Sous l'impulsion de ma tutrice Shizuka, je vais bientôt reprendre le cours de mes études. D'autant que ces dernières années, j'ai accumulé du retard. La procédure d'inscription s'étant correctement déroulée, j'avais été affectée à l'une des chambres du foyer. J'avais donc récupéré les quelques affaires que je possédais et fait ma valise, pour me diriger vers mon nouveau logement.
Trouver le foyer ne fut pas difficile, pas plus que de trouver ma chambre. C'est en arrivant devant la porte que je vis qu'il y avait un autre nom, en plus du mien. Watanabe Rumiko. J'avais donc une colocataire ? Du moment qu'elle n'est pas envahissante, ça ne me dérange pas. J'entre donc dans la pièce.

La fille du nom de Rumiko est assise sur son lit, comme pour m'accueillir. Dans l'ensemble, sa tenue n'a rien à envier à la mienne, elle est même d'avantage déchirée. À part ça, ses cheveux teints et ses piercings me font penser qu'elle ne doit pas être aussi calme et tranquille au quotidien... Mais ça ne me concerne pas.

" Bonjour, je m'appelle Ryuka Mei. Enchantée. "

Je récite mon introduction, puis commence à poser ma valise et à ranger mes affaires.

Rumiko commence à m'imiter et à ranger ses affaires elle aussi. Pour ma part, je n'ai pas encore reçu mes uniformes, alors je me contente de ranger mes habits de ville. J'en profite également pour regarder la disposition de la chambre. Dans les faits, on dirait plus un studio qu'une chambre à proprement parler. La grande pièce est équipe d'un coin kitchenette, et plus loin se trouvent deux ensembles de lits superposés. Enfin, un dégagement semble mener aux installations sanitaires.
Du fait du peu d'affaires en ma possession, il ne me faut pas longtemps pour achever de tout ranger. Rumiko me demande alors si c'est ma première année.

" Mh "

Le tout accompagné d'un hochement de tête. Ça faisait un mois seulement que j'étais arrivée à Mahora, et j l'avais passé à me familiariser avec mon nouvel environnement, et surtout avec ma tutrice légale. Pour le reste, je me demandais comment allait se passer cette nouvelle année, ainsi que les suivantes.

5 ans qu'elle est à Mahora... Elle doit bien connaitre les lieux, alors. et 7 ans que ça mère est morte... Au moins, elle a eu la chance de connaitre sa mère. Pas comme moi, orpheline de mère depuis ma naissance. Et orpheline tout court depuis peu, d'ailleurs...

" Ma mère est morte à ma naissance. "

Toujours dit d'un ton monotone. N'ayant rien à faire, je retourne à mes affaires, et m'assure de ma tenue d'entrainement. Un T-shirt sans manches et un jogging, ainsi que mes protections de coude, genoux et pieds (pas de chaussures). La tenue dans laquelle je pratique le muay thaï, et qui est un cadeau de mon père. Les mitaines, elles, je les garde toujours sur moi, dans ma poche, un peu comme un talisman. Voyant que tout est en ordre, je range ma tenue sur le coté, pour qu'elle soit prête à servir.
Rumiko aborde le sujet de la cuisine, et comme la dernière fois, je réponds d'un hochement de tête affirmatif. Et j'en profite pour me déplacer jusqu'aux installations. Pour un simple studio d'étudiants, je dois avouer que l'équipement est plus que correct. Il est même mieux que celui de l'appartement que j'occupais avec mon père, avant qu'il ne soit détruit et que je vienne ici. Visiblement, Mahora a des moyens à la hauteur de sa réputation...

Rumiko m'invite à aller distribuer la nourriture pour chat qu'elle a dans ses affaires. Pourquoi en a-t-elle dans son sac, je ne suis pas sure de vouloir connaitre la réponse. Quel genre de personne se promènerait avec une telle choses sur lui ?
Bref, occasion tombe plutôt bien, puisque n'ayant rien à faire, je pensais aller m’entraîner. Je peux donc l'accompagner, et faire mes exercices pendant qu'elle nourrit les chats.

" D'accord. "

Et je passe ma tenue de sport. Etant entre filles, je n'ai pas de problèmes pour le faire juste devant elle. Je pense une seconde aux cicatrices qui couvrent mon corps, puis me dis que de toute façon, Rumiko les aurait bien vues un jour ou l'autre. Les cacher ne servirait à rien.
Ma tenue enfilée, je termine d'ajuster mes protections, puis je regarde Rumiko. La question est de savoir si elle veut bien partir maintenant, ou si je pars devant et qu'elle me rattrape en chemin.

" Je sors. Tu viens ? "

Je commence à sortir de la chambre, le temps que Rumiko récupère ses affaires. Dans le couloir, celle-ci me fixe, me posant tacitement la question "et maintenant ?". Puisqu'elle n'ouvre pas la voie, je le fais, descends les escaliers, et sors du foyer. Le bitume, chauffé par le soleil, est agréable sous mes pieds à demi-nus. C'est bien mieux que le sol glacé d'hiver, ou brulant d'été. La grande question est quand même maintenant de savoir où aller, si on veut trouver des chats.
J'hésitais encore, quand j'entends des miaulements. Ça alors ! Finalement, nous n'aurons pas à aller bien loin : il y a justement un groupe de chats errants qui profite des derniers rayons de soleil de la journée. C'est à croire que la chance nous sourit... Je laisse Rumiko leur donner la nourriture qu'elle a, et m'écarte pour m'entrainer.

En premier lieu, je chauffe mes muscles par des mouvements simples. Quelques rotations et étirements de membres ont tôt fait de les assouplir et de les préparer à l'exercice. Maintenant, entrons dans le vif du sujet : les katas. Le premier, à base de mouvements de jambes, sert à faire travailler mes appuis. Je le mène à bien, et entame le suivant. Cette fois, il s'agit de mouvements de bras, et plus particulièrement des coudes. Armes du muay thaï, ce kata vise l'assouplissement des épaules, en vue de porter des coups efficaces. C'est à la fin de ce kata que j'entends la voix de Rumiko.

Rumiko me fixe des yeux, un chaton et une boite de thon sur les genoux. Elle a un regard implorant au possible. Sa requête ? Savoir si elle peut garder le chaton. Un petit félin de couleur rousse, qui accompagne la demande de Rumiko d'un miaulement aigu. Je les regarde tout les deux. Honnêtement, je ne vois pas en quoi la présence de ce chaton serait une gêne. Éventuellement, s'il défèque au mauvais endroit, ou fait ses griffes sur les vêtements...

" Je n'ai rien contre, tant qu'il est propre et sage. "