Onii-chan no houmon

Comment réagir à ça ? Être un monstre aux yeux de quelqu’un fait mal. Karasu ne savait plus quoi dire, le démon avait l’impression d’avoir cassé quelque chose qu’il devait garder. Il ne répondit toujours rien, laissant tomber les bras, s’accotant mollement à une paroi proche. Le cuisinier baissait la tête, il ne voyait pas Satsuki. Karasu tentait d’articuler une excuse mais vu sa réaction, il ne pouvait plus retourner en arrière. Que faire lorsqu’une personne proche vous perce à jour ? Qui le saurait…

« Dison que… »

Il ne savait pas comment l’expliquer. Le démon resta un instant à prolonger sa phrase. Toujours accoter à un mur, paraissant dormir. Bien que sa blessure ait enfin cicatrisé, il souffrait encor de l’avoir eu. Il n’y avait plus de clients devant le Chao Bao Zi. Partir qu’il se disait, fuir à toute jambes de là et utiliser un sort pour effacer la mémoire de Satsuki. Mais il y avait un hic, le démon ne l’oserait jamais, il pourrait fuir mais pas lancer un sort sur la jeune fille. Avoir été appelé « Onii-chan » pendant un moment devait l’avoir touché finalement. Karasu releva juste un peu la tête, laissant alors paraitre que sa bouche.

« Je ne suis pas très différent…de ton amie Médusa… »

Il l’a dit, il venait sans doute de briser la seul chose qui l’obligeait à rester humain. Le démon repensa alors à la fois où sa collègue vu son amie la démone en action. Lui, il n’était pas très différent, Karasu s’affamait presque depuis son arrivé à Mahora, mais un démon reste un démon. La sonnerie avait retentie depuis un moment, peut être le seul bruit qu’on entendait dans le restaurant de Satsuki. Son envi de fuir grandissait encor et encor, ses mains tremblait, ayant alors une furieuse envie d’ouvrir la porte et partir.

...

Évidemment, il y avait eu un petit sursaut. Satsuki ne s'y attendait pas à celle-là. À présent elle était restée là, à fixer le sol, sans qu'on puisse vraiment voir quelle expression elle avait. Sauf qu'avec un peu de jugeotte on pouvait le deviner.

Doushita yo...

Flash. Satsuki avait eu une réaction horrible la dernière fois. Une chose qu'elle ne pourrait jamais oublier et dont, dans le fond, elle finirait toujours par s'en vouloir. Et cependant Karasu avait pris en compte cette grosse erreur comme si ce n'en était pas une. Tout le monde l'avait pris comme ça. C'était même un miracle que Médusa ait passé l'éponge, du moins, semble avoir. Si Karasu était en faute, Satsuki l'était tout autant, et ça lui faisait mal au coeur.

C'est de ma faute s'il m'a menti...

Doushite... J'ai tant l'air de détester les démons que ça...?

En même temps, Satsuki ayant malgré tout de l'amour-propre, elle le laissait ressortir à présent. Karasu était un idiot, c'était tout ce qu'elle pensait dans son état. Sa voix tremblait un peu et une larme commençait à perler au coin de son oeil. Juste une.

Baka... Pourquoi tu m'as menti? Tu croyais vraiment que ça importait pour moi? Enfin, c'est vrai que j'ai fait des conneries mais... Rah! Baka!

Satsuki eut alors envie d'être lâche. Pour une fois. Elle se sentait vraiment idiote, et elle savait qu'elle le regretterait... Mais malgré elle elle courut vers son sac, le jeta sur son dos, essuya sa larme d'un revers de main et ouvrit la porte en hâte avant de disparaître derrière.

Je... Excuse-moi, je vais être en retard. Je reviendrai, pour ta blessure aussi... J'espère que... Ça va aller!

Voila, Satsuki était partie, sachant maintenant que Karasu lui avait menti. Le démon se demanda par contre si elle avait comprit qu’il a aussi menti sur sa soi-disant enfance. Tant pis, il n’avait plus rien à faire maintenant. Le démon sorti du Chao Bao Zi quelque minute après sa collègue et parti dans une direction opposé. Il n’y avait plus rien à faire. Même si Satsuki semblait dire le contraire, Karasu voyait assez bien que la jeune fille ne lui ferrait peut être plus aussi confiance. Le cuisinier soupira un coup et s’éloigna du Chao Bao Zi.

(Gomen, c’est très court mais ont peu dire que le sujet est clos ^^’)