Rencontres. WHOO. (Yeager + Darkness?)

Qu'est-ce que tu fais?

Casual question. Posée par une espèce d'outre paresseuse qui mâchait une barre de chocolat en faisant grincer sa chaise. Enfin, pour le coup, Calpis avait tout de même pris la peine de se redresser et de lâcher un sourire curieux, pour se pencher sur les feuilles sur lesquelles son camarade travaillait. Ramune le poussa du coude. Ce n'était pas bien discret ni poli, tout ça...

Va-t'en, tu mets des miettes partout.

Qu'est-ce que tu fais?

Mange proprement... T'en as sur les joues... C'est ta combientième barre de la journée? 'Faudrait que tu arrêtes, tu sais...

Là, Ramune avait pris un air plutôt maternel, mais affligé en même temps, épuisé par la puérilité et la simplicité d'esprit de son compagnon. Sûr, il l'aimait aussi pour ça... Mais évidemment, il laissait les circonstances lui dicter sa conduite, ce qui ne conduisait pas toujours à l'amour sans bornes, hélas... Finalement, le grand dadet se retourna vers sa paperasse dans un soupir —voyant que Calpis ne renoncerait pas à sa question.

Je travaille, contrairement à toi. Tu devrais t'y mettre, d'ailleurs. C'est insupportable de te voir flemmarder comme ça à longueur de temps. Toi aussi tu es prof, bon sang! Responsabilise-toi, un peu!

Je voulais pas, moi. (Moue gamine. Pas de réponse de Ramune. Un temps.) Tu ne me regardes pas manger. D'habitude tu me regardes toujours manger. Tu dois vraiment avoir beaucoup de travail.

Là, Ramune se redressa un peu, impatient, énervé mais aussi clairement embarrassé par cette remarque. Oui, il le regardait toujours manger, ET ALORS? Pas la peine d'aller crier ça sur tous les toits!

J'ai des copies à corriger, figure-toi! Je n'ai pas de temps à perdre à te regarder te remplir la panse! ...Pas cette fois.

Ooh... C'est vrai? T'as du mérite... Elles viennent pourtant d'être rendues, ces copies, non?

Le devoir de travailler un peu t'échappe, mais ça, ça ne t'a pas échappé, hein...--" Mattaku... Bon, écoute, Boke, je n'ai PAS de mérite, ce sont ceux qui s'y mettent trop tard qui sont blâmables, il suffit de commencer et c'est jamais bien sorcier comme travail! C'est une question de vo-lon-té. C'est comme tout. La volonté, Boke, tu connais, pourtant, non?

B... Ben oui, évidemment...

Habituelle relation et habituelles conversations, cette fois-ci dans la salle des profs de Mahora. Le genre de salle qui, à cette heure-ci du jour, reste rarement vide bien longtemps, en réalité...

" Gauche et Droite vont être contentes, j'ai pu leur ramener des souvenirs, oh jaaa. My pretties, elles vont sauter de joie lorsqu'elles verront le chaton que je leur ai ramené ♥ "

Yeager était à l'entrée du campus Mahora. Le voyage qui l'envoyait officiellement surveillé un grand concours de maths - en vérité, c'était une commande particulièrement compliquée située dans les environs d'Ariadne et qui était assez longue - avait duré presque une semaine. Il ne passait pas une nuit sans le petit cadre contenant une photo de ses filles, et était assez pressé de les revoir. En pénétrant dans la petite ville, il reconnut plusieurs de ses élèves.

" Roooh, nan, l'germanique est revenu... On va de nouveau avoir cours de maths, et merdeuh. "

" Jaaa, moi aussi, je suis content de te revoir ! On en reparlera plus longuement en cours, hein? Tu en profiteras pour me réciter oralement le cours entier sur les cosinus, my lad ♥ "

Aucune occasion d'être méchant n'était perdue. Au final, trois élèves allaient réviser comme des fous ce soir-là. Il se mit à pleuvoir quand Yeager entra dans la zone des collégiens. Bizarrement, les gens l'évitaient. Il se rendit compte, deux minutes après être entré dans l'établissement, que son costume était taché de sang. En effet, il était dans le vieux monde depuis 6 heures, et avait fini son boulot une heure auparavant.
Utilisant un peu de salive, il essuya son smoking, puis se prépara à offrir leur cadeau à Gauche et Droite. Puis son portable sonna : Herr Konoe s'affichait sur l'écran. Un petit " pff, again... " sortit de sa bouche, puis il répondit.

" Hééé, mon cher Yeager. De retour ? J'aimerais que tu passes en salle des profs, j'ai mis un papier dans ton casier. Allez, au revoir. "

" Tss. Laissez moi le temps de parler, milord. C'est urgent ? Parce là, je fais quelque chose, he he. "

" Vas-y tout de suite ou tu es viré, c'est tout ce que je te dis. "

" Damn. D'habitude, c'est moi qui dis ça... "

Il bifurqua pour aller dans la salle des profs. Il n'était pas content, ça se voyait. Il n'aimait pas être menacé par le vieux, et parfois il se demandait pourquoi ce vieux fou n'était pas à la retraite. Quoi qu'il en soit, il devait aller voir ce qu'il y avait dans son casier de si "important". Son boulot, Yeager s'en fichait. 4 ans qu'il enseignait les mêmes cours, avec les mêmes élèves... Ça commençait à lui passer au dessus de la tête. Même si il aimait bien l'ambiance ici, il faisait ce job surtout pour que ses filles puissent avoir une éducation digne de ce nom. Elles entraient au lycée l'année d'après, et il voulait les instruire pour qu'elles soient de bonnes ingénieures. Tout en réfléchissant ainsi, il rentra dans la salle des profs. Personne. Ah, si. Calpis et Ramune, deux gars qu'il ne connaissait pas très bien. L'un mangeait, l'autre travaillait. En passant, Yeager put entendre ce qui ressemblait à une dispute. Il s'empara d'un bout de la barre du mangeur et l'engloutit, tout en disant un " Guten tag, collègues " autant mâché que le malheureux petit bout de nourriture. Il ouvrit son casier, pour y voir une lettre du monde magique. Venant de services secret de Megalomesembria, et à l'encontre de M. Konoemon Konoe. Elle avait déjà été ouverte.

" Oh, ça sent les ennuis, ja ja... Oups. J'ai rien dit, pas d'inquiétude ♥ "

Le menteur posa son sac sur une table, et se mit à regarder un bout de papier, pour faire celui qui n'a vraiment rien à cacher. Seul problème, la feuille était remplie d'écritures ; une copie d'élève. Visiblement, une de celles que Ramune corrigeait. Il la remit sur le tas tranquillement, sans dire quoi que ce soit.

" That idiot! Tu enchaines connerie sur connerie, Dümmen... "

Les cours commençaient. Les lieux regorgeaient d'élèves qui couraient de façon aléatoire, détalant dans les couloirs, aussi discret qu'un troupeau de buffle...C'était rare de voir les lieux aussi animés! D'ailleurs, deux personnes se distinguaient de la masse par leur style: Riesling et Gandrake. Ils marchaient tranquillement, au milieu de cette foule de jeunes gens...Et plusieurs commentaires foisonnaient!...Les jeunes filles regardaient le jeune homme aux cheveux de feu avec un regard pleins d'étoiles...et les mecs en étaient fins jaloux! Et ça se sentait et...s'entendait:

"Pff...Genre! J'suis sûr que je peux l'allonger!"

Les jeunes filles le regardèrent alors avec un regard qui le traitait ouvertement de prétentieux...et soudain, du dos du jeune homme prétentieux surgit Riesling qui écrasa sa main sur son épaule avec un sourire radieux et joyeux aux lèvres. L'élève tourna la tête et eut un sursaut monumental en voyant le prof...Ce dernier lui dit alors avec une voix joyeuse et un air tout guilleret:

"Je suis impatient de voir ça! On fera un duel à l'heure de sport devant tout les élèves de ta classe? Ok? Aller, bon courage pour tes cours!"

Puis il lui tapota l'épaule en souriant de plus belle. Il n'avait aucunement l'idée d'humilier l'élève face à tout ses camarades...même si ça allait être le cas! Mais Riesling étant d'un franc parler hors normes, il pensait que l'élève était sérieux...le pauvre. Il allait encaissé la plus grosse défaite de toute son existence...Gandrake, lui, avait vu que le gamin faisait ça pour faire son intéressant. Il soupira longuement en observant la bêtise de Riesling...:

"J'espère que t'as vu qu'il disait cela pour faire l'intéressant...
-Ah? Tu crois? Moi je le trouvais bien sûr de lui...Bof! Je verrai bien hein!
-...Evite juste de frapper trop fort ok?
-Bah...pourquoi? Il me défie en duel, je vois pas pourquoi je me retiendrai...
-...Dans se cas je dirai au directeur de réserver un lit à l'hôpital..."

En effet, le jeune homme risquait de se faire sévèrement briser la mâchoire d'une droite! Gandrake poussa un soupir en regardant la stupidité de son ami...Mais quoi qu'il en soit, il partit avec Riesling en direction de la salle des profs. Gandrake restait stoïque en marchant tandis que Riesling souriait joyeusement. Ils entrèrent tout deux en salle des profs...et virent des collègues dans la salle. Une sorte d'asperge, un rondouillou et...un type avec une mèche devant la tronche...Riesling fit un petit signe de la main aux trois autres personnes tandis que Gandrake s'inclina poliment:

"Salut la compagnie!
-Bien le bonjours cher collègues"

La différence était radicale...Mais quoi qu'il en soit, il s'assirent à une table...Gandrake prit le temps d'acheter deux cafés avant de s'asseoir, en donnant un à son ami qui le remercia en embellissant son sourire habituel. Ils restaient assis...leurs heures de cours ne commençaient pas avant un bon moment...alors autant profiter du calme de l'endroit...

Ah... Ça avait fait plusieurs entrées à peu de temps d'intervalle, ce coup-ci. Ça avait commencé par Yeager-sensei, un professeur de maths qu'on reconnaissait surtout à son accent germanique mélangé à quelques mots d'anglais... Une fantaisie plutôt amusante en somme, et que Calpis et Ramune, hommes de la planète toute entière et de bon nombre de pays, appréciaient beaucoup à sa juste valeur —bien qu'ils ne connaissent pas beaucoup le bonhomme. Bref, il leur semblait fort sympathique. ...Enfin, un peu moins pour Calpis, à présent que ce dernier venait de se faire piquer un bout de son chocolat... Cependant, ce moment d'irritation fut de très courte durée, parce que le grand enfant qu'il était prit bien vite sur lui et, notant qu'un petit bout de chocolat c'était pas grand'chose et qu'en plus c'est vrai qu'il en avait déjà mangé pas mal, il en conclut qu'on ne pouvait pas blâmer Yeager pour si peu. On rendit donc le salut :

Bonjour, Sensei!

Bonjour! Ça va bien?

La question semblait plus formelle qu'autre chose, et preuve en était qu'elle n'eut d'abord aucune réponse, jusqu'à la remarque de notre ami germanique sur ce qui l'attendait dans son casier —remarque qui, de toutes façons, n'était pas adressée à ses collègues. Ramune, de toutes façons, ne l'entendit pas, tout occupé qu'il était à corriger ses copies ; Calpis, quant à lui, s'il avait bien entendu et apparemment compris qu'il tenait à cacher quelque chose, lui adressa pourtant un simple sourire bienveillant, destiné à chasser les inquiétudes de son collègue. Il était du genre à souvent jouer de curiosité et se mêler des affaires des autres, mais Ramune le lui avait bien appris aussi, "chacun chez soi et les moutons seront bien gardés". Chacun avait ses petites affaires et parfois il ne valait mieux pas se mêler de ce qui ne nous concernait pas... C'était ce que le petit gros avait en tête à l'instant, et le sourire qu'il adressait à Yeager semblait vouloir dire : "Ne vous inquiétez pas, on cherchera pas à savoir, c'est vos affaires." Il avait le sentiment, pour le coup juste, que s'il essayait d'aborder plus précisément le sujet, ça ne plairait pas trop à l'intéressé... Ce dernier, puisque nous y revenons, s'était par la suite donné une contenance en faisant mine de regarder l'une des copies corrigées par Ramune, ce que celui-ci ne manqua pas de remarquer, mais il la reposa bien vite sur la table, avec une réprimande à l'égard de lui-même. Ramune, qui croyait apparemment que Yeager s'adressait vraiment à ses copies, lui adressa un sourire qui se voulait le plus amical possible, curieux de toute remarque qui pourrait l'aider à s'améliorer dans son travail. Ce professionnalisme, que Calpis était loin d'avoir, le poussait parfois à un zèle assez ridicule...

Oh, mais non, il n'y a pas de quoi! Ne vous gênez surtout pas, et puis, si vous avez une quelconque critique à ce sujet, je serais enchanté de...

Coupure. Voici que venaient d'entrer deux nouveaux venus dans la salle : Tachibana-sensei, un professeur de français au même titre que Calpis, pas bien vieux d'ailleurs, ce qui avait tendance à complexer un peu le petit gros —allez savoir pourquoi—, ainsi que Bardate-sensei, un rouquin qui faisait dans les arts martiaux et qui apparemment avait pas mal de succès auprès de ces demoiselles, un jeunot lui aussi, plus encore que son compère... Oui, décidément, nos deux vieux avaient parfois l'occasion d'innocemment s'étonner de toute cette jeunesse, même si, évidemment, ces deux derniers cas n'étaient rien comparés à ce petit prof de dix ans qui enseignait en tant que prof principal à une classe d'une trentaine d'élèves... Bref, là encore, on rendit le salut, comme il se doit :

Ah, bonjour...

Salut!^^

Visiblement, Ramune-san l'avait vu. Il regarda furtivement la feuille, en espérant y trouver une faute de calcul sur la note de l'élève, il fut servi. Au moment où il allait parler, il se rendit compte que deux jeunots venaient d'arriver ; Gandrake et Riesling. Yeager ne les appréciait pas beaucoup : il savait pertinemment qu'ils étaient magiciens, et il n'arrivait pas à s'habituer au sourire béat de Bardate. Néanmoins, la politesse lui enseignait d'être hypocrite en n'importe quelle situation, c'est ce qu'il fit. Cela devait faire vingt secondes que Calpis et Ramune avaient adressé leur bonjour en chœur.

" Hello, milords, c'est un plaisir de vous voir ♥ "

C'était flagrant, Yeager ne le pensait pas. Mais son sourire faisait comprendre aux gens qu'une remarque n'était pas trop demandée. Ennuyé par la situation, il décida de changer de sujet. Il adressa alors la parole à Ramune.

" Nein, nein, aucun problème. C'est juste que le calcul, là, est faux. L'élève devrait avoir 19.5 au lieu de 19, si l'on en croit les réponses. "

Yeager se déplaça jusqu'à la machine à café. Un cappuccino, comme il l'aimait. Il mit les pièces dans la machine. Elles retombèrent ; elles n'étaient pas acceptées. Au bout du troisième essais, il se rendit compte qu'il mettait des drachmas dans la machine ; et que les deux arrivants le regardaient. La lettre lui revint à l'esprit. On voyait bien qu'elle venait de Megalomesembria. Et ses drachmas... Il allait être découvert. Sortant un billet en monnaie locale, il s'acheta le café, puis tenta de détourner attention vers autre chose.

" Hum. Herr Konoe n'a rien annoncé pendant que j'étais... Pendant mon absence, my lads? "

Bien sûr que non. Il lui a parlé au téléphone tout à l'heure. Mais c'était juste le temps de poser sa lettre dans le placard. C'est alors que son portable retentit. Une sonnerie assez bizarre, impossible à retenir. Encore le directeur, c'était bien sa veine. Un " Scheiße ! " sortit de sa bouche , puis il répondit, tout en sortant, en faisant signe à ses collègues de ne pas s'inquiéter. Même si il savait que ces bons gars de Calpis et Ramune n'aillaient rien faire, il doutait encore des deux autres. Une fois dans le couloir, il mit le téléphone à son oreille.

" Alors ? Tu l'as lue? J'espère que tu a bien compris ce que j'attends de toi... "

" Voyez-vous, Sir, la salle n'est pas vide. Jaaaa, vous savez, les autres profs que vous avez engagés. Deux d'entre eux pourraient me démasquer, là, alors je vais faire vite ; qu'est ce qu'ils me veulent ? "

" Hohoho, savoir si tu te caches ici, bien sûr. En plus d'être connu pour être le chef de la Leviathan's claw, tu as aussi tué un bon nombre de soldats pendant la guerre. "

" Ces cons l'ont commencée, oh ja... Tu le sais très bien, old man. Je t'ai bien raconté que Felt avait échoué à les calmer, nein ? J'obéirai à Leviathan d'une autre manière. Si on leur donne de quoi s'abattr, au bout d'un moment, ils n'y en aura plus pour se faire la guerre, non ? "

" Ha ha. Très bien, je ne leur dirai rien. A condition que tu ne te fasses plus remarquer. Ils commencent à soupçonner quelque chose, tu disparais après chaque " commande " que tu effectues. "

" Roooh, calme-toi, le vieux. Je sais ce que je fais... Tant que je peux rester ici le temps des études de mes filles, c'est bon. "

" Très bien. Bon, passe un message à Riesling-san de ma part. Un élève est venu me voir pour me dire qu'il avait peur de lui, à cause d'une menace. Dis lui juste ça. "

Yeager était assez malin pour comprendre que le vieux directeur venait de lui trouver une excuse. Malgré leurs différents, ils s'aimaient bien, ces deux là. Le chef de guilde savait que si on lui offrait de l'argent pour la tête de Konoemon, il refuserait - un fait notable ; il aurait tué un de ses propres gars si la somme en retour était conséquente. En retournant dans la salle des professeurs, il adressa un petit sourire mesquin à Riesling avant de l'interpeller.

" Hey hey, Sir, un message de Herr Konoe for you. Un élève aurait peur de vous, vous l'auriez menacé - c'est ce qu'il a dit, ja. Maintenant, j'ai du travail, alors si vous vouliez bien me laisser m'asseoir... "

Il prit un paquet de copies de ses dernières interros. Première copie : des erreurs à foison. Il se mit à se balancer sur sa chaise, et à griffonner des remarques sur les réponses de l'élève.

" Wunderbar, une parfaite idiote ♥ "

Ah? Tiens donc...

Suite à la remarque de Yeager, Ramune s'était repenché sur la copie en question pour revoir ses calculs. Pendant ce temps, Calpis avait eu le temps de terminer sa barre tandis que le professeur de maths se payait un café ; et le petit gros, qui n'avait rien à faire, ou plutôt, qui ne voulait rien faire de spécial, le regardait d'un peu loin, et souriait gentiment en voyant que ses pièces n'étaient pas acceptées. Son petit cerveau simplet y voyait là le souci habituel des gens qui voyagent beaucoup, rien de plus, un peu comme eux... Évidemment, quand on manipule un jour le dollar, le lendemain le rouble, le surlendemain encore le yen, rien d'étonnant à ce qu'au bout d'un moment on s'emmêle les pinceaux... Pauvre vieux... Il s'en sortait, tout de même? ...Ah, oui, apparemment, il s'en sortait. Et à peine avait-il posé une question par la suite qu'il reçut un coup de fil —on apprendrait plus tard qu'il venait du directeur—, et qu'il s'absenta dans le couloir pour pouvoir conversé plus librement. Pendant ce temps, dans la tête d'un gars qui avait le même nom qu'une boisson à base de lait japonaise, ça réfléchissait, ça faisait des liens très simples et automatiques. Café. Mmh, café... Comme toujours, Calpis attrapa entre le pouce et l'index un bout de la veste de son ami qui travaillait et tira dessus pour attirer son attention.

Ramune, j'ai envie d'un café moi aussi. T'as pas de la monnaie?

Ça suffit!--" Tu m'ennuies. C'est parce que tu me distrais tout le temps que j'arrive pas à faire ce calcul! Va jouer ailleurs!

Oh!

Choc de Calpis, qui venait de se faire clairement rembarrer. Une fois de plus. Ça le choquait pourtant toujours autant. Il ne trouvait pas ça juste et tenait à le montrer.

Il ne faut pas dire ça comme ça! C'est méchant! (Et quitte à jouer les gamins, voilà qu'on se tourne vers les deux autres, comme pour les prendre à témoin, bien que les pauvres ne portent sûrement aucun intérêt à cette conversation stupide.) Pas vrai, que c'est méchant? (Pas le temps de vérifier si on a l'air ridicule ou pas, puisqu'on s'adresse à nouveau à Ramune.) C'est d'accord, je ne t'ennuierai plus. Mais ne dis plus des choses comme ça, Ramune!

Soupir de la grande asperge. Il ne s'arrêtait donc jamais, celui-là... Finalement, Ramune, ayant refait ses calculs, avait corrigé l'erreur après une vérification assez pointilleuse.

Ah, ben, effectivement... Il manquait un demi-point. (Puis, pour régler le cas du petit gros qui semblait toujours attendre qu'on lui dise quelque chose de plus gentil :) Tiens, crétin, le v'là, ton fric... Tu peux aller t'acheter un café, mais laisse-m'en la moitié.

Ouais!

Grand sourire de Calpis, à la manière du gamin satisfait qui a réussi à obtenir quelque chose d'un adulte. Pendant qu'il partait d'un pas joyeux acheter son café, Ramune prêta à nouveau attention à leur collègue revenu de sa conversation téléphonique, et, le coude appuyé sur le dossier de sa chaise, se reculant un peu par rapport au bureau, il considéra lui aussi Riesling, d'un air interrogateur. Il lui adressa alors la question suivante, tandis que Yeager-sensei s'était remis à corriger ses copies :

Eh bien? Que s'est-il passé, Sensei? Il y a eu un souci?

Ces jeunes... De vraies têtes brûlées, toujours prêtes à faire des bêtises. Ceci dit, Ramune en oubliait presque, là, que lui aussi avait été jeune...

Restant assis sur leurs chaises à boire leurs café, Gandrake et Riesling paressaient. Il n'y avait rien de plus profitable que le fait de s'asseoir tranquillement à une table pour profiter d'un bon café. Ils virent deux profs assis à une table pas loin. L'un corrigeait ses copies, l'autre paressait aussi...Et apparemment, le fait que son pote glande semblait énervé l'espèce d'asperge...Riesling se retenait de rire mais ne laissait paraître sur son visage rien d'autre qu'un grand sourire joyeux. Il ignorait leurs nom, mais Gandrake à l'inverse, connaissait au moins leurs noms...Riesling n'a jamais été doué pour retenir un nom qu'il n'avait entendu qu'une fois...c'est dire! Dans le temps, il appelait Malec "Nabot"...Quoi qu'il en soit, Riesling se retenait toujours de rire en écoutant la façon de parler de "Mèche". Oui, c'était le surnom qu'il avait trouvé à Yeager en attendant de connaître son nom...enfin, de l'assimiler surtout...Il déchanta sérieusement lorsque "Mèche" lui dit que le directeur avait reçu la plainte d'un élève...penchant la tête sur le côté, il demanda alors à son camarade:

"Menacer? Gandrake, j'ai menacé qui moi?
-Je t'avais dis que l'autre espèce de gamin arrogant n'avait rien de le pantalon et disait ça pour épater la galerie...
-Mais...Il m'a bien défier en duel hein? Moi, j'ai fais que répondre à son invitation...
-Laisse tomber..."

Puis Gandrake se leva de sa chaise, calmement, pour s'avancer de quelques pas vers ses collègues. S'inclinant respectueusement, il entama une petite tirade destinée à éclaircir ce sujet:

"Excusez nous mais...nous sommes en plein quiproquo. Riesling, rappelons le, est un professeur d'arts martiaux et un des élèves de son cours à eut la prétention de se croire plus fort que lui...Dans toute sa naïveté, notre cher collègue Riesling a accepter cette 'Demande en Duel'...Pour lui, c'est à ça que sa ressemblait. Vous me direz que ce n'est pas possible d'être aussi peu malin, hé bien si...Un Philosophe français dit un jour "Mieux vaux être fou parmi les fous que sage tout seul". Riesling est, assez paradoxalement, dans le cas cité...Veuillez nous excusez de ce gêne occasionné"

Puis il sourit légèrement. Un sourire gentil adressé à ses collègues pour prouver qu'il était vraiment désolé que Riesling ne soit né qu'avec deux neurones...il se rassit à sa table et prit son café pour un boire une gorgée...tandis que Riesling se grattait la tête, penchée sur le côté, en se répétant à voix basse:

"Quipro-quoi?"

Héééé oui...il a jamais été très intelligent niveau littérature...et à tout les niveaux d'ailleurs! Quoi qu'il en soit, il bu lui aussi une gorgée de son café avant de se remettre à réfléchir...mais Gandrake se rapprocha de lui, et lui dit avec un sourire au lèvres, pour jouer la comédie, d'une voix assez basse pour que les trois hurluberlus ne les entendent pas:

"Il y a un magicien parmi eux..."

Riesling, haussant d'abord un sourcil, compris vraiment vite pour son nombre de neurones et ce mit lui aussi à jouer le jeu. Il sourit et ricana, histoire de simuler une discussion entre deux potes:

"Ooh? Et tu pense que c'est lequel?
-Yeager. Calpis et Ramune m'ont l'air...
-Attends attends attends! Qui que c'est Calpis? Que que c'est Ramune?
-Pff...le rond c'est Calpis, Ramune c'est le rageux qui corrige ses copies, Yeager c'est le mec avec la mèche devant les yeux.
-Aaah! Ok, continue...
-Alors...Yeager semble être un magicien et avec un niveau assez raisonnable...mais ceux qui m'intrigue le plus, ce sont les deux non mages...Calpis et Ramune...ils sont teintés d'une faible couche d'énergie noire qui m'est familière... C'est ce qui reste après un combat contre...
-Contre Darkness...Fort intéressant...l'aura disparaîtra dans combien de temps?
-Au maximum, une heure. Ils ont dû s'affronter il y a un petit moment tout de même...
-Hé hé...Gardons ça de côté, on en reparlera avec Rita et Malec plus tard"

Puis Riesling ce mit à rire joyeusement. Revoir Darkness allait lui faire chaud au coeur...et même si Gandrake restait impassible, il était content de pouvoir revoir Darkness...Même si c'était un monstre, il semblait être très apprécié par ses anciens alliés.

...Diderot.

Évidemment, en sa qualité, lui aussi, de prof de français, Calpis se devait de connaître aussi les philosophes qui allaient avec la culture. Enfin, il n'y avait pas que ça ; Calpis et Ramune, qui avaient connu toutes sortes de gens, avaient aussi appris d'eux toutes sortes de choses, des techniques pour tel ou tel métier, bien entendu, mais aussi des éléments de culture... Leur chef de la police, un petit homme malchanceux qui ressemblait à Beethoven, leur racontait en plein sur le terrain les théories des allemands tels que Nietzsche ou Hegel ; aux USA, ils avaient appris à contester par du nouveau les formes classiques d'art pictural et de musique ; Koho-sama lui-même, leur dernier patron qu'ils avaient toujours tant affectionné, avait le plus souvent son mot à dire pour répondre à la folie de ses compatriotes qui voulaient à tout prix faire accroître la puissance de leur nation, ce qu'ils avaient toujours admiré et dont personnellement, bien sûr, ils n'avaient jamais été capables... Enfin, la liste serait longue. En tout cas, Calpis était content que quelqu'un au Japon puisse ainsi citer Diderot avec tant de facilité, et adressa un sourire à Gandrake, tandis qu'il passait le reste de son café à Ramune comme convenu :

Bien sûr, entre collègues, il faut avoir ses références, n'est-ce pas?^^

Mmh... Ceci dit, Diderot était aussi plus ou moins favorable à la polygamie...

Cette fois, c'était Ramune qui venait de commenter, sous cape, la citation avancée par Gandrake en contestant par un autre fait. Enfin, en réalité, il exagérait un peu, en extrapolant un peu trop loin sur le "Supplément au voyage de Bougainville" —Ramune avait toujours beaucoup lu et que des choses pour le moins barbantes, mais d'une certaine notoriété littéraire, dirons-nous ; on laissera Calpis avec le Petit Prince... Par ailleurs, il n'était pas dit que Ramune lui-même, au vu de son caractère, n'était pas d'accord avec Diderot quand il affirmait cela. Non, en réalité, au contraire, il serait plutôt du genre à être d'accord avec lui, mais ici, dans le moment présent, son but n'était pas de défendre ses propres idées... Plutôt d'enfoncer encore plus ce comportement de Riesling qui l'énervait. Ooh, comme c'était mesquin... Eh oui, ça lui arrivait de l'être. Enfin, on aurait peut-être bien pu l'excuser ici. Il avait le cas de cet élève en tête ; le garçon en question ne devait pas être bien malin pour aller provoquer un prof, mais répondre à la bêtise par la bêtise en acceptant le duel était loin d'être très fin également... Aah, les jeunes... L'écolier se comporte de manière stupide, et son professeur pas beaucoup plus âgé que lui n'arrange guère les choses en répondant comme un gamin à ses provocations... C'était bien le genre d'esprit impétueux qui agaçait un peu Ramune... Chose assez peu légitime, en réalité, car si à présent il se comportait correctement, Ramune avait aussi fait preuve d'un peu de cette arrogance dans ces jeunes années...^^" Ça aurait été complètement désespéré, si Calpis n'avait pas été là, en vérité.

Ramune voulut s'adresser de nouveau à Riesling pour lui faire la morale et lui expliquer son état d'esprit, sans trop insister mais au moins le faire un peu, car selon lui ça s'imposait... Seulement, il n'en eut pas le temps. Les deux plus jeunes professeurs ici présents s'étaient lancés dans une conversation qui ne le regardait sans doute pas, alors il les laissa faire et retourna à ses copies. Il était loin de se douter, en vérité, que c'était bien d'eux qu'on parlait...

A vrai dire, plus intéressé par les bourdes amusantes de la pauvre victime ( la fille qui avait rédigé la copie que Yeager était en train de corriger, en somme ), le prof de maths n'écouta pas tellement, allons jusqu'à dire pas du tout, l'explication de Gandrake-san. Il le fit bien sentir, avec un mépris assez prononcé, puisqu'il ne leva même pas le nez de la feuille.

" Ja, oh ja, sûrement. Mais, my pretties, ce n'est pas tellement mon problème, vous vous expliquerez au directeur ♥ ; sans vouloir vous vexer, hm. Tiens donc, on lui a appris à compter à celle-là ? "

Vous aurez compris qu'il parlait de l'élève. Puis il entendit une autre personne parler de polygamie - il ne chercha pas à savoir qui, de toute façon, cela ne l'intéressait guère. Il termina sa correction ( 3, 79 sur 20 ; Yeager est très pointilleux ), puis se leva, pour aller chercher d'autres copies dans son casier.

" ...Yeager semble être un magicien et avec... "

* Was ? Oh, nein, ça sent les ennuis... Et le directeur qui vient de me menacer. Va falloir les tenir à l'œil, oh ja. *

C'est dans sa nature ; il ne peut s'empêcher d'écouter les gens qui parlent tout bas. Petit, il avait ainsi déjoué les tentatives de ses parents pour cacher sa tétine ( il la gardait trop longtemps, et ils ne avaient marre de ce bruit constant ). En ce moment, c'est encore plus important : plusieurs ( malchanceux ) agents de l'ordre ont péri à cause d'un murmure de trop. Là, il était dans une mauvaise situation. Soit, il faisait taire les soupçons à jamais, c'est à dire faire taire les deux jeunots, soit il se tenait à carreau. Impossible, pourtant, de refuser des commandes ; se serait signer la fin de la Griffe de Leviathan, puisque les plus grandes venues d'argent viennent du travail du boss lui-même. Ce mois-ci, il avait encore breveté - sous l'identité d'un sympathique ingénieur bavarois - sept armes, dont deux dans le monde magique. Inutile de penser à filer, Gauche et Droite n'avaient pas fini leur éducation. Il allait devoir faire comprendre au directeur que ces deux jeunots étaient sur le point de le découvrir ; si ils faisaient quelques recherches sur le magi.net, ils verraient bien quelques pages croustillantes, comme " Wanted dead or alive " ou " 9900 millions $ for his catch ". Pour des sommes pareilles, on ne rigole pas - Ah, si, une fois, Yeager s'est ramené chez les policiers en réclamant sa récompense ( sa cible était le commissaire...).
Mais appeler encore une fois risquerait d'intriguer encore plus les deux professeurs. Et que dire des sympathiques compères d'à côté, qui, eux, semblaient ne pas connaitre l'existence de la magie. Il se ferait bien engueuler, et peut-être virer du campus ; chose inacceptable. Il eut alors l'idée de faire le " non magicien ". Ça pouvait marcher comme ça pouvait foirer ; dans tous les cas, il était dans un beau merdier, alors.
Portable, texto, le tour était joué. La preuve allait arriver.

" Heu... Monsieur Yeager, vous avez une minute ? J'ai un problème avec mon livre de maths... "

" Oh, ja ja, j'arrive. C'est Droite, n'est-ce pas ? Je retiens mal les prénoms de mes élèves, sorry. "

Tu parles d'un mytho... Quoi qu'il en soit, il se leva et approcha de sa fille ( en espérant que les deux jeunots ne connaissent pas leur lien de parenté. Il s'assit juste à côté d'elle, puis cette dernière ouvrit le livre. Yeager lui chuchota, furtivement " Innocence plan G-58 ".

" Voilà, les lettres bougent, c'est très, très bizarre. On dirait qu'il y a de la magie... "

" De la magie, tu dis ? C'est étrange, ja. Jamais entendu parler de tels phénomènes... Vous croyez que ça peut exister, milords ? "

Dit-il en prenant son air étonné. Quitte ou double. Si ils se prenaient au jeu, c'était bon, sinon... Goodbye. Droite repartit, et Yeager se remit à corriger le paquet de copies.

Gandrake avait bien remarquer que Yeager se contrefoutait de ce qu'il venait d'expliquer...mais en même temps, il avait un peu raison...Quoi qu'il en soit, Riesling faisait mumuse avec sa chaise...passant de quatre à deux pieds...Gandrake restait stoïque, regardant le type dénommé Yeager qui cachait qu'il était mage...ce qui l'inquiétait le plus, ce n'était pas le fait que cet espèce de mystère linguistique soit un mage...mais plutôt la raison pour laquelle il était là! En effet, si il était là pour...pour Darkness? Après tout, il était recherché par les services magiques du Mundus Magicus...Gandrake vit alors une jeune femme entrer...et demander un coup de main au prof de math...ils se mirent à parler de...lettres qui bougent?...Ah? Yeager demanda si nous pensions à un seul moment que la magie puisse exister...Et les deux magiciens rétorquèrent:

"A vrai dire, je pense que si elle existait, on l'aurait découvert depuis un moment...
-Ooaaah...moi, personellement, j'pense pas que ça puisse exister!"

Puis Riesling se mit à rire, comme à l'habitude...Gandrake, lui, restait impassible...Hé bien, Yeager essayait de jouer la comédie? A croire que ça marchait tout de même...Gandrake avait un petit doute...qui grossit lentement pour devenir un énorme doute! Il voulait en avoir le coeur net! Il chuchota furtivement à Riesling:

"Riesling, j'ai un doute...Je vais aller demander à Malec de faire une recherche...je me demande si ce type est pas là pour Darkness...
-Sérieux?! Je fais quoi moi alors?
-Reste ici. Si il essaye de me suivre...tu l'éclates.
-J'adore! Aller, vas-y!"

Puis Gandrake se leva de sa chaise, et tout en la remettant en place, il finit son café. Il dit alors à ses "collègues" en s'inclinant légèrement:

"Ce fut un plaisir de parler avec vous. Sur ce, j'ai à faire."

A ces mots, Gandrake se dirigea vers la porte pour sortir de la pièce...et dans les couloirs, après quelques pas, il se mit à accélérer! Il devait absolument trouver Malec! Si ce Yeager était là pour Darkness, on ne savait pas il allait frapper...Riesling, lui, était assit à sa table...il regardait Yeager, tranquillement, son sourire joyeux et habituel scotché au visage...Les instructions de Gandrake était strictes. Si Yeager partait, il le suivrai...et il allait devoir l'intercepter. Un job parfait pour le combattant! Mais un détail gênait: Les deux non mages...ces types prendraient probablement partie dans le combat, si combat il y avait, et...ce serait sûrement pour Yeager...Pour Riesling, c'était un détail. Au yeux de Gandrake, ça aurait tout chamboulé...

[Pas d'inspi^^" Désolé^^"]

Alors, c'était donc comme ça qu'ils avaient réagi... Calpis et Ramune avaient toujours fait en sorte d'agir un peu de leur côté depuis le début, sans aller se mêler de ce qui ne les regardait pas —consigne n°1 de la grande asperge—, mais lorsqu'on commençait à parler de lettres qui bougent, et, pire encore, de magie, Calpis s'était bien vite raidi et Ramune avait lâché un léger sursaut. Étrange. Pourtant il était clair que ces deux-là ne pratiquaient pas la magie, non? Seulement, par la force des choses, ils s'étaient retrouvés au courant, et bien que la vue d'un nouveau phénomène paranormal ne les étonne plus tant —on s'habitue vite, et il faut être à la hauteur de la situation—, ce qui leur faisait peur était que ça aille se répandre... Non seulement ils imaginaient bien les risques que les mages couraient si jamais leurs petites particularités étaient révélées à la face du monde, mais ils avaient aussi peur pour leurs fesses. Haségura, le jeune magicien qui avait dévoilé à leurs yeux un secret pareil, plus ou moins à son gré, leur avait bien précisé que s'ils laissaient filtrer quoi que ce soit... Ils "risquaient gros", ils avaient dit... Couic, quoi.

Ainsi, nerveux au possible au vu d'une telle situation de provocation juste sous leurs yeux, ils avaient préféré la boucler en attendant de voir ce qu'allaient dire les deux autres. Et eux, au juste, ils en étaient, ou pas? Ça n'avait même pas vraiment d'importance, au juste, le but était surtout qu'il ne soit rien dit de compromettant... On tendit l'oreille un instant. Rien. Même pas de réaction embarrassante. On respire. Tant mieux... Cependant, tout ne se termina pas là. La question soulevée par Yeager avait apparemment entraîné quelques conciliabules entre les deux jeunes, au terme desquels, finalement, Gandrake se leva, s'inclina et prit congé de la compagnie. Calpis et Ramune le suivirent des yeux d'un même geste, alors que le prof de français partait et s'éloignait en accélérant le pas... Chuchotements.

Il avait l'air pas mal pressé, dis-moi...

Tais-toi. Nous, on se mêle de nos affaires!

Et Ramune donna une légère tape à l'arrière du crâne de son ami pour lui ramener la tête sur la table. Lui-même retourna à ses copies, ou du moins fit mine d'y retourner, même s'il n'y prêtait plus que la moitié de son attention. Ah, c'est malin... Et puis, à voix haute, il y ajouta son grain de sel tout de même, sachant bien qu'il ne pourrait pas compter sur le pauvre Calpis, qui était bien moins doué que lui pour dissimuler les choses :

Tch! Tout au plus une illusion d'optique, cette histoire. Nous sommes entre gens civilisés, je vous en prie... N'allons pas raconter des insanités pareilles, et surtout pas devant les enfants!

Wow, beau petit galop que celui-là. Ça paraîtrait limite excessif, peut-être même carrément désagréable... Mais au moins il aurait réussi à sauver un peu les apparences de leur côté. Calpis, lui, se sentait un peu moins bien, et il resta un instant silencieux, la main sur le ventre et les yeux fixés sur sa main... Puis, au bout d'un moment :

Je... J'vais me rechercher un café, moi.

Et qu'on repart vers la machine, pour éviter d'avoir à réaborder le sujet avec qui que ce soit pendant un moment au moins. Enfin, qu'on se fait d'abord retenir par Ramune quelques secondes —"Idiot, t'as pas de fric, t'as oublié? Tiens, prends ça..."—, et qu'on repart. Tout ça avait donné mal au bide au petit gros et il espérait qu'y mettre encore autre chose à l'intérieur aiderait. N'allez pas chercher une explication quelconque à cette drôle de logique...^^"

Visiblement, ça n'avait pas marché. Les autres personnes firent presque comme lui, il n'avait pas prévu ça. Le chaton, toujours dans sa boite, miaula un coup. Il se rappela tout à coup qu'il devait aller voir ses deux filles, mais partir à ce moment aurait été trop suspect. Yeager était dans ce qu'on appelle un beau merdier. Il regarda du coin de l'œil les réactions des deux magiciens. Visiblement, ils avaient un problème. Gandrake se leva et s'en alla, pressé apparemment. Un petit " Tss ! " sortit de la bouche du prof, qui se rendit compte alors que l'autre, qui semblait un peu simplet, le regardait attentivement - avec un sourire d'imbécile heureux. Yeager n'aimait pas beaucoup ces gens là ; à tous les coups, c'était un de ces " justiciers " convaincus que la paix et l'amour sont des choses capables d'entrer dans le cœur de tous les hommes. Le chef de guilde, avec les passages qu'a connu sa vie, s'était rendu compte de la bêtise humaine. Il avait déjà compris que Gandrake était parti à cause de lui, et que Riesling était là pour le garder hors de portée de Gandrake. Comme cela a été dit avant, il savait repérer ça chez les gens, cette façon d'agir et de surveiller. Alors qu'il allait parler, Ramune prit la parole.

" Tch! Tout au plus une illusion d'optique, cette histoire. Nous sommes entre gens civilisés, je vous en prie... N'allons pas raconter des insanités pareilles, et surtout pas devant les enfants! "

Trop excessive, cette déclaration. Yeager se demanda si les deux compères étaient vraiment " ignorants ". Mais ils n'étaient pas un problème, tant qu'ils ne connaissaient pas son identité. Le chat fit encore du bruit ; il devait vraiment faire quelque chose.

" Ja, oh, ja, c'est évident. Vous savez, on se met souvent à dire des idioties, quand on revient d'un voyage... Nicht ernst. "

Calpis alla prendre un café, chamboulé visiblement. Yeager se rendit compte du jeu idiot que jouaient les cinq personnages. Chacun faisait mine de ne pas savoir, alors que tous étaient au courant. La pire situation était la sienne. Il venait à peine de revenir que les ennuis commençaient... Il tenta le tout pour le tout. Sachant très bien que le jeunot allait le suivre, il allait se lever et partir. Il lui fallait un argument béton. Il le trouva bien facilement.

" Dites, Ramune-san... Cette copie, là, c'est celle de Mme Keicho Hurasaki ? Bien maigre note à ce que je vois, oh ja. Elle a eu une note déplorable en mathématiques aussi, j'aimerais montrer au directeur ses résultats un peu alarmant. Sauf si vous y voyez un inconvénient, milord. "

Mêler ruse et sadisme, c'est bien un plan à la Yeager, ça. Quoi qu'il en soit, il se leva puis s'appuya contre la porte. Il avait bien étudié l'architecture de Mahora, avant de venir au campus ; il pouvait fuir en un rien de temps.

[ HJ : désolé d'avoir fait prendre au topic une tournure embêtante, et d'avoir fait un mini post ; pas d'inspi, là. ]

HJ : Hora, c'est ça que t'appelles un mini-post? XD Tu devrais voir les miens... J'me sens coupable, là...

~~~

Mh?

Ramune releva les yeux vers Yeager qui s'adressait de nouveau à lui, pour solliciter une sorte de service de sa part. Rien de bien méchant. Simplement qu'il lui laisse la copie qu'il venait de corriger —non sans peine... Comment pouvait-on encore faire des erreurs pareilles? Il fallait croire qu'on n'apprenait décidément rien...—, afin qu'il la montre au directeur. Ah, apparemment, c'était un pointilleux, celui-là. À moins que ce ne soit qu'un prétexte pour sortir lui aussi. Ramune ne voulait pas le savoir. Il se contenta de lui passer le papier en question, la bouche légèrement tordue en un drôle de sourire qu'il ne pensait pas vraiment :

Bien entendu, faites, faites... Vous comprenez bien que la seule chose que j'exigerai de vous sera de me rendre cette copie une fois que vous l'aurez montrée à monsieur... Il faut bien que cette élève puisse avoir ses résultats malgré tout.

Et, sans plus mot dire, sans douter de la considération que son collègue porterait à cette exigence, il retourna à ses autres copies, en espérant sincèrement —du moins, il s'efforçait d'être sincère— trouver plus de satisfaction dans les suivantes. Yeager n'aurait plus qu'à partir à son tour... Calpis, lui, n'était pas très rassuré si jamais l'un des deux autres sortait lui aussi, car Dieu savait ce qui pourrait se passer dehors, rien n'était moins sûr... Mais un simple regard vers Ramune le dissuada de dire ou faire quoi que ce soit. Il se contenta donc de continuer de boire son café, à petites gorgées modérées, saisissant bien le message que ne lui avait pas adressé son camarade... C'était comme ça. Empathie.

*Tu t'inquiètes trop, mon gros.*

Mêlons-nous de nos affaires, oui. Et puis de toutes façons, de deux choses l'une : ou bien ils se faisaient tout simplement des idées et il ne se passait rien, ce qui était encore tout à fait recevable, ou bien, de toutes façons, Yeager savait ce qu'il faisait. Yeager savait ce qu'il faisait, et en conséquence, Gandrake aussi, et Riesling aussi —quoique, sur le dernier gamin, Ramune avait encore un certain doute... Il avait pas mal l'air d'un impulsif qui agissait avant de réfléchir. De toutes façons, ce n'étaient pas leurs oignons. Let's go back to some more casual conversation.

Café~...

Tu pourrais demander ça plus poliment.

Je t'en prie... On s'en fiche, de toutes façons...

Oui, mais quand même... Elle est mieux, cette copie?

Oui, c'est déjà un peu plus correct... Bon sang, j'ai vraiment du mal à comprendre comment certains élèves se trouvent si bas. D'ailleurs, pour ceux-là, il n'y a pas d'excuse! La seule cause d'une note pareille, c'est un évident manque de travail.

Tu es dur... Eh, finis pas tout le café!

Mais non, mais non... Et je ne suis pas dur, je suis réaliste. L'école n'est pas faite pour former des petits flemmards qui plus tard fonderont leur morale sur le fait de bouffer la laine sur le dos des autres. J'ai dit.

[ HJ : Sorry, j'ai l'habitude des forums où en dessous de 30 lignes on considère ça comme de la mouise, ici au moins je pourrais faire des " petits " posts ^^ ]

Était-ce de la chance ou Ramune avait compris que Yeager devait filer ? De toute façon, ça n'avait plus d'importance. Le professeur sadique prit la feuille, avant d'entendre son collègue lui demander de lui rendre la feuille après avoir fini son travail. Politesse oblige, il lui répondit avec un sourire du style " shark smile ", nom donné aux expressions qu'on fait d'habitude aux complices lors d'un sale coup. On pouvait voir une canine dépasser, c'est bizarre, mais le rendu fait très... " requin ".

" Jaaaa, pas d'inquiétude. Je rendrais la copie ; à moins que Konoe-san veuille la garder. Goodbye, milords ♥ "

Un mot peut-être en trop. Mais l'accent spécial de Yeager était comme ça... On n'y peut rien. Il eut tout à coup envie de café. Il s'approcha de la machine, puis en prit un - en veillant à ne pas faire le con avec ses drachmas. Le même que tout à l'heure. Il en prit une grande gorgée ( cet homme est un fou, le café était brûlant o.o ), puis jeta le reste dans la corbeille. Il s'avança alors vers la porte, quand il vérifia si Riesling le regardait toujours. C'était le cas. Il lui fit un signe de la main, puis sortit.
Personne dans le couloir. Il prit la fuite au pas de course, en passant par un chemin compliqué, visant à semer Riesling. Il était revenu au couloir principal quand il cogna contre un élève par mégarde. Il pouvait apercevoir Gandrake au bout du couloir, il avait prit presque le même chemin. Pas d'bol, ça. Il se remit debout puis aida l'élève à faire de même. Il proféra quelques excuses quand il remarqua quelque chose. Le chaton. Il l'avait oublié dans la salle des profs. Il repartit très vite, puis rentra dans la pièce. Son chat était à l'autre bout. Il s'empara de la cage, fit un petit coucou à Calpis et Ramune, et ne regarda même pas Riesling. De toute façon, il n'était sûrement plus là. Avec le détour qu'avait prit Yeager, il devait le chercher ailleurs. Le collégien devait avoir rencontré le prof d'arts martiaux, il ne restait qu'une issue, la fenêtre.

" Heh, mais... C'est ma bagnole que ces salauds volent ? Oh, nein. Bon, j'y vais, j'ai un problème à régler. "

Il releva la vitre puis sauta tranquillement, du premier étage. Un élève l'avait vu, heureusement c'était un lycéen. Il trouva un mensonge sur mesure.

" Haha, je suis prof de sport. Ja, d'arts martiaux plus précisément. Bon, goodbye ! "

Yeager se remit en route, cherchant une autre entrée pour le collège. Il devait bien donner les deux copies, non?
Puis un problème revint à l'esprit de Yeager. Il n'était pas seulement connu au collège... Des primaires l'avaient déjà appelé le mateux germanique... Alors ce lycéen... Devait sûrement le connaitre. De plus, il avait dit ça juste en dessous de la fenêtre de la salle des profs.

* SHIT ! *

Riesling gardait un oeil sur le vrai faux non-mage. Il ne devait absolument pas le laisser filer...et pourtant, il réussit, en prétextant une copie trop pourrie, à sortir de la salle...Riesling sursauta et se leva...prenant une mine joyeuse avec un air plein de défi, il ricana et sortit lui aussi...pour se mettre à courser Yeager! Et dans les couloirs, il courait vite! Mais notre cher jeunot prof de sport arrivait à le rattraper...lorsque soudain, à un tournant de couloir, plus rien...Il entendit ensuite une sorte de bruit sourd...il était tombé pas loin! Se référant à ses oreilles, il courut en direction de ce bruit...et il pu voir Yeager se barrer par un couloir entre lui...et son camarade Gandrake qui s'empressa de la rejoindre:

"Alors? T'as trouvé Malec?
-Oui. Il passait par là pour une histoire de Virus sur les ordi...
-Et alors?
-Tu connais Malec. Il ne dit que le plus important. Et il pense qu'il y a des risques que ce type puisse s'en prendre à Darkness avant qu'on le retrouve...et après même...
-Dooonc...c'est une menace?
-Oui...On doit l'éliminer ici et maintenant.
-Parfait!"

Riesling se remit alors à poursuivre Yeager. En réfléchissant deux secondes, il comprit qu'il était retourné en salle des profs...mais lorsqu'il réussit à le rattraper, il pu le voir sauter par la fenêtre! Mince! Il y avait un élève en plus...pour éviter les témoins, Riesling colla un taquet dans les jambes de l'élève au point de lui faire faire deux saltos arrière avant de s'assommer au sol...il était fort Riesling! Dans un sourire, il mit un pied sur le rebord de la fenêtre, s'apprêtant à le suivre, Gandrake posa sa main sur son épaule pour le stopper:

"Attends! Si on nous grille, c'est foutu...faut changer d'apparence!
-Un sorte d'illusion mineur suffira nan?
-Exactement."

Puis, dans une petite incantation, Gandrake devint un homme de 1m76, tout vêtu de noir dont le visage était caché par une sorte de masque noire avec un sourire démoniaque dessus...et pour Riesling, ce fut la même chose! Ainsi transformés, ils étaient absolument méconnaissables. Gandrake sauta par la fenêtre, suivit de Riesling...ils dirent en coeur dans leur bond:

"Adeat!"

Soudain, une hache apparu dans entres les mains de Riesling tandis que le katana géant apparu dans la main droite de Gandrake! Ils atterrirent sans aucuns problèmes, et se ruèrent sur le prof en fuite! D'ailleurs, Riesling et ses quick move eurent raison de la vitesse du germanique! Il arriva juste devant lui, et lui dit d'une voix modifiée par le sort:

"Montre moi ce que t'as dans le ventre!"

Puis la hache se leva pour s'abattre sauvagement au sol...à première vue, c'était un coup dans l'eau! Il donnait l'impression de s'être raté mais loin de là! En frappant le sol, il fit apparaître des pics de roches non aiguisés, destinés à blesser en cognant...et il dit alors en souriant:

"Serial Crusher!"

Puis il enchaîna les mouvements de la sorte, frappant le sol...mais il essayait de faire en sorte d'être à une distance assez raisonnable du prof pour réussir à le tuer! A côté de lui? Gandrake déguisé lui aussi...il prit une position tout ce qu'il y a de plus banale...le katana sur un côté et la main dessus...d'un coup vif, il trancha net la roche! Son objectif étant de trancher Yeager...les deux combattants enchaînaient de la sorte...et plus loin, beaucoup plus loin, dans une salle de cours, on voit un homme étrange éternuer...une élève lui demande:

"Vous êtes enrhumé monsieur DeathWalker?
-Hein? Non non..."

[ HJ = arrivée des jumelles ♥ ! Changement de couleur de fond !]

" Eh, milords, on est entre personnes civilisées ou non ? Alors changer son apparence mais pas sa voix, de une, c'est idiot, mais en plus c'est inutile, ja. Et quand c'est pour s'acharner sur une poupée gonflable, c'est encore pire... Allez, dites moi ce que vous voulez, les jeunes, moi j'ai du boulot à faire ♥ "

Que nenni. Il chuchota " Adeat ; Leviathan's Claw " et sortit un revolver, une des nombreuses formes de son artefact. Il cria " Strike ! " puis tira sur le ballon, la balle allant accessoirement vers les ennemis. Puis il s'avança tranquillement, son arme s'étant transformée en faux. Il se mit en position décontractée, puis leva le bras, pour enfin claquer des doigts.

" Showtime ! "

Une déferlante de coups fondit sur les ennemis, des balles venaient des toits de l'école, et Yeager enchainait les coups de faux. Il finit en donnant un grand coup ayant comme seule utilité de les repousser et changer d'arme, pour envoyer une balle d'énergie noire avec son fusil, sur les deux professeurs. Puis il remit tout ça en pistolet, et rangea ce dernier dans sa manche. Il sourit, et se mit à parler.

" Hoho, nein nein, je triche, là. Dites bonjour à mes chères filles ! "

Deux formes grises sautèrent du toit, pour arriver chacune à un côté de Yeager. Gauche et Droite à leurs places respectives. Elles se mirent en position de Garde ( enfin, Gauche avant, Droite avait dû sauter de trop haut et était quelque peu déstabilisée... )

" Hé, vous, touchez pas à notre père ! Vous affrontez la Griffe de Leviathan en personne, là ! "

" Oh, laisse, Gauche ! Ce sont à tous les coups les autorités de Megalomesembria... "

Yeager regarda leurs déguisements. Un peu trop sombres pour les poulets du monde magique pour lui. Il vit aussi le pauvre élève à terre, assommé contre son gré.

" No, no no. Je pense plutôt que ces deux bougres sont des personnes tout aussi aimées par la loi que nous, ou alors moins connues. Ja ? "

Le chef de guilde remarqua alors la carcasse de la poupée gonflable à son effigie. Il ne s'était jamais imaginé l'utiliser en combat, au départ, c'était pour la déco ( roooh, le gros mégalo... ). Il leva son arme vers les deux agresseurs, et ses filles firent de même.

" Ne vous imaginez pas qu'on va vous laisser comme ça. Droite, tu prends celui de ton côté ! "

Message reçu, les deux filles changèrent donc de sens, Gauche pour attaquer à droite et vice versa. Eh, l'arnaque, c'est basique dans un combat. Yeager fit de même. Il sauta, puis se mit en joue, tout en étant en l'air. Mais, sans tirer, il retomba, retourna son arme et donna un coup à celui qui devait être Gandrake. En se reposant sur son arme, il se remit sur le sol, puis sauta en reculant. Deux balles, chacune ayant sa propre cible, sortirent du canon.

" Vous ne semblez pas être n'importe qui, milords. Je ne pense pas que nous ayons des raisons de nous battre, oh ja. "

Certes il s'était passé beaucoup de choses. Yeager était sorti, et, comme on s'en serait douté, Riesling s'était mis à le filer, apparemment amusé —un peu trop amusé— par la situation... Yeager était revenu, apparemment pour prendre la cage de son chat, et il avait adressé aux deux vieux un signe, auquel ces derniers avaient répondu d'un air plutôt interloqué, sans trop comprendre —et sans trop chercher à comprendre, en vérité. Alors, encore une fois sans que Calpis et Ramune y pigent quoi que ce soit, le professeur de maths avait opté pour une sortie royale par la fenêtre, et, tandis que la grande asperge commençait à se prendre au jeu elle aussi et venait finalement regarder par la fenêtre ce qui se passait, aux côtés de Calpis chez qui la curiosité l'avait emporté depuis un moment déjà, notre intéressé, quelques mètres en dessous, expliquait ce saut à un élève qui passait par là, par le fait qu'il était prof de sport. De mieux en mieux. Le visage des deux vieux se décomposa lentement en une sorte d'incrédulité passive.

Qu'est-ce qu'il f...?

...Mais ils n'eurent que peu le temps de se poser des questions. En effet, toujours depuis leur fenêtre, en se penchant assez généreusement pour le constater, il faut l'avouer, ils avaient pu entr'apercevoir Riesling, et, juste au-dessous d'eux, ils avaient entendu un bruit comme celui d'un élève qu'on assomme. Pour le coup, le grand prof d'anglais se pencha encore plus, au risque de tomber de la fenêtre, si son copain ne l'avait pas au préalable retenu par la veste. Ramune était furibard...

EH!

C'est comme ça qu'ils traitent les élèves, eux?

Cette bande de sagouins... S'ils ont fait ce que je crois qu'ils ont fait...

Voilà qu'autre chose survenait cependant. Deux hommes en noir, masqués, couraient dans les couloirs du bas à la poursuite de Yeager... Et, comble de la chose, voilà qu'ils avaient fait apparaître des armes dans leurs mains, et qu'ils attaquaient le professeur avec! Leur main à couper que les deux petits jeunes avaient encore quelque chose à voir là-dedans... À présent, les deux professeurs étaient carrément en sueur, et n'avaient de cesse d'avaler leur salive, ne sachant pas quoi faire de mieux. Calpis n'en croyait pas ses yeux, et Ramune ne savait s'il devait se mettre à pleurer ou plutôt à hurler de rage... Quelle pagaille!

Mais... Mais ENFIN qu'est-ce qu'ils fabriquent?!

Qu'est-ce que...?

Non mais quelle bande d'inconscients! Et si on les voyait, hein?!

Ra... Ramune... T'agites pas tant... Tu vas tomber...

Trop tard. Ramune était déjà les deux tiers du corps en dehors du bâtiment, et il serait déjà écrasé en bas si Calpis n'était pas derrière pour le retenir. Trépignant de colère et d'indignation, brandissant le poing devant lui, la grande asperge faisait entendre sa voix, bien que ça paraisse tout à fait inutile face à un combat auquel Yeager, à son tour, semblait prendre part...

EH LÀ, VOUS EN BAS! Ça suffit! Les combats d'une telle violence et avec des armes au sain de l'école sont interdits... IN-TER-DITS! Arrêtez ça tout de suite! J-J'ai dit ar-rê-tez!

Ramuneee... Attention, tu vas tomber!

C'est un scandale! UN SCANDALE!

RAMUNE! ><"

Dans un ultime effort, et pour éviter une ultime chute, le petit gros réussit à nouveau à hisser son camarade à l'intérieur de la salle des profs, et tandis que Ramune reprenait tant bien que mal son souffle, Calpis continuait à observer la scène de là où ils se trouvaient, toujours aussi abasourdi...

Woaouh... En voilà deux autres, maintenant...

Je... Haaahr... J-J'en peux plus... Aah... Achève-moi, pitié...

Gandrake et Riesling furent assez surpris de voir la façon dont se battait le professeur magicien...Tout d'abord, la rafale! Gandrake esquivait en donnant une impression de téléportation...ce n'était rien d'autre que des Quick Move mélangés à de la magie du vent, lui donnant ainsi la discrétion d'un courant d'air...alors que Riesling esquivait tout simplement avec des Quick Move tout ce qu'il y a de plus banal! C'était un sportif le Riesling! Quoi qu'il en soit, ils esquivèrent en même temps le coup de faux...Gandrake remarqua bien évidemment que c'était pour les repousser. Riesling aussi...ses seules connaissances étaient celles de la science du combat faut dire...Mais le pire fut la sphère noire! Gandrake prononça une petite parole:

"White Wind."

Et il frappa la sphère d'un coup vertical...cette dernière se fendit en deux avant de disparaître! Cette attaque consistait juste à détruire toute attaque magique de faible ou moyenne puissance...Puis deux filles arrivèrent, faisant sursauter Riesling...Il était bien incapable de frapper ces dernières...et les derniers assauts de adversaires furent bloquer sans grand problèmes...quoi qu'ils avaient du punch tout de même! Gandrake mit son katana de côté, barrant le passage à son camarade Riesling...sa voix masquée par son sort illusoire, il dit alors; tout en ignorant les deux autres professeurs:

"A vrai dire, si! Il y a une personne dans cet établissement qui est recherchée...et nous ne voulons absolument pas qu'il lui arrive quoi que ce soit. C'est un mage de très haut niveau...et vous êtes doués. Mais malheureusement pour vous, je ne pense pas que vous ayez le niveau pour nous affronter. Vous allez mourir...
-Attends Camarade...Griffe de Léviathan...j'en ai entendu parler à l'époque ou j'étais chasseur de primes...Tu as une très bonne réputation...enchanté. Quoi qu'il en soit, je voudrai te faire une petite proposition...
-Je t'arrêtes tout de suite. Je sais à quoi tu pense, je suis sûr que le chef va mal le prendre...
-Mais nan! Au pire, il le teste et voilà tout! Laisse moi faire!
-... Gandrake se tue...
-Hé bien. Je voudrai te proposer une chose: Voudrais tu rejoindre les DeathWalker? Nous avons...une petite dent envers l'état Magique et nous recherchons des gens comme toi pour progresser...serais-tu tenter?"

Puis il le regarda dérrière son masque...Gandrake soupira d'exaspération tandis que Riesling était hyper enthousiaste, attendant une réponse qu'il espérait positive!

[Court...désolé^^"]

[HJ : L'Etat magique, c'est vague. Il y a l'Empire et l'Alliance du nord, dirigés respectivement par Hellias et Magalomesembria. Ce serait bien de préciser contre qui vous en avez XD
Ah, et ne prends pas les moqueries de Yeager pour toi, c'est dans sa nature de salaud qu'il fait ça.]

Non mais là... Proposer à un homme des plus recherchés du monde magique et au chef des trafiquants d'armes les plus performants de rejoindre un vulgaire groupe d'extrémistes, et puis quoi encore ? Yeager rigolait ouvertement, même s'il savait parfaitement que ses actions allaient être de la provocation pure et simple. Il a toujours aimé se foutre des gens qui sont sérieux, il les trouves absolument hilarants quand ils s'énervent. Il abaissa alors sa faux, puis montra l'insigne qu'il avait au bras.

" Heh, je pense que j'ai au moins cent fois plus de subordonnés que votre Darkness. J'ai entendu parler de vous, avec votre attentat, my pretties. Le problème, c'est que vous parlez au fournisseur d'armes des deux armées de la Grande Guerre, et au chef de la Griffe de Leviathan, ja ja. Et je vous assure que si deux équipes de ma guilde n'ont pas réussi à s'occuper du meneur de l'Alliance, les vôtres ne réussiraient même pas à s'occuper d'un maire d'une ville importante de l'Empire. La sécurité est de mise, oh ja. Mais je peux vous vendre des joujous sympathiques, il faudra juste y mettre le prix ♥ "

Et, regardant vers Ramune, il fit un signe à ses deux filles, qui se postèrent chacune derrière un des jeunots. Il leva un bras vers les plus anciens. Il soupira, puis reprit la parole.

" A voir vos réactions, vous êtes au courant pour nos origines, milords. Mais ne vous inquiétez pas, mes amis ; votre Yeager a tout prévu ♥. Aucune personne ne verra ça, à part votre cher Darkness, qui est juste à côté, il résiste aux pouvoirs du type ténèbres. Je suis sensé vous tuer, vous savez ? Mais j'ai comme l'impression que vous n'avez pas dans l'idée de me balancer aux autorités magiques. Enfin, je l'espère pour vous. Après tout, Evangeline-chan est bien là ♥ "

Il sauta pour se retrouver sur le rebord de la fenêtre. Puis il rentra à l'intérieur, un sourire aux lèvres. Il sortit par la porte, puis se dirigea vers la porte, quand il se souvint d'une chose. Il repartit vers la fenêtre, puis désigna un fourré à ses deux filles.

" Hey, mes chéries ! Il y a un chaton, là-bas, il est à vous ! Ah, et soigne ce gamin, s'il te plait, Gauche. Prenez le dans votre studio, par contre, parce que sinon ça pourrait être chiant, oh ja. "

Droite et Gauche coururent en direction du fourré, quand un " Nyâ ? " retentit. Droite le sortit de sa cage, avec des étoiles dans les yeux.

" Hiiiii ! Il est trop mimi ! Merci papaaaaaa ! "

" Waaaaah ! Trop bien, un petit chat, comme on avait demandé ! C'est trop cool, merci beaucoup ! "

" Meuh non, c'est normal. Et maintenant, messieurs, je vais donner des papiers au directeur, alors vous serez bien malins d'enlever vos déguisements avant que je n'enlève la barrière qui vous cache. "

Puis il s'avança vers la porte, en rigolant. Rejoindre un groupe si petit... Ah, il en riait encore !

Tandis que là-haut, les deux vieux se remettaient de leurs émotions, s'était déroulé en bas une sorte de négociation, si l'on peut appeler ça comme ça, à laquelle ni Calpis ni Ramune n'avait prêté attention cette fois —d'abord parce que de là-haut on entendait mal, ensuite parce que ce n'étaient pas leurs affaires de toutes façons. Cependant, comme Ramune se sentait regardé, il fut le premier à tourner la tête vers Yeager quand ce dernier s'adressa à nouveau à eux, et Calpis, comprenant qu'il s'agissait bien d'eux, suivit rapidement. Apparemment... À le croire, il y avait de quoi être rassuré. Calpis et Ramune ne comprenaient pas pourquoi ni comment, mais apparemment, cet insolite combat avait pu être caché aux yeux des autres personnes éventuellement présentes, et, fatigué, la grande asperge préféra les croire sur paroles. Yeager, lui aussi, avait fait allusion à une certaine Evangeline. Décidément... Elle était populaire, celle-là, pour une simple élève! Elle avait donc tellement d'importance? Depuis qu'on leur avait vendu la mèche, les deux vieux avaient en effet entendu parler d'elle à plusieurs reprises... Enfin, ils auraient tout le temps de se reposer la question. Pour l'instant, Yeager venait d'atteindre le rebord de la fenêtre d'un bond, ce qui laissait l'occasion de lui répondre.

Ha, ça commence à bien faire à la fin! C'est tout de même notre deuxième menace de mort... C'est comme ça qu'on nous remercie de nous soucier de votre sort? Après tout, c'est pas nos oignons! Si vous voulez ouvertement vous battre et faire étalage de ce que vous savez faire... N'allez pas pleurer si un jour vous vous faites repérer!

Quoique... Vous avez l'air de savoir ce que vous faites...^^"

Fm... Enfin, vous, passe encore... Je parlais surtout pour ces deux autres, là... Après tout, je ne sais pas trop ce qui s'est passé mais il me semble bien que ce sont eux qui ont commencé...

Muah... En tout cas, les autorités magiques, on ne sait même pas qui c'est. On aurait bien du mal à vous dénoncer... D'ailleurs, c'est pas notre but, on sait bien ce que vous risquez, on n'irait pas mettre des collègues dans le souci, nous.

Ces dernières répliques de Calpis avaient été lancées avec un sourire bienveillant, presque candide. Quoiqu'on dise, quel que soit l'air que leur donne parfois Ramune quand il se mettait en boule ou s'embarrassait, Calpis et Ramune, incontestablement, restaient de bons gars. Il savaient ce que c'était d'avoir un secret à planquer, et n'iraient surtout pas dénoncer quand eux savaient quels risques ça pouvait impliquer d'être dénoncé à des autorités... Quoique ; bien sûr, ce genre de choses se voyait toujours au cas par cas, mais pour l'instant, ils n'avaient rien de particulier contre ce prof de maths, après tout... Enfin. Yeager ne les écoutait peut-être plus, à présent. Il avait des occupations, cet homme-là, et souvent on le sollicitait, apparemment... D'ailleurs, il avait aussi eu le temps de s'adresser aux deux jeunes filles en bas, les "deux autres" repérées par Calpis un peu plus tôt... Il les avait appelée "mes chéries", et elles l'avaient appelé "papa" par la suite. Ah bon... Calpis et Ramune s'étaient contentés d'écouter en silence, après quoi finalement, Yeager, suite à quelques dernières paroles, avait quitté la pièce en riant. Ça avait dû être drôle, cet entretien... Allez savoir. Calpis chuchota quelques mots en direction de Ramune.

Ah... Tu savais que ses filles étudiaient aussi ici, toi?

Pfu!--" J'm'en fiche...

Observant le professeur, il refusa clairement leur offre. Et par dessus le marché, il critiqua le groupe! Sur ce sujet, Riesling avait du mal à rester calme...il fit un pas en avant...et Gandrake mit son katana du plat de la lame devant lui. Hors de question qu'il se jette sur lui...car si il s'énervait, lui tout comme Yeager allaient morfler sévèrement! Il est vrai que Yeager avait pas mal d'influence apparemment...mais au yeux des deux combattants, ça n'avait pas réellement d'importance. Pour Gandrake, il se disait que ses subordonnés devaient être sacrément faibles...pour Riesling, il pensait qu'ils étaient tous aussi minables les uns que les autres...oui, il commençait à sortir de ses gongs. Quoi qu'il en soit, il finit par ignorer les deux jeunes hommes et offrit un chat à ses deux gamines...il se moquait vraiment d'eux! Mais bon...Les deux jeunes hommes firent disparaître leurs costumes. Les seuls témoins? Les deux autres profs...Riesling leur adressa un regard haineux et sévèrement énervé tandis que le regard froid de Gandrake en devint presque effrayant...ils tournèrent les talons et se mirent à se parler:

"Bon, nous devons assurer nos cours maintenant...
-Ouais ouais...
-Au fait, mesdemoiselles, faites attention à vous, notre chef aime beaucoup le goût de la jeune chair fraîche féminine. Surveillez vos arrières. Sur ce, bonne journée."

Et Gandrake partit des les couloirs. Riesling le suivit mais se sépara de ce dernier en prenant le chemin menant à la salle de sport...sur le chemin, il avait la tête baissée. Il était en rogne et se demandait ce qu'il pourrait faire à ce trafiquant d'armes à deux balles...Gandrake, lui, était plus intéressé par les capacités à l'épée des deux jeunes femmes. Habilité, grâce, coordination...Et au milieu de ce bordel, un professeur différent des autres est allongé sur un toit depuis la sonnerie et a observer toute la scène...Je vous le donne en mille...

"Yeager hein?...Intéressant..."

Puis il sauta du toit pour partir vers une autre salle, assurer un nouveau cours...oui. C'était Darkness. Il se demandait comment ce Yeager faisait pour avoir des personnes aussi faibles à son service...ses deux filles ne l'avaient absolument pas déranger ni même impressionné. Il ne voyait en elle qu'une certaine saveur qu'il ne manquerait probablement pas de goûté... Des jeunes talents comme ça, c'était de plus en plus commun...Hein p'tit Negi? Enfin bon...cet institut ressemblait de plus en plus à un champ de bataille, ce qui alléchait tout particulièrement le chef de l'attentat...ça allait faire mal, très mal!

Yeager s'attendait à ce que Darkness arrive, il était servi. Il savait que ses filles étaient un tant soit peu en danger, et le père était inquiet pour elles. Drôle de situation, car il s'y attendait particulièrement ; en entrant dans la Leviathan's Claw, beaucoup de gens devenaient dangereux pour les deux adolescentes. De plus, leur travail d'équipe remarquable attisait les convoitises pour des raisons aussi variées les unes comme les autres. Il y a eu des vieux maîtres abasourdis, prêts à tout pour en faire leur disciples, et les démons avides d'un nouveau pouvoir à absorber. Ce Darkness donnait à Yeager une sale impression, il allait lui dire deux mots, enfin beaucoup plus. Se dirigeant vers les couloirs où avait disparu le professeur de philosophie, il se souvint que les deux autres professeurs, Calpis et Ramune, méritaient une petite explication. Surtout qu'il les trouvait bien sympathiques, et qu'ils ne voulait pas s'en faire des ennemis.

" Oh ho ho, ne vous inquiétez pas, milords. Je suis un homme raisonnable, et mes filles le sont aussi. Pas comme ces jeunots, ils frappent les élèves et je crois que leur groupe prépare un sale coup, oh ja. Je vous invite à faire bien attention, et à surveiller de près ces gens-là... De mon côté, s'il y a un problème, je serai là pour le régler, à ma façon, he he. "

Il posa la copie ratée de l'élève sur la table de Ramune, puis sortit une cigarette de son costume. Il l'alluma, puis parti, en laissant un petit grognement.

" Je m'occuperais de ça plus tard, my lad. Mes filles sont quelque peu en danger, et je n'aime pas ça... Pas du tout, nein. "

Il s'avança dans le couloir, puis arriva vers une porte ; une classe visiblement. Darkness était devant. Il s'approcha de lui, puis ouvrit la bouche, pour parler.

~

Les deux soeurs bichonnaient leur nouvel ami, et ce disputaient sur le nom. Gauche voulait l'appeler Sïnai, sa jumelle Tsuki. L'épéiste s'approcha d'eux. Les adolescentes se mirent en garde , et chacune prit son portable, prête à appeler Yeager ou des yeux rouges ( les assassins membres de la garde principale de Yeager ; très nombreux et portant un costume reconnaissable. ). Gandrake les menaça alors.

" Au fait, mesdemoiselles, faites attention à vous, notre chef aime beaucoup le goût de la jeune chair fraîche féminine. Surveillez vos arrières. Sur ce, bonne journée. "

Droite répondit au tac au tac, tandis que Gauche laissa sortir un grognement assez prononcé.

" Dites donc à votre copain que notre père préfère les gens civilisés, et à l'autre brute avec une hache que le Q.I sert dans la vie. Maintenant, laissez-nous, parce que sinon on pourrait appeler quelques amis nous aider à mettre votre bande de violents en charpie. "

Gauche se mit la main sur le visage, puis utilisa celle libre pour mettre son épée devant Droite. Elle prit un air désolé et sa voix de petite fille.

" Désolé, monsieur, ma soeur ne sait pas ce qu'elle dit. Mon père à tendance à se moquer des gens, c'est pas sa faute. Ne nous faites pas de mal, je vous en prie. Pff, j'suis obligé de jouer la petite conne... J'espère que les deux idiots d'en face se tireront et point barre. "

Les deux jumelles s'enfuirent, en emportant leur chat. Gauche, juste après avoir soigné le gamin qui se demandera sûrement ce qui venait de se passer, semblait énervée, pareil pour Droite. Elles avaient un petit problème, et avaient deviné à la tête de leur père que ce dernier n'aimait pas ça, et allait y remédier. Entrant dans le bâtiment, elles entrèrent dans leur salle de classe en retard et s'excusèrent au près de leur professeur. Le chat, dans le sac de Gauche, avait été rendu muet par magie le temps de sortir du collège.

~

" Hello. Vous êtes Mr. DeathWalker, n'est ce pas ? Je viens de rencontrer deux de vos gars, assez énervés... Ils ont menacé mes petites chéries, en disant que vous aimeriez bien les manger, oh ja. Et... Je suis venu vous expliquez deux ou trois petites choses ♥ "

Il sortit une dague, qui, en tournant, se révéla être un petit pistolet. Il le mit de sorte à ce que son interlocuteur se sente en danger, puis se remit à parler avec un air amical, de sorte à ce que les élèves ne se demandent rien.

" Vous devriez avoir entendu ma petite tirade et ce que je pense de vous. N'allez pas le prendre comme une insulte, je voulais juste, you see, remettre les idées en place à ces deux simplets. Et là, c'est juste pour frimer que je pointe cette arme sur vous ♥. Je n'aurai pas l'orgueil de vous proposer de rejoindre la Griffe, mais je vous demanderai de vous tenir bien sagement ici, et de ne pas attirer l'attention sur Mahora. J'aime bien quand le calme règne, oh ja. "

Puis, assombrissant son expression et relâchant son arme, il déclara :

" Ne touchez pas à mes filles, my lad. La Leviathan's Claw n'est pas aussi faible que vous le croyez, comme je sais que votre petit groupe a un potentiel assez conséquent... Dites à vos deux énervés que nous sommes quittes ♥ "

Ramune se contenta de récupérer la copie dont, finalement, Yeager n'avait rien fait, et d'approuver ses paroles d'un simple signe de tête grave. Rien d'autre à dire. Calpis, plus conciliant, avait accordé au matheux germanique un petit sourire, lui signifiant ainsi qu'il n'avait pas à s'inquiéter. Les deux profs, sans plus mot dire, suivirent Yeager, qui s'en allaient, du regard, et puis, quand il fut assez loin, les apartés reprirent.

Ouais, enfin... Il est marrant, celui-là... À qui faire confiance vraiment? Après tout, il a pris part au combat, lui aussi!

M'est avis qu'il avait pas vraiment le choix...^^" Et puis, il a l'air de quelqu'un de bien, ce garçon. Tu te méfies un peu trop.

Et toi, tu es trop naïf! On ne sait jamais ce qui se trame dans notre dos...

Ramune vint jusqu'au bureau et posa la copie sur la table d'un geste claquant. Les événements précédents l'avaient laissé un peu secoué. Peut-être que sa vieille tête commençait à se faire plus sensible. Autrefois, lorsqu'ils étaient snipers, un combat qui survenait comme ça ne les surprenait pas tant... Enfin, c'était aussi avant de connaître le secret, ça. Et puis, ils n'avaient pas toujours été snipers, Dieu merci. Calpis s'approcha dans le dos de son ami, toujours à essayer de le calmer un peu.

C'est parce qu'il a dit qu'il pourrait nous tuer? Haségura-san l'a dit aussi, et ça ne fait pas de lui quelqu'un de mauvais... Avoue au moins que lui, il n'a pas frappé d'élève. On a toujours ça sur la conscience.

Ouais... Tu as raison. Après tout, il n'a pas fait ça.

Dans un soupir, Ramune tira sa chaise et se rassit —ou plutôt, se laissa lourdement tomber dessus. Puis, très vite, il se redressa et regarda à nouveau son petit gros avec un air convaincu de ce qu'il disait, encore en plein énervement.

Mais les deux autres, là...! Tu parles d'irresponsables! Surtout ce gamin, là, il m'a bien l'air de quelqu'un qui agit avant de réfléchir... Ils vont finir par s'attirer des ennuis, s'ils continuent, et non seulement à eux, mais aussi à tout leur entourage, si ça tombe!

Un temps de silence. Ramune toujours à ruminer, et Calpis, mal à l'aise, se demandant quels ennuis pourraient bien survenir encore. Dans les situations inhabituelles, il était bien du genre à s'inquiéter, le petit gros... Au bout d'un moment, n'y tenant plus, il vint tirer doucement un bout de la veste de Ramune pour attirer son attention. La grande asperge, qui avait les yeux fixés au sol sans regarder un point très précis, releva la tête vers lui.

Dis... Quand il disait que ses filles étaient en danger... Tu crois que c'est grave?

Je ne sais pas.

Ce n'était pas une réponse très positive, ça. Cependant, Ramune avait, en même temps qu'il parlait, tendu le bras vers la tête de Calpis, pour lui caresser doucement le haut du crâne. "Ne t'en fais pas." Il ne voulait pas le dire, ça aurait été s'engager trop loin, mais il fallait bien qu'il arrête de faire cette tête d'enfant malade. Ramune n'aimait pas ça, quand il faisait ces yeux-là, pas ça du tout. D'un geste machinal, le petit gros récupéra la main qui se baladait sur sa tête et la serra dans les siennes, tout en s'efforçant, lui aussi, de ne pas s'inquiéter. Mais ça ne marchait pas vraiment. Il y avait quelque chose qui clochait.

Tu sens pas comme un... Truc bizarre?

Quoi, tu veux dire... Une présence?

Oui, un truc dans les parages...

J'osais pas en parler...

Darkness. D'instinct, bien qu'il soit loin, invisible et inaudible à leurs yeux, et même qu'il ait une apparence différente de la dernière fois, les deux vieux avaient repéré Darkness. Ils étaient pourtant bien incapables de dire qu'il s'agissait de Darkness, incapables d'expliquer cette sensation désagréable... Mais ils ressentaient bien quelque chose, une sale présence qui les mettait mal à l'aise et les rendait nerveux.