer leurs nerfs sur les enfants qui ramènent de sales notes, et justifie le salaire des profs. Encore que le salaire, ce n’est pas ce qui pose problème au seul homme présent dans la pièce.

Les yeux rouges sang dirigés vers le plafond, le regard vide, la bouche entrouverte, sa chevelure d’un blanc parfait tombant avec négligence vers l’arrière de son crâne, Darek attendait ses élèves, allongé sur le bureau. L’immobilité était tellement parfaite que l’on aurait presque pu le croire mort. Cependant, le fait qu’il ai replié une jambe pour avoir un pied sur le coin de la table, tandis qu’il laissait balancer l’autre dans le vide, laissait supposer qu’il y avait encore un peu de vie dans ce corps d’un mètre 90.

Alors qu’est-ce que le Régnant des enfers pouvait bien foutre là ? Honnêtement, il commençait à sérieusement se le demander. Devenir prof l’avait pris plus ou moins sur un coup de tête. Bien sûr, il avait ses raisons, de bonnes raisons même, n’allez pas croire qu’il puisse être aussi random que ça. Comme ça, il pouvait rôder à Mahora sans que cela ne paraisse trop louche, garder un œil sur certaines personnes et, pourquoi pas, endoctriner certains élèves pour en faire ses pions. Inutile de préciser que ces choses là ne figurent pas dans sa lettre de motivation je suppose.

Par contre, ça avait l’inconvénient de l’obliger à fréquenter cette saleté d’infirmière bien trop régulièrement à son goût.

Oh, et pour ce qui sont des vêtements de monsieur je-fais-le-mort-en-attendant-que-ces-larves-se-ramènent, chaussures en cuir, pantalon noir, chemise blanche avec long manteau sombre qui lui descendait jusqu’aux mollets par-dessus. Je pense qu’il est également évident que tous ses traits démoniaques ont été soigneusement effacés afin de le faire ressembler à un humain.

HJ : DDF ne réagira pas tant que le cours n'aura pas commencé, ce qui arrivera lorsqu'on aura quelques élèves présents dans la salle~

Sprint, sprint, sprint. C'est ce que faisait cette imbécile de demie-elfe, qui a oublié de mettre son réveil allumé, puisque elle n'a jamais eu à devoir se lever à une heure précise dans sa vie. C'était l'une des choses que Arche détestait en ce qui concerne les cours, et qu'elle détesterait pour toujours. Habillée de son uniforme rouge et blanc, tenant son cartable dans la main gauche, celle-ci arrivait non loin de la classe, et ayant le panneau marqué "3-B" dans sa ligne de mire.

"Je... suis... en... RETARD !!!"

Dès qu'elle fut dans la possibilité de tenir la poignée, celle-ci ouvrit brusquement la porte arrière de la classe, qui pourrait même réveiller les morts.

"Veuillez excuser mon retard !... Eh ?"

Lorsque elle aperçut que la classe était vide, la magicienne s'écroula devant la porte... Celle-ci était plutôt choquée : Croire être en retard alors qu'elle est plutôt en avance comparé aux autres... C'est vraiment déconcertant.
Arche entra calmement dans la classe, encore haletante suite à son marathon Dortoir > Lycée > Classe 3-B. Puis elle s'assied sur sa chaise.

"Lycée Mahora, Classe 3-B, Place 7... Klein Arche."

HJ : Je sais, c'est long, désolé, c'est juste pour la présentation, je serais beaucoup plus court à l'avenir donc ne soyez pas intimidés surtout XD

Un horrible crissement se fit soudain entendre. Le genre de bruit désagréable qui fait mal aux dents ou aux ongles rien qu’à l’écouter trop longtemps. En parlant d’ongles, c’étaient justement ceux du professeur qui produisaient ce son. Cet espèce de malade avait tendu le bras sur le côté pour griffer le tableau. Oui, il n’avait même pas besoin de se lever du bureau pour atteindre la surface noire. N’oublions pas que c’est un grand dans une classe conçue pour des gens petits.

Pourquoi avoir fait ça ? Parce que les élèves commençaient à être trop bruyants à son goût, et le bruit, c’est chiant, sauf quand c’est lui qui le fait, en griffant le tableau par exemple. En plus, ça a le don d’attirer l’attention de la classe. L’homme se leva enfin, le visage fermé, sévère. Puis il s’empara d’une craie neuve et commença à écrire son nom au tableau.

Pas de « bonjour », les choses commencent bien. Il n’a pas non plus attendu que tous le monde soit là non plus. Et puis quoi encore ? Il va pas se faire chier à attendre après une bande de délinquants pas fichus d’être à l’heure non plus, ils n’auront qu’à prendre la conversation en cours de route.

Quoi ? Non, ne le regardez pas comme ça, il n’y est pour rien ! C’est vrai en plus, l’autre a… tout simplement déserté semble-t-il. Et puis, qu’est-ce qu’il en sait au juste ? C’est pas comme si ça l’intéressait.
L’homme ressemblant à un albinos âgé de la trentaine (pour ne pas traumatiser la pauvre petite Médusa) contourna ensuite le bureau pour se placer devant, avant de s’y asseoir, face à la classe.

Darek leva la main qui tenait la craie au dessus de sa tête.

Le professeur appuya sur son pouce, ce qui eu pour effet de briser la craie en deux. Non, non, il ne va pas vous briser le cou (quoique…), même si c’est de ça que ça a l’air.

Finalement, la mort serait peut-être plus rapide et moins douloureuse avec la nuque brisée…

Voilà, petit discours de présentation terminé. Ne vous inquiétez pas, ça ne sera pas toujours aussi long… Encore qu’il aime sacrément s’entendre parler celui-là, donc on peut s’attendre à tout

Il va être très consciencieux comme prof lui…

Arche s'était à peine assise que le prof de philosophie aux cheveux blancs griffait le tableau avec ses ongles en sorte que ça fasse un bruit désagréable, mais qui attire l'attention de tout le monde. Puis celui-ci se releva et commença à se présenter et imposer ses règles. Pas de main levée pour prendre la parole, pas de messes basses, penser à voix haute... Arche avait des yeux aussi gros que des mandarines rien qu'a entendre les nouvelles règles applicables pour ce cours de philosophie. Aucun professeur ne voulait bien accepter ce genre de choses... Lui, c'était carrément le contraire.
A peine le professeur étrange eut parlé des dernières règles, Arche pensa directement à Mihuko. La demie-elfe se retourna vers la place que le lycéen occupait habituellement. Rien qu'en entendant sommeil, ça la faisait penser que son colocataire de chambre séchait tout le temps les cours, et que si il se ferait traîner par Mihuki, alors il dormirait en classe... et se prendrait une craie dans la figure.

Puis vint le tour des questions... Arche allait en poser une, de question. Mais Mihuko l'a prise de loin. Et s'en suivit une phrase assez familière envers le nouveau prof. La magicienne se frappa le front, ce que la plupart des gens font lorsque il faisait face à quelque chose d'idiot.

"IMBECILE !!!"

Arche se leva de sa chaise, les mains posées sur le bureau.

"Pardonnez-le pour la façon dont il s'exprime, c'est juste que c'est un... crétin. Profond..."

Et on se rassoit sur sa chaise.

Hop ! Première question qui ne se fait pas prier. C’est qu’il est confiant le gamin, ça peut s’avérer intéressant. Pour ce qui est de la discipline et du respect par contre, on repassera. Enfin, le pauvre ne sait pas à qui il s’adresse, on peut lui pardonner. Pour toute réponse, le professeur se contenta d’un simple sourire, le temps que ses camarades de classe s’indignent de son comportement. Lorsqu’ils eurent fini de s’exaspérer et de prendre sa défense, il prit la parole.

Vous ne pensiez tout de même pas qu’il n’y aurait aucune conséquence à ne pas venir en cours quand même ? Ce serait bien trop beau venant de la part du faux albinos. Il vous laisse le choix, mais derrière, il faudra assumer.

Pour ceux qui n’auraient pas comprit, c’est à Arche qu’il s’adresse. Seulement, comme il n’avait aucunement l’intention de mémoriser les noms des élèves, il avait prit la décision de les nommer en fonction d’un trait physique évident. Aussi, ne vous étonnez pas si vous êtes soudain appelé « le roux », « le nain », voire « le moche » ou encore « Simplet ».

CHOC. Le professeur s'en fichait que Mihuko pouvait sortir !? OMG. "C'est un type trop étrange ! Aucun professeur ne voudrait ça ! Comment il a pu se faire accepter !?"... C'est ce qu'on pense habituellement. Mais Arche... pensait plutôt que Mihuko adorerait ce professeur, étant donné qu'il le laisse sécher comme il veut... Sauf que son bulletin sera foireux. Emmerde ou Recalé...
Meringue framboise. Meringue framboise. MERINGUE FRAMBOISE. Assez bon surnom pour Arche, mais qui reste assez insultant. Elle n'était pas la seule à avoir une couleur de cheveux assez voyante. C'est pas plutôt le volume de ses cheveux ?.

J'suis pas une meringue. Et encore moins à la framboise. Puis c'est pas ma faute si j'ai des cheveux roses...

...Et s'en suit une longue suite de murmures. Accompagné du doux bruit de la chaise de Faith qui racle le sol.

L’expression de Darek ne changea pas lorsqu’il aperçu Faith du coin de l’œil, mais il n’en pensait pas moins. Oh dear, fallait qu’il tombe sur la classe de la chimère. Mais maintenant qu’il y prêtait attention, certains visages ne lui étaient pas inconnus. Faith, Kiara, Médusa… Des gens qu’il avait rencontrés par le passé et avec qui il avait perdu tout contact. Dans le cas de certains, c’est à peine s’il y en avait eu un à la base. Bon, c’est pas grave, ceux qui connaissent son nom de famille ne penseront sans doute pas qu’il s’agit d’une version du futur, et pour l’instant la petite chimère ne semble pas encore avoir reconnu son odeur.

Le regard du prof se porta soudain vers le fond de la classe. Faith, Faith, Faith… Pourquoi n’est-ce pas étonnant de te voir dormir la première ?
L’espace d’un instant, Darek continua de la fixer en silence, jouant avec le bout craie entre ses doigts. L’instant d’après, suite à un bref mouvement de l’avant-bras, cette dernière venait de disparaître de sa main. Le petit projectile blanc venait de foncer en ligne droite pour heurter la tête de la chimère. C’est qu’il vise bien en plus, et au vu de la vitesse qu’avait prise la craie, il devait l’avoir lancée plutôt fort…

Le professeur ne put s’empêcher de plaquer sa main gauche, la droite étant pleine de craie, contre son visage et de pousser un profond soupir. Cette classe était exaspérante. Et il devrait supporter ça à chaque fois ? Non, il n’aurait jamais la patience. Faut croire qu’au final, c’est lui qui sèchera les cours.

L’homme se leva ensuite, s’emparant au passage de la moitié de craie qu’il n’avait pas encore lancée. Puis il se dirigea de nouveau vers le tableau pour y écrire le sujet du jour.

Le prof s’affala alors sur sa chaise et posa ses pieds sur son bureau, avant de continuer sur sa lancée.

Pendant que toi, tu comptes les trous du plafond.

Pendant ce temps dans les dernier rangs, une Patty qui c'était traînée péniblement jusqu'à la salle de classe ce matin commencer doucement à émerger. Les cernes et le manque flagrant de capacités intellectuelle optimale pour la gamine au cheveux vert n'était du qu'à une chose : Une nuit entière passé à faire le tour de l'école pour repérer les potentiels mystères rigolo et si possible honteux que pouvait renfermer cette école, sa nouvelle école dont elle avait passé la deuxième partie de la soirée à apprendre par coeur les plans qu'elle avait pu en faire en marquant de petites croix, de nuages orageux et de sourires tout ce qui pouvait potentiellement être rigolo dans l'école, que ce soit des lieux où les lieux de vie des personnes...

BREF! Tout ça pour dire que Patty était actuellement concentré sur l'effort visiblement sur-humain de rester éveillé et attentive, et ce sujet qui lui semblait être aussi difficile à comprendre que pourrait être l'implentation d'une chaine de Macdo en Irak...Nop! La seule solution envisageable était pour le moment d'attendre que les autres planchent réellement sur le bousin et ricocher sur une future intervention plus ou moins pertinente d'un de ses camarades de classes...